Apollon

dieu de la musique, de la poésie, des oracles et des épidémies dans la religion grecque antique et la mythologie grecque

Apollon (en grec ancien Ἀπόλλων / Apóllôn, en latin Apollo) est le dieu grec antique des arts, du chant, de la musique, de la beauté masculine, de la poésie et de la lumière. Il est conducteur des neuf muses. Apollon est également le dieu des purifications et de la guérison, mais peut apporter la peste par son arc ; enfin, c'est l'un des principaux dieux capables de divination, consulté, entre autres, à Delphes, où il rendait ses oracles par la Pythie de Delphes. Il a aussi été honoré par les Romains, qui l'ont adopté très rapidement sans changer son nom.

Apollon type Mantoue d’après un original grec du Ve siècle avant J.-C, attribué à Hégias d'Argos. Oeuvre romaine du Ier ou IIe siècle après J.-C.
Nicolas Régnier, "Apollon"

Dans la littérature grecque antique

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L’Iliade, VIIIe siècle av. J.-C.

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Et ne prétends pas égaler tes desseins aux dieux : ce seront toujours deux races distinctes que celles des dieux immortels et celle des humains qui marchent sur la terre.
  • (grc)

    Μηδὲ θεοῖσιν
    ἶσ' ἔθελε φρονέειν, ἐπεὶ οὔ ποτε φῦλον ὁμοῖον
    ἀθανάτων τε θεῶν χαμαὶ ἐρχομένων τ' ἀνθρώπων.

  • Apollon, à Diomède.


Ébranleur du sol, tu me dirais que j'ai l'esprit atteint, si je partais en guerre contre toi pour de pauvres humains, pareils à des feuilles, qui tantôt vivent pleins d'éclat, en mangeant le fruit de la terre, et tantôt se consument et tombent au néant.
  • (grc)

    Ἐννοσίγαι' οὐκ ἄν με σαόφρονα μυθήσαιο
    ἔμμεναι, εἰ δὴ σοί γε βροτῶν ἕνεκα πτολεμίξω
    δειλῶν, οἳ φύλλοισιν ἐοικότες ἄλλοτε μέν τε
    ζαφλεγέες τελέθουσιν ἀρούρης καρπὸν ἔδοντες,
    ἄλλοτε δὲ φθινύθουσιν ἀκήριοι.

  • Apollon, à Poséidon.
  • L'Iliade, Homère (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1937-38 (traduction), 1998 (édition), t. 3 (chants XVII à XXIV), chant XXI, vers 462-466, p. 205 (texte intégral sur Wikisource)


Hymnes homériques, VIIe-IVe siècles av. J.-C.

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J'évoquerai, je ne l'oublierai pas, Apollon l'Archer ;
les dieux tremblent quand il entre dans la maison de Zeus.
Ils bondissent dès qu'il approche. Tous ils se lèvent
de leur siège quand il tend son arc lumineux.
Lètô seule demeure en place près de Zeus Joie-de-la-Foudre ;
elle défait la corde de l'arc, ferme le carquois.
Elle prend l'arc encore fixé sur les fortes épaules.
Elle le suspend à un clou d'or sur la colonne
qui est celle de son père ; elle le mène
au trône où il s'assied.

  • (grc)
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 1-10, p. 209


Je dirai, délices des humains, comment t'enfanta Lètô,
adossée à la pente du Cynthe, dans l'île pierreuse,
dans Délos qu'entourent les vagues ; des deux côtés la vague noire
se brise sur le rivage lorsque sifflent les vents.

  • (grc)
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 25-28, p. 210


"Je veux une cithare à moi, un arc de bonne courbure.
Et j'annoncerai aux humains le sûr vouloir de Zeus."

  • (grc)
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 131-132, p. 217


"Pourris maintenant ici, sur la terre qui nourrit les hommes.
Tu as fini d'être un malheur sinistre pour les hommes
vivants. Eux, qui mangent les fruits de la terre généreuse,7
viendront ici pour le sacrifice avec des victimes parfaites.
De la mort sans pitié personne ne te sauvera,
ni Typhôeus, ni la Chimère qu'il ne faut pas nommer. La Terre
noire te fera pourrir ici."

  • (grc)
  • Hymne III "Pour Apollon". Paroles d'Apollon au serpent Python qu'il vient de vaincre sur le futur site du sanctuaire de Delphes.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 363-369, p. 230-231


Callimaque, Hymnes, IIIe siècle av. J.-C.

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D'or est son manteau, et l'agrafe aussi ; d'or la lyre et l'arc Lycien, et le carquois ; d'or aussi les sandales. Apollon est tout or, et toute richesse ; on le voit bien par Pythô. Dieu toujours beau, Dieu toujours jeune ; jamais aucun duvet ne recouvrit ses joues tendres. Sa chevelure épanche à terre l'huile parfumée qu'elle distille ; mais les gouttes n'en sont point humeur grasse ; non, c'est la panacée même ; là, dans la ville où la rosée en glisse au sol, là tout est salut.
  • (grc)
  • Hymne II "À Apollon".
  • (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne II, 32-42, p. 225


Personne qu'Apollon n'a tant d'arts en sa main. Il a dans son lot et l'archer et l'aède—car l'arc est son bien, et le chant aussi. À lui prophétesses et devins ; et de Phoibos aussi les médecins tiennent la science de retarder la mort.
  • (grc)
  • Hymne II "À Apollon".
  • (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne II, 42-46, p. 225


Apollonios de Rhodes, Argonautiques, IIIe siècle av. J.-C.

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C'est en commençant par toi, Phoibos, que je rappellerai les exploits de ces héros d'autrefois qui, par la bouche du Pont et à travers les Roches Kyanées, sur l'ordre du roi Pélias, menèrent vers la toison d'or la solide nef Argô.
  • (grc)

    Ἀρχόμενος σέο Φοῖβε παλαιγενέων κλέα φωτῶν
    μνήσομαι οἳ Πόντοιο κατὰ στόμα καὶ διὰ πέτρας
    Κυανέας βασιλῆος ἐφημοσύνῃ Πελίαο
    χρύσειον μετὰ κῶας ἐύζυγον ἤλασαν Ἀργώ.

  • Premiers vers de l'épopée, adressés au dieu Apollon (Phoibos).
  • (grc) Argonautiques, tome I, chants I-II, Apollonios de Rhodes (trad. Francis Vian), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1974 (réédition consultée : 2002), I, 1-4, p. 50


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