Hésiode

poète grec des VIII-VIIe s. av. J.-C.

Hésiode (Ἡσίοδος) en grec ancien, est un poète grec du VIIIe siècle av. J.-C. Deux de ses œuvres nous sont parvenues : la Théogonie, poème qui expose une cosmogonie (un récit de la création du monde), et Les Travaux et les Jours, un poème didactique exposant des préceptes moraux et des conseils sur la gestion d'une propriété agricole.

La Théogonie

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Hésiode et une Muse, par Gustave Moreau, 1891
Pour commencer, chantons les Muses Héliconiennes, reines de l'Hélicon, la grande et divine montagne.
  • (grc) Μουσάων Ἑλικωνιάδων ἀρχώμεθ’ ἀείδειν,
    αἵ θ’ Ἑλικῶνος ἔχουσιν ὄρος μέγα τε ζάθεόν τε
  • Première invocation aux Muses, aux premiers vers de la Théogonie.
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 32, vers 1-2


Nous savons conter des mensonges tout pareils aux vérités ; mais nous savons aussi, lorsque nous le voulons, proclamer des vérités.
  • (grc) ἴδμεν ψεύδεα πολλὰ λέγειν ἐτύμοισιν ὁμοῖα,
    ἴδμεν δ’ εὖτ’ ἐθέλωμεν ἀληθέα γηρύσασθαι.
  • Les Muses s'adressant à Hésiode.
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 33, vers 27-28


Donc, avant tout, fut Abîme ; puis Terre aux larges flancs, assise sûre à jamais offerte à tous les vivants, et Amour, le plus beau parmi les dieux immortels, celui qui rompt les membres et qui, dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte le cœur et le sage vouloir.
  • (grc) ἤτοι μὲν πρώτιστα Χάος γένετ’· αὐτὰρ ἔπειτα
    Γαῖ’ εὐρύστερνος, πάντων ἕδος ἀσφαλὲς αἰεὶ
    [ἀθανάτων οἳ ἔχουσι κάρη νιφόεντος Ὀλύμπου,
    Τάρταρά τ’ ἠερόεντα μυχῷ χθονὸς εὐρυοδείης,]
    ἠδ’ Ἔρος, ὃς κάλλιστος ἐν ἀθανάτοισι θεοῖσι,
    λυσιμελής, πάντων τε θεῶν πάντων τ’ ἀνθρώπων
    δάμναται ἐν στήθεσσι νόον καὶ ἐπίφρονα βουλήν.
  • Début de la théogonie proprement dite. Dans cette édition, Paul Mazon athétise (supprime) les vers 118-119, d'où leur mention ici entre crochets. Il n'en donne la traduction qu'en note : « (à tous) les Immortels, maîtres des cimes de l'Olympe neigeux, et le Tartare brumeux, tout au fond de la terre aux larges routes... »
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 36, vers 116-122


Les Travaux et les Jours

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Hesiodi Ascraei quaecumque exstant, 1701
De la misère, on en gagne tant qu'on veut, et sans peine : la route est plane, et elle loge tout près de nous.
  • (grc) τὴν μέν τοι κακότητα καὶ ἰλαδὸν ἔστιν ἑλέσθαι
    ῥηιδίως· λείη μὲν ὁδός, μάλα δ’ ἐγγύθι ναίει
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 97, vers 287-288


Gain mal acquis vaut un désastre.
  • (grc) κακὰ κέρδεα ἶσ’ ἄτῃσι.
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 99, vers 352


Qui se fie à une femme se fie aux voleurs.
  • (grc) ὃς δὲ γυναικὶ πέποιθε, πέποιθ’ ὅ γε φιλήτῃσιν.
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 100, vers 375


Ne remettez rien au lendemain ni au surlendemain.
  • (grc) μηδ’ ἀναβάλλεσθαι ἔς τ’ αὔριον ἔς τε ἔνηφι.
  • Théogonie. Les Travaux et les Jours. Le Bouclier., Hésiode (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1928, p. 101, vers 410


Citations raportées

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Le potier en veut au potier, l'aède à l'aède et le mendiant au mendiant.
  • Lysis, Platon, éd. Arléa, 1997, p. 44


À propos d'Hésiode

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Hérodote

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Quelle est l'origine de chacun de ces dieux ? Ont-ils toujours existé ? Quelles formes avaient-ils ? Voilà ce que les Grecs ignoraient hier encore, pour ainsi dire. Hésiode et Homère ont vécu, je pense, quatre cents ans tout au plus avant moi ; or ce sont leurs poèmes qui ont donné aux Grecs la généalogie de leurs dieux et leurs appellations, distingué les fonctions et les honneurs qui appartiennent à chacun, et décrit leurs figures.
  • L'Enquête, Hérodote (trad. Andrée Barguet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1985, II, 53, p. 188


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