Béatrice Collignon

géographe française

Béatrice Collignon, est une géographe française née le 27 Janvier 1965. Elle est spécialiste de la culture inuit.

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Béatrice Collignon

Citations modifier

Partant du territoire, le géographe rencontre la culture et l’éclaire d’un jour nouveau, par ses analyses propres. Il offre à ses collègues, anthropologue ou sociologues, des conclusions qui, associées aux leurs, permettent de mieux comprendre ce qui fonde les sociétés ; tout comme il utilise leurs travaux pour remonter à la source et passer des valeurs du territoire aux valeurs culturelles.
  • « De la lecture du territoire aux valeurs culturelles des Inuit du Canada », Béatrice Collignon, dans Le voyage inachevé… à Joël Bonnemaison, Dominique Guillaud, Maorie Seysset, Annie Walter, éd. ORSTOM/PRODIG, 1998  (ISBN 2-7099-1424-7), p. 694


Les géosymboles sont des lieux du territoire investis d’un sens particulier, car porteurs plus que d’autres de la mémoire du groupe et de ses valeurs. Ils sont les points d’origine à partir desquels se construit le sens, et tout le territoire s’articule autour du réseau qu’ils dessinent. Ce sont les « lieux forts » de l’espace, comme il y a des « temps forts » de l’Histoire.
  • « Les toponymes inuit, mémoire du territoire. Étude de l’Histoire des Inuinnait », Béatrice Collignon, Anthropologie et Sociétés, vol. 26 nº 2-3, 2002, p. 60 (lire en ligne)


La géographie française a tout à gagner à prendre en compte, d’une façon ou d’une autre, les apports du postmodernisme. Toute la géographie ? Il ne s’agit pas de prétendre que les spécialistes de l’analyse spatiale devraient davantage s’inspirer de Derrida. Rien ne leur interdit en revanche de s’emparer des nouveaux objets mis en avant par les postmodernistes. L’analyse spatiale peut les éclairer d’une autre façon, et elle-même tirer profit de l’élargissement de son champ. Quant à la géographie sociale et culturelle, dont le renouvellement récent passe par une meilleure prise en compte de l’acteur et des représentations, et par une intégration des théories sociales, elle ne peut que bénéficier d’une confrontation au postmodernisme, avec qui elle a nombre de préoccupations en partage.
  • Conclusion d'une tribune commune avec Jean-François Staszak analysant le peu d'intérêt de la géographie française pour le courant postmoderniste de la géographie américaine.
  • « Que faire de la géographie postmoderniste ? », Béatrice Collignon et Jean-François Staszak, L'Information géographique, nº 2004/1, 2004, p. 19 (lire en ligne)


Si l'emploi du terme "postcolonial" en France est souvent si décalé par rapport à son usage dans le monde "anglo", c'est qu'il y a un profond malentendu sur le sens même du mot. Tout comme dans l'expression "postmodernisme", courant critique auquel se rattachent les postcolonial studies, le préfixe "post" ne fait pas ici référence à un après, comme on a tendance à le comprendre en France, mais à un au-delà, dans une perspective de rupture radicale avec la lecture linéaire, chronologique et séquentielle de l'histoire. L'historicisme comme shéma évolutioniste sous-tendu par l'idée de progrès est remis en cause. Le but recherché est la création d'un autre rapport au passé, au présent et au futur par l'instauration d'un regard critique fondé davantage sur la distance spatiale que sur la distance temporelle. D'où le sens "d'au-delà" plutôt que "d'après" du préfixe "post". Le projet est un projet de connaissance. Il faut pratiquer un constant aller/retour entre le présent, l'ici-maintenant, et l'au-delà afin de révéler de quoi est vraiment constitué notre présent : de discontinuités, d'inégalités, de minorités et d'identités multiples, fragmentées et hybrides.
  • Retour sur l'émergence des postcolonial studies dans le monde anglophone et sur les malentendus ayant marqué leur première réception en France.
  • « Note sur les fondements des postcolonial studies », Béatrice Collignon, EchoGéo, nº 1, 2007 (lire en ligne)


Dans le contexte des sciences sociales françaises, l’éthique est en effet restée jusqu’à une date très récente mal perçue. Une intruse dans le domaine de la connaissance scientifique puisqu’elle renvoie à des valeurs - qui n’ont pas leur place dans la construction du « vrai » savoir, selon la science moderne.
  • Comparaison entre l'enseignement de l'éthique scientifique en géographie en France en 2010 et ce qui se faisait au Canada à la même période.
  • « L'éthique et le terrain », Béatrice Collignon, L'Information géographique, nº 2010/1, 2010 (lire en ligne)


Avec le recul, il est frappant de voir à quel point les géographes d’alors, tout comme leurs confrères économistes, pensent le développement comme un problème dont ils doivent s’occuper eux, dont ils ont la responsabilité. De même qu’il leur revenait, dans la période précédente, d’écrire une géographie de ces ailleurs colonisés, il leur revient désormais de sortir de la pauvreté ces mêmes ailleurs. Avant comme alors, les habitants de ces ailleurs sont les grands absents, leur point de vue n’est jamais pris en compte, il n’est même pas évoqué en fait. Et c’est bien là ce que l’on pourrait appeler le « péché originel » de la géographie du développement : sa volonté de (bien) faire, pour l’autre mais à sa place, celui-ci étant jugé incapable d’agir pour lui-même et par lui-même.
  • Les géographes et le développement : Discours et actions, Collectif (sous la direction de Christian Bouquet), éd. Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, 2010, Présentation, p. url (lire en ligne)


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