Études génétiques sur les Juifs
Les études génétiques sur les Juifs s'inscrivent dans le cadre de la génétique des populations. L'intérêt de ces études est d'essayer de mieux appréhender l'origine des différentes populations juives d'aujourd'hui. En particulier, elles tentent de déterminer si elles sont issues du Moyen-Orient ou non. D'autre part, elles cherchent à savoir s'il existe un patrimoine génétique commun aux différentes populations juives.
Dans un doctorat mené dans le cadre de l'université de Tel-Aviv, Nurit Kirsh a analysé les débuts de la recherche génétique en Israël. Ses conclusions sont catégoriques : la génétique, comme l'archéologie dans les années 1950 en Israël, était une science biaisée entièrement dépendante d'une conception historique nationale qui s'efforçait de trouver une homogénéité biologique au sein des juifs dans le monde. Les généticiens avaient intériorisé le mythe sioniste et, par un processus semi-conscient, cherchaient à lui adapter les résultats de leurs recherches.
- Comment le peuple juif fut inventé, Shlomo Sand (trad. Sivan Cohen-Wiesenfeld et Levana Frenk), éd. Fayard, 2008, p. 378
Comme dans le cas de l'anthropologie physique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui déversa de douteuses découvertes scientifiques au sujet de la race sur une scène publique réceptive, la génétique moléculaire de la fin du XXe siècle et du début du XXIe alimenta de résultats partiels et de demi-vérités un forum médiatique avide d'identité. Il faut rappeler qu'aucune étude n'a jusqu'ici mis en lumière, sur la base d'un choix aléatoire d'éléments génétiques dont l'origine "ethnique" n'était pas connue d'avance, des caractéristiques uniformes s'appliquant spécifiquement à l'hérédité juive dans son ensemble. De façon générale, l'information sur le mode de sélection des éléments observés est ténue et de nature à éveiller des doutes importants. Ce d'autant plus que les conclusions précipitées sont toujours construites et renforcées au moyen d'une rhétorique historique dénuée de tout lien avec le laboratoire scientifique. En dernière analyse, en dépit de tous les efforts "scientifiques" et coûteux, on ne peut caractériser l'individu juif au moyen d'un critère biologique, quel qu'il soit.
- Comment le peuple juif fut inventé, Shlomo Sand (trad. Sivan Cohen-Wiesenfeld et Levana Frenk), éd. Fayard, 2008, p. 387
Cette "science", dans le contexte juif israélien, tout comme les recherches réalisées au service des racistes macédoniens, des membres des Phalanges libanaises, des Lapons du nord de la Scandinavie, etc, ne peut être entièrement délivrée des anciens fantômes d'une conception raciste dangereuse. […] l'idée traditionnelle de la race, qui doit se cacher pour être en accord avec le discours "politiquement correct" universel, continue de diriger le spectacle amusant des chromosomes. Dans un État qui se définit comme juif, mais dans lequel il n'existe aucun signe de reconnaissance culturel permettant de définir un mode de vie juif laïque universel, à l'exception des restes épars et laïcisés d'un folklore religieux, l'identité collective a encore besoin de la représentation floue et prometteuse d'une ancienne origine biologique commune. Derrière chacun des actes étatiques en matière de politique identitaire en Israël, on voit encore se profiler la longue ombre noire de l'idée d'un peuplement-race éternel.
- Comment le peuple juif fut inventé, Shlomo Sand (trad. Sivan Cohen-Wiesenfeld et Levana Frenk), éd. Fayard, 2008, p. 388
[L]a majorité des Israéliens croient que, génétiquement, ils sont de la même origine. C’est une victoire de Hitler, qui a insufflé la croyance que tous les Juifs sont de la même race. Mais c’est faux. Ils n’ont pas tous la même origine, ni la même souche. Ce sont des Berbères, des Arabes, des Français, des Gaulois, etc
- Shlomo Sand, 13 mai 2010, dans «Il était plus logique de créer un État juif en Europe», paru 13 mai 2010.
Génétique
modifierLes Juifs d'Europe orientale sont des Européens probablement d'origine romaine qui se sont convertis au judaïsme au temps où le judaïsme était la première religion monothéiste du monde antique. Toute autre théorie sur leur origine n'est pas soutenue par les données génétiques.
- (en) EEJ (Eastern European Jews) are Europeans probably of Roman descent who converted to Judaism at times, when Judaism was the first monotheistic religion that spread in the ancient world. Any other theory about their origin is not supported by the genetic datas.
- (en) « The origin of Eastern European Jews revealed by autosomal, sex chromosomal and mtDNA polymorphisms », Avshalom Zoossmann-Diskin (trad. Wikiquote), Biology Direct, 21 septembre 2010, p. 10 (lire en ligne)