Homère
Homère (en grec ancien Ὅμηρος / Hómêros) est réputé avoir été un aède (poète) de la fin du VIIIe siècle av. J.-C. C'est le premier poète grec dont les œuvres nous sont parvenues. Il était surnommé simplement « le Poète » (ὁ Ποιητής / ho Poiêtếs) par les Anciens. Victor Hugo écrivit à son propos dans William Shakespeare : « Le monde naît, Homère chante. C'est l'oiseau de cette aurore. »
Le fait qu'il ait eu une existence réelle ou simplement qu'il représente une personnification tardive d'un éventuel auteur ou collectif (comme Rrose Sélavy ou Nicolas Bourbaki) semble aujourd'hui impossible à établir avec certitude.
Citations propres à l'auteur
modifierL'Iliade
modifier- Voir le recueil de citations : Iliade
- Voir le recueil de citations : Odyssée
D'autres auteurs le concernant
modifier- (grc) τῶν μὲν οὖν πρὸ Ὁμήρου οὐδενὸς ἔχομεν εἰπεῖν τοιοῦτον ποίημα, εἰκὸς δὲ εἶναι πολλούς, ἀπὸ δὲ Ὁμήρου ἀρξαμένοις ἔστιν, οἷον ἐκείνου ὁ Μαργίτης καὶ τὰ τοιαῦτα. ἐν οἷς κατὰ τὸ ἁρμόττον καὶ τὸ ἰαμβεῖον ἦλθε μέτρον_διὸ καὶ ἰαμβεῖον καλεῖται νῦν, ὅτι ἐν τῷ μέτρῳ τούτῳ ἰάμβιζον ἀλλήλους. καὶ ἐγένοντο τῶν παλαιῶν οἱ μὲν ἡρωικῶν οἱ δὲ ἰάμβων ποιηταί. ὥσπερ δὲ καὶ τὰ σπουδαῖα μάλιστα ποιητὴς Ὅμηρος ἦν (μόνος γὰρ οὐχ ὅτι εὖ ἀλλὰ καὶ μιμήσεις δραματικὰς ἐποίησεν), οὕτως καὶ τὸ τῆς κωμῳδίας σχῆμα πρῶτος ὑπέδειξεν, οὐ ψόγον ἀλλὰ τὸ γελοῖον δραματοποιήσας: ὁ γὰρ Μαργίτης ἀνάλογον ἔχει, ὥσπερ Ἰλιὰς καὶ ἡ Ὀδύσσεια πρὸς τὰς τραγῳδίας.
- Aristote compare les poèmes homériques aux genres théâtraux grecs antiques. Le Margitès est un poème comique perdu que les Grecs attribuaient à Homère.
- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1448b-1449a, p. 83
- (grc) ὁ δ᾽ Ὅμηρος ὥσπερ καὶ τὰ ἄλλα διαφέρει καὶ τοῦτ᾽ ἔοικεν καλῶς ἰδεῖν, ἤτοι διὰ τέχνην ἢ διὰ φύσιν: Ὀδύσσειαν γὰρ ποιῶν οὐκ ἐποίησεν ἅπαντα ὅσα αὐτῷ συνέβη, οἷον πληγῆναι μὲν ἐν τῷ Παρνασσῷ, μανῆναι δὲ προσποιήσασθαι ἐν τῷ ἀγερμῷ, ὧν οὐδὲν θατέρου γενομένου ἀναγκαῖον ἦν ἢ εἰκὸς θάτερον γενέσθαι, ἀλλὰ περὶ μίαν πρᾶξιν οἵαν λέγομεν τὴν Ὀδύσσειαν συνέστησεν, ὁμοίως δὲ καὶ τὴν Ἰλιάδα.
- Aristote évoque la règle de l'unité d'action, nécessaire selon lui pour composer une œuvre réussie.
- Poétique (IVe siècle avant J.-C.), Aristote (trad. J. Hardy), éd. Gallimard, coll. « Tel », 1996 (Les Belles Lettres 1990) (ISBN 2-07-074368-3), 1451a, p. 92
- L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, II, 53, p. 188
- « Alcibiade », dans Vies parallèles, Plutarque (trad. Anne-Marie Ozanam), éd. Gallimard, coll. « Quarto », 2001, VII, 1-2, p. 393-394
Nicolas Boileau, L'Art poétique
modifierOn dirait que pour plaire, instruit par la nature,
Homère ait à Vénus dérobé sa ceinture.
Son livre est d’agréments un fertile trésor :
Tout ce qu’il a touché se convertit en or ,
Tout reçoit dans ses mains une nouvelle grâce ;
Partout il divertit et jamais il ne lasse.
Une heureuse chaleur anime ses discours :
Il ne s’égare point en de trop longs détours.
Sans garder dans ses vers un ordre méthodique,
Son sujet de soi-même et s’arrange et s’explique ;
Tout, sans faire d’apprêts, s’y prépare aisément ;
Chaque vers, chaque mot court à l’événement.
Aimez donc ses écrits, mais d’un amour sincère,
C’est avoir profité que de savoir s’y plaire.
- Œuvres poétiques/L’Art poétique, Nicolas Boileau, éd. Imprimerie générale, 1872, chant III, p. 231 (texte intégral sur Wikisource)
(...) Souvent j'avais ouï d'une vaste étendue
Qu'Homère au front sourcilleux possède pour domaine ;
Je n'en avais jamais toutefois respiré la sereine pureté
Avant d'entendre la voix haute et forte de Chapman.
Alors il me semble être un guetteur du ciel
Qui voit soudain dans sa vision glisser une planète nouvelle (...)
- (en)
(...) Oft of one wide expanse had I been told
That deep-brow'd Homer ruled as his demesne;
Yet did I never breathe its pure serene
Till I heard Chapman speak out loud and bold:
Then felt I like some watcher of the skies
When a new planet swims into his ken (...)
- Extrait du poème Après avoir ouvert pour la première fois l'Homère de Chapman, premier poème de Keats à avoir été publié. Chapman avait publié une traduction anglaise des épopées d'Homère.
- (en) Selected Poems, Poèmes choisis, John Keats, Albert Laffay (traduction, préface et notes) (trad. Wikipédia), éd. Aubier-Flammarion, coll. « Bilingue Aubier », 1968, p. 141
- La Légende des siècles, Victor Hugo, éd. Le Livre de poche, 2000 (1859), préface de Victor Hugo, p. 46
- William Shakespeare, Victor Hugo, éd. A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, éditeurs, 1864, livre II, chapitre II, §1, p. 58 (lire en ligne)
- La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), p. 122
- La plus secrète mémoire des hommes (2021), Mohamed Mbougar Sarr, éd. Livre de poche, 2023 (ISBN 978-2-253-93771-5), p. 18