Victor Serge
Victor Serge (Bruxelles, 30 décembre 1890 - Mexico, 17 novembre 1947) est un révolutionnaire et un romancier belge francophone d'origine russe, rallié à la Révolution d'Octobre puis hostile à l'évolution stalinienne de l'URSS.
Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, 1925
modifier- Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression (1925), Victor Serge, éd. Maspéro, coll. « Petite collection Maspéro », 1977 (ISBN 2-7071-0384-5), chap. 2 Le problème de l'illégalité, I. N'être pas dupe, p. 57
- Citation choisie pour le 2 avril 2009.
Littérature et révolution, 1932
modifier- Il s'agit d'une critique de certaines tendances de la littérature soviétique.
- Littérature et révolution (1932), Victor Serge, éd. Maspéro, coll. « Petite collection Maspéro », 1976 (ISBN 2-7071-0812-X), chap. 6 (« Fonction idéologique de l'écrivain »), p. 28
S'il est minuit dans le siècle, 1939
modifierLe Malingre, au lieu de mettre sur le certificat d'identité de Ryjik l'estampille réglementaire, rangea ce papier dans un tiroir.
— Oui, dit-il, comme en aparté, c'est embêtant, mais je n'y puis rien. Citoyen, vous êtes arrêté.
Ryjik ne fut pas surpris outre mesure. Une voix intérieure amère s'exclama au fond de lui : « Enfin ! » Sa dure tête blanche, taillée dans de la chair pétrifiée, avec une régularité presque géométrique, prit en se redressant une sorte de recul. Il regardait avec un dégoût non déguisé le fantoche en uniforme, assis de l'autre côté de la table.
— Bon, je vois que cette vieille canaille de Koba s'est souvenue de moi… Cette canaille aux yeux roux… (Il se parlait à lui-même, mais tout haut.)
— Quoi ? Qu'avez-vous dit ? Qui ?
— Koba. Le chef de la fraction dirigeante du parti. Le fossoyeur de la révolution. La canaille à qui vous léchez le cul…
Le déclenchement instantané d'un ressort tout à fait mécanique, situé quelque part entre son séant et la nuque, mit debout le Malingre hors de lui :
— Je vous défends, citoyen…
Mais Ryjik éclatait aussi, tout à fait blanc, les épaules lourdes, les reins lourds, envahi par une résolution définitive. Et pour la dernière fois peut-être dans sa vie, inutilement, dérisoirement, le peu qu'il dit, il le dit avec une telle autorité que le Malingre se rassit.
— Rien, vous n'êtes rien, citoyen. Et je ne vous dis rien. Je ne discute pas ici avec la contre-révolution.
- Koba était un pseudonyme de Staline.
- S'il est minuit dans le siècle (1939), Victor Serge, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1986 (ISBN 2-246-16353-6), chap. 5 Le Commencement, p. 191
Mémoires d'un révolutionnaire, 1943
modifier- sur la situation des apatrides
- Mémoires d'un révolutionnaire (1943), Victor Serge, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2001 (ISBN 2-221-09250-3), chap. 10 Pleine attente, p. 815