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Émile Vignes, né le 17 janvier 1896 à Castets et mort le 9 avril 1983 dans la même commune, est un photographe français principalement connu pour ses clichés et cartes postales des Landes.

Citations modifier

Entretien modifier

Mes parents avaient une métairie à Castets. On n’était pas trop en avance mais on se contentait de peu et on se faisait tout à la maison. Il n’y avait qu’à acheter du sucre quand nous en avions besoin, et un peu de café. Autrement on avait les pins. On avait aussi deux paires de mules parce qu’il y avait les forges de la Palu à côté de chez nous, c’était une fonderie de fer, mon père et mon grand-père y menaient les mules.

Moi, j’avais douze ans. J’ai juste eu mon certificat d’études. Après il a fallu travailler, j’ai été résinier, à cause des pins. […] Puis est arrivée la guerre. Je suis de la classe seize ; seulement je ne suis pas parti, on me trouvait trop grand et trop maigre, et j’ai été réformé définitivement sans pension […]. Je suis donc revenu, c’était en pleine guerre ; les femmes, les mères de famille étaient contentes d’envoyer des photographies à leur mari sur le front. Alors je me suis dis, tiens, il faut que tu te mettes à faire de la photographie. J’ai pris le catalogue [de la Manufacture d’armes et de cycles] de Saint-Etienne, il y avait un appareil tout complet sur pied, 275 francs. je crois, avec une boîte de plaques, le mode d’emploi, tout, un 9 x 12, une boîte carrée avec soufflet. Quand je l’ai reçu, si j’étais heureux ! Et je me suis mis à faire des photos. Au début, je ne savais rien. J’ai gâché toutes les premières photos, j’avais fait des fautes de pose. […]

On était en train de ramasser les foins chez nous ; je me suis dit, si tu essayais d’aller photographier cette scène, et de développer ensuite le cliché avec un litre de révélateur que je m’étais fait faire chez un photographe de Dax. C’est comme ça que je m’y suis mis, j’étais content. Je l’ai gardée, cette première photo, je l’ai toujours.

  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 9
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


Puisque j’avais commencé l’affaire assez bien, les femmes venaient me trouver pour faire des clichés, leur faire une carte postale, quand bien même elle ne serait pas très bien, pour envoyer à leur soldat, et je me faisais payer pour ça. Il y en avait beaucoup, et finalement je ne pouvais plus trop m’occuper des pins. Je gagnais quelques sous. Je me suis acheté un autre appareil, et j’ai commencé à m’améliorer.
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 10
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


Puisque j’avais commencé l’affaire assez bien, les femmes venaient me trouver pour faire des clichés, leur faire une carte postale, quand bien même elle ne serait pas très bien, pour envoyer à leur soldat, et je me faisais payer pour ça. Il y en avait beaucoup, et finalement je ne pouvais plus trop m’occuper des pins. Je gagnais quelques sous. Je me suis acheté un autre appareil, et j’ai commencé à m’améliorer.
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 10
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


Après la guerre j’ai continué à faire des mariages. Je m’étais perfectionné, ça pouvait aller. On se mariait après la guerre de 14-18, vous savez. J’ai fait jusqu’à huit mariages par jour. Vous vous rendez compte, avec un vélo…
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 12
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


La photo de mariage, collée sur un carton, était vendue 1 franc au début de la guerre de 14. Je me faisais de la colle avec de l’amidon.
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 15
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


C’était en 1919, c’est là que je me suis marié au plus vite car il fallait être deux pour tenir le magasin. Et là on a travaillé comme des noirs parce qu’il n’y avait rien en paquet. Il fallait peser tout. […] Enfin bref, on a fait ce travail pendant cinq ou six ans ; puis […] vers 1925-1926, je me suis mis à mon compte parce que la photographie ne rendait pas assez, évidemment. Donc, j’ai tenu une épicerie pendant toute la durée de la dernière guerre. J’étais à mon compte, j’avais un beau magasin, il y avait de la marchandise et peu après mon fils a commencé à m’aider […] Et dans ce magasin, on vendait de l’alimentation, de la quincaillerie, des articles de ménage et des photographies. Pour la photographie, je faisais une comptabilité à part et ces revenus complétaient ceux de l’épicerie. Ainsi je pouvais faire l’un et l’autre
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 15
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


Vers 1925, j’ai eu l’idée de faire une carte postale ; à cette époque-là on n’en faisait pas de belles. […] Alors je me suis lancé dans la carte postale de paysages. J’avais envoyé quatre ou cinq clichés 13 x 18 chez Combier, à Mâcon, pour voir ce que ça pouvait donner. Quand je les ai reçues, je les ai mises en vente. Ça a très bien marché. Et j’ai continué. J’ai choisi beaucoup plus de clichés. Je suis allé en prendre de nouveaux et j’ai fait faire des éditions de cartes postales à mon nom, en ajoutant au verso des vers de poètes landais (Jean Jeannin, Maurice Martin, etc.). Une fois par an, je partais les vendre. Je passais chez tous les détaillants des Landes. Dans certaines communes, il y avait des commerçants qui voulaient avoir une collection de vues de la localité. Alors j’allais faire les clichés et je faisais faire l’édition chez Combier.

Je choisissais les sujets de manière innée. Encore aujourd’hui je vois tout de suite ce qu’il y a à faire. Le paysage, je l’ai dans la tête. J’aime beaucoup les Landes, j’aime beaucoup les pins.

  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 17
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


Je connaissais le travail de Bernède qui était un de mes amis. Il avait appris la retouche à Paris et habitait Arjuzanx. Il faisait des scènes folkloriques (tuaille du cochon, mariage…) et quelques portraits chez lui. Il m’a d’ailleurs donné ses plus belles plaques.
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 17
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


Après la Première guerre, j’ai connu les photos prises par Félix Arnaudin qu’on trouvait encore dans les maisons. […] Je pense que pour l’époque Arnaudin avait un tour de main pas ordinaire.
  • Propos recueillis par Josette Larrègue lors d’un entretien.
  • Émile Vignes, photographe des Landes (1896-1983), Josette Larrègue, Pierre Bardou, Guy Latry, éd. Confluence, 1997, p. 19
  • « Émile Vignes (1896-1983) : gens et paysages des Landes de Gascogne, ou comment photographier son pays », Florence Galli-Dupis, GARAE, 2011 (lire en ligne)


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