August Macke
peintre allemand (1887–1914)
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August Macke, né en 1887 et mort en 1914, est un peintre allemand.
Citations
modifierL'Almanach du Blaue Reiter
modifierLes idées insaisissables se manifestent sous des formes saisissables. Saisissables grâce à nos sens en tant qu’étoile, tonnerre, fleur, en tant que forme.
- « Les masques », August Macke, dans L'Almanach du "Blaue Reiter" (Le Cavalier bleu), Vassily Kandinsky et Franz Marc, éd. Klincksieck, 1987 (ISBN 2-252-02567-0), p. 112
Les sens sont pour nous le pont reliant l’insaisissable au saisissable. Contempler les plantes et les animaux, c’est sentir leur mystère. Entendre le tonnerre, c’est sentir son mystère. Comprendre le langage des formes, c’est être plus proche du mystère, vivre.
- « Les masques », August Macke, dans L'Almanach du "Blaue Reiter" (Le Cavalier bleu), Vassily Kandinsky et Franz Marc, éd. Klincksieck, 1987 (ISBN 2-252-02567-0), p. 112-113
- Citation choisie pour le 2 juin 2022.
L’homme extériorise sa vie par des formes. Toute forme artistique est l’extériorisation de sa vie intérieure. L’extérieur de la forme artistique est sa forme intérieure.
- « Les masques », August Macke, dans L'Almanach du "Blaue Reiter" (Le Cavalier bleu), Vassily Kandinsky et Franz Marc, éd. Klincksieck, 1987 (ISBN 2-252-02567-0), p. 114
Les formes sont les expressions forte d’une vie forte. La différence de ces expressions entre elles réside dans le matériau, le mot, la couleur, le son, la pierre, le bois, le métal. Il n’est pas nécessaire de comprendre toutes les formes. De même que de lire toutes les langues. Le geste dédaigneux de la main, avec lequel les amateurs d’art et les artistes ont relégué jusqu’à présent dans le domaine de l’éthologie ou des arts décoratifs toutes les formes artistiques des peuples primitifs, et au moins surprenant. Les tableaux que nous accrochons à nos murs sont en principe semblables aux flèches taillées et colorées dans une cabane de Noirs. Pour le Noir, l’idole est la forme saisissable d’une idée insaisissable, la personnification d’une notion abstraite. Pour nous, le tableau est la forme saisissable d’une idée obscure et insaisissable d’un être disparu, d’un animal, d’une plante, de tout le charme de la nature, du rythme.
- « Les masques », August Macke, dans L'Almanach du "Blaue Reiter" (Le Cavalier bleu), Vassily Kandinsky et Franz Marc, éd. Klincksieck, 1987 (ISBN 2-252-02567-0), p. 115-116
Les joies, les souffrances des hommes, des peuples, se cachent sous les inscriptions, derrière les tableaux, les cathédrales et les masques, derrière les œuvres musicales, les pièces théâtrales et les danses. Quand elles n’y sont pas, là où les formes sont vides, sans fondement, là il n’y a point d’art.
- « Les masques », August Macke, dans L'Almanach du "Blaue Reiter" (Le Cavalier bleu), Vassily Kandinsky et Franz Marc, éd. Klincksieck, 1987 (ISBN 2-252-02567-0), p. 117-118
- Citation choisie pour le 22 avril 2022.
Correspondance
modifierCitations sur
modifierMax Ernst
modifier- Voir d’autres citations de Max Ernst.
À part les fous, Max avait certes des amis, et des plus merveilleux. L’inoubliable August Macke subsiste dans sa mémoire comme l’image même de l’enthousiasme juste et intelligent, de la générosité et de l’exubérance. Ses peintures situées aux antipodes de ce qu’il envisageait déjà – vaguement – pour lui-même, s’imposaient par leur calme presque inquiétant, leur secrète élégance et leurs irrésistibles charmes musicaux. Chacune d’entre elles était une « fête pour les yeux ».
- Écritures, Max Ernst, éd. Gallimard, 1970, chap. Notes pour une biographie, p. 20
L’attitude de Macke nous déconcerte. Influencé par le futurisme, il accepte la guerre non seulement comme la plus grandiose manifestation de la folie moderne, mais aussi comme une nécessité philosophique (la guerre nécessaire pour la réalisation de l’idée d’humanité !). Son bellicisme n’était d’ailleurs nullement teinté de patriotisme comme celui d’Apollinaire qui – nous l’avons su plus tard – s’était, lui aussi, laissé dérouter par les événements. Pour ceux qui sont portés à croire à l’ironie noire du destin, on pourrait rappeler le fait que ces deux hommes qui se sont connus et aimés, qui étaient hantés par les mêmes idées, ont péri "ennemis", l’un le lendemain de la déclaration de guerre, l’autre la veille de l’armistice.
- Écritures, Max Ernst, éd. Gallimard, 1970, chap. Notes pour une biographie, p. 24-25
Franz Marc
modifier- Voir d’autres citations de Franz Marc.
Quiconque s’était soucié du nouvel art allemand au cours de ces dernières années mouvementées, quiconque avait pressenti notre avenir artistique, connaissait Macke. Et ceux [qui le connaissaient] qui travaillaient avec lui, nous, ses amis, nous savions quelle destinée secrète portait en lui cet homme génial. Avec sa mort, c’est une des plus belles et des plus audacieuses trajectoires de notre évolution artistique allemande qui s’est brisée ; aucun d’entre nous n’est en mesure de la poursuivre. Chacun suit sa propre voie ; et là où nous nous rencontrerons, Macke manquera.
- Octobre 1914.
- « Écrits du front », dans Écrits et correspondances, Franz Marc, éd. École nationale supérieure des beaux-arts, 2006 (ISBN 2-84056-214-6), p. 229
- « Franz Marc et August Macke. Dialogue et expositions (1910-1914) », Vivian Endicott Barnett, dans Franz Marc, August Macke : l'aventure du Cavalier bleu, Collectif, éd. Hazan et Musée de l’Orangerie, 2019 (ISBN 978-2-75411-0785), p. 35
Nous autres peintres, nous savons bien qu’avec [son départ] la suppression de ses harmonies, la couleur de l’art allemand pâlira de quelques tons et recevra une [sonorité] teinte plus morne, plus sèche. Il a donné devant nos yeux le ton le plus clair, le plus pur à la couleur, aussi clair et pur que tout son être.
- « Écrits du front », dans Écrits et correspondances, Franc Marc, éd. École nationale supérieure des beaux-arts, 2006 (ISBN 2-84056-214-6), p. 230
- « August Macke. Œuvres et réflexions », Erich Franz, dans Franz Marc, August Macke : l'aventure du Cavalier bleu, Collectif, éd. Hazan et Musée de l’Orangerie, 2019 (ISBN 978-2-75411-0785), p. 72