Charles Baudelaire
Charles Baudelaire (9 avril 1821 — 31 août 1867) est un poète et traducteur français.
Citations
modifierDu vin et du hachisch, 1851
modifier- « Du vin et du hachisch », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 217 (texte intégral sur Wikisource)
- « Du vin et du hachisch », dans Les paradis artificiels (1980), Charles Baudelaire, éd. Yves Florenne, coll. « Le Livre de Poche », 1993, p. 30
- « Du vin et du hachisch », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 227 (texte intégral sur Wikisource)
- Citation choisie pour le 25 janvier 2014.
Les Fleurs du mal, 1857
modifier- « Les Fleurs du mal », dans Œuvres complètes (1857), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004 (1980), p. 4 (texte intégral sur Wikisource)
Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
[…]
Dans la ménagerie infâme de nos vices,
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;
C’est l’Ennui !
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, « Au lecteur », p. 2-3 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Le Poète est semblable au princes des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
- Les Fleurs du mal (1857), Charles Baudelaire, éd. Librairie Garnier Frères, 1949, partie Spleen et idéal, II (L'Albatros), p. 12 (texte intégral sur Wikisource)
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
- « Les Fleurs du mal », dans Œuvres complètes (1857), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004 (1980), p. 8 (texte intégral sur Wikisource)
- « Les Fleurs du mal », dans Œuvres complètes (1857), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004 (1980), XIV (L'homme et la mer), p. 14 (texte intégral sur Wikisource)
Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d’une main distraite et légère caresse,
Avant de s’endormir, le contour de ses seins
- Les Fleurs du Mal (1857), Charles Baudelaire, éd. Pocket, coll. « Lire et voir les classiques », 1989, LXV. Tristesses de la lune, p. 90 (texte intégral sur Wikisource)
-Elle pleure, insensé, parce qu'elle a vécu!
Et parce qu'elle vit! Mais ce qu'elle déplore
Surtout, ce qui la fait frémir jusqu'aux genoux,
C'est que demain, hélas! il faudra vivre encore!
Demain, aprés-demain et toujours! - comme nous!
- Les Fleurs du mal (1857), Charles Baudelaire, éd. GF Flammarion, 1991, partie Spleen et idéal, XX (Le Masque), p. 74 (texte intégral sur Wikisource)
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées !
Que l'espace est profond ! Que le cœur est puissant !
- Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et De Broise, 1857, section « Spleen et idéal », poème « Le Balcon », p. 82 (texte intégral sur Wikisource)
Grands bois, vous m’effrayez comme des cathédrales ;
Vous hurlez comme l’orgue ; et dans nos cœurs maudits,
Chambres d’éternel deuil où vibrent de vieux râles,
Répondent les échos de vos De profundis.
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, partie « Spleen et Idéal », LXXIX « Obsession », p. 178 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Horloge ! Dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : « Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible.
[…]
Souviens-toi que le temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
[…]
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge ! ),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, partie « Spleen et Idéal », LXXXV « L'Horloge », p. 191-192 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Saint Pierre a renié Jésus… il a bien fait !
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, partie « Révolte », CXVIII « Le Reniement de saint Pierre », p. 284 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
C'est la Mort qui console, hélas ! Et qui fait vivre;
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre,
Et nous donne le cœur de marcher jusqu'au soir.
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, partie « La Mort », CXXII « La Mort des Pauvres », p. 297 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge
Et vient mourir au bord de votre éternité !
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, partie « Spleen et Idéal », VI « Les Phares », p. 21 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
L’Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
« Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis ! »
- (fr) Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire, éd. Poulet-Malassis et de Broise, 1861, partie « La Mort », CXXVI « Le Voyage », p. 311 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Petits Poèmes en prose, 1869
modifier- La phrase complète est : « Mes chers frères, n'oubliez jamais, quand vous entendrez vanter le progrès des lumières, que la plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas ! » (les guillemets sont dans le poème). Une formule similaire est reprise par le personnage de Verbal Kint (Kevin Spacey) dans le film Usual Suspects (1995).
- Le Spleen de Paris (Petits Poèmes en prose) (1862), Charles Baudelaire, éd. Librairie générale française, 2003, p. 150 (texte intégral sur Wikisource)
- Citation choisie pour le 2 décembre 2011.
- « Petits Poèmes en prose », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 163 (texte intégral sur Wikisource)
- « Petits Poèmes en prose », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 168 (texte intégral sur Wikisource)
- « Petits Poèmes en prose », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 184 (texte intégral sur Wikisource)
- « Petits Poèmes en prose », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 666 (texte intégral sur Wikisource)
- Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels, Charles Baudelaire, éd. Michel Levy Frères, 1869, p. 353 (texte intégral sur Wikisource)
- Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels, Charles Baudelaire, éd. Michel Levy Frères, 1869, p. 357-358 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), IV. Un plaisant, p. 16
- Citation choisie pour le 31 décembre 2013.
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XII. Les foules, p. 34
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XVI. L'horloge, p. 46
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XVII. Un hémisphère dans une chevelure, p. 49
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XVII. Un hémisphère dans une chevelure, p. 49
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XXI. Les tentations ou Eros, Plutus et la Gloire, p. 58
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XXI. Les tentations ou Eros, Plutus et la Gloire, p. 60
- Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels, Charles Baudelaire, éd. Michel Levy Frères, 1869, p. 358 (texte intégral sur Wikisource)
Salon de 1859
modifierSans elle, toutes les facultés, si solides ou si aiguisées qu'elles soient, sont comme si elles n'étaient pas, tandis que la faiblesse de quelques facultés secondaires, excitées par une imagination vigoureuse, est un malheur secondaire. Aucune ne peut se passer d'elle, et elle peut suppléer quelques-unes. Souvent ce que celles-ci cherchent et ne trouvent qu'après les essais successifs de plusieurs méthodes non adaptées à la nature des choses, fièrement et simplement elle le devine. Enfin elle joue un rôle puissant même dans la morale; car, permettez-moi d'aller jusque-là, qu'est-ce que la vertu sans imagination ?
- « Salon de 1859 », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 751 (texte intégral sur Wikisource)
Les Paradis artificiels, 1860
modifier- (fr) Les Paradis artificiels, Charles Baudelaire, éd. Claude Pichois, coll. « Folio », 1993, p. 232 (texte intégral sur Wikisource)
- « Les Paradis artificiels », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 233 (texte intégral sur Wikisource)
- Dulce balneum suavibus
- Unguentatum odoribus,
- « Les Paradis artificiels », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 293 (texte intégral sur Wikisource)
- « Les Paradis artificiels », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 172 (texte intégral sur Wikisource)
Correspondance
modifier- Correspondance (1865), Charles Baudelaire, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 2000, p. 316
Hygiène
modifier- « Hygiène », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 401 (texte intégral sur Wikisource)
Mon cœur mis à nu
modifier- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 406 (texte intégral sur Wikisource)
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 407 (texte intégral sur Wikisource)
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 408 (texte intégral sur Wikisource)
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 410 (texte intégral sur Wikisource)
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 415 (texte intégral sur Wikisource)
Le reste est fait pour le fouet.
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 416 (texte intégral sur Wikisource)
- « Mon cœur mis à nu », dans Journaux intimes, Charles Baudelaire, éd. G. Crès, 1920, XXXVI, p. 54 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Tout est commun, même Dieu.
- « Mon cœur mis à nu », dans Journaux intimes, Charles Baudelaire, éd. G. Crès, 1920, LXXXIV, p. 84 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
- « Mon cœur mis à nu », dans Mon cœur mis à nu, Charles Baudelaire, éd. Librairie Générale Françaises/Le Livre de Poche, 1972, 163, p. 131 (texte intégral sur Wikisource)
Fusées
modifier- « Fusées », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, V, p. 391 (texte intégral sur Wikisource)
- « Fusées », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, XII, p. 396 (texte intégral sur Wikisource)
- Écrits esthétiques (1863), Charles Baudelaire, éd. Christian Bourgeois, coll. « 10/18 », 1986, partie Le Peintre de la vie moderne, chap. La Modernité, p. 372-373 (texte intégral sur Wikisource)
- Œuvres complètes de Charles Baudelaire III. L’Art romantique, Charles Baudelaire, éd. Calmann Lévy, 1885, partie Le Peintre de la vie moderne, chap. La Femme, p. 98 (texte intégral sur Wikisource)
L'Art romantique
modifier- L'Art romantique, Charles Baudelaire, éd. Michel Lévy, 1868, partie VII (« L'école païenne »), p. 308 (texte intégral sur Wikisource)
Préface aux Histoires Extraordinaires de Edgar Allan Poe
modifier- Œuvres complètes, Charles Baudelaire, éd. L. Conard, 1953, p. xviii
Le Spleen de Paris
modifier- « Le joueur généreux », dans Le Spleen de Paris, Baudelaire, éd. Éditions Conard, 1862, p. 104
Au sujet de Charles Baudelaire
modifierJean Clair, L'hiver de la culture, 2011
modifierBaudelaire avouait que le culte des images avait toujours été « sa grande, son unique, sa primitive passion ». Il ne parlait pas de la culture des images, il parlait de culte. Le culte qu’il voue à Rubens, à Goya, à Delacroix, n’est pas une adoration de l’homme par lui-même, une autocélébration, une anthropolâtrie décidément plus nauséeuse de siècle en siècle, mais la tentative, dans l’œuvre créée de main d’homme, de pressentir un infini qui ne peut être circonscrit dans une image, tout comme, à travers l’icône et sa vénération, l’orthodoxe veut rendre grâce à la divinité.
Baudelaire reste un homme de compassion, auquel le Surhomme est étranger, tout comme son culte des images est à l’inverse du Kulturell des philosophes arrogants d’un Geist, d’un Esprit qui peut tout. Il dit aussi de l’art qu’il est plein « d’ardents sanglots » et qu’il ne conçoit « guère un type de Beauté où il n’y ait du malheur ».
Toutes chose qui nous sont devenues à peu près incompréhensibles.
Paul Verlaine, XIXè siècle
modifierJe compare ces vers étranges
Aux étranges vers que ferait
Un marquis de Sade discret
Qui saurait la langue des anges
- Ces vers furent inspirés par un exemplaire des « Fleurs du mal ».
- Œuvres poétiques, Paul Verlaine, éd. Jean de Bonnot, 1975, t. 6, p. 67
Robert Desnos, Rrose Sélavy, 1922
modifier- Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton.
- « Rrose Sélavy », Robert Desnos, Littérature Nouvelle Série, nº 7, Décembre 1922, p. 14
Philippe Muray, Le XIXe siècle à travers les âges, 1984
modifier- Le XIXe siècle à travers les âges (1984), Philippe Muray, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1999, partie L'art de la fin, p. 379