Brice Couturier
Brice Couturier est un journaliste, producteur de radio et écrivain français.
Citations
modifierCe qui m'a frappé dans les débats des dernières années, c'est la difficulté avec lesquels ils sont parvenus à émerger. Car les plus importants d'entre eux portent précisément sur les sujets dont le « Parti des médias » – pour reprendre l'expression créée par Marcel Gauchet – tente d'empêcher l'évocation… Il y a comme ça, à chaque époque, des problèmes vitaux qui forment comme un angle mort du débat public. Ce sont précisément ceux qui vont décider de l'avenir [...]
Aujourd'hui, l'histoire est à nouveau en phase d'accélération brutale et le défi qui nous est lancé par l'islamisme politique, entré en phase de conquête du monde, est redoutable. Mais le Parti des médias, aveuglé par ses bons sentiments, préfère nous abreuver de petites nouvelles insignifiantes, d'une part, de ses grandes indignations, de l'autre.
- « Brice Couturier : le Parti des médias et l'intelligentsia méprisent la réalité », Alexandre Devecchio, Le FigaroVox, 19/08/2016 (lire en ligne)
La vie des idées, dans notre pays, pâtit du fait qu'un faible nombre de gens sont à la fois suffisamment qualifiés et suffisamment honnêtes pour en rendre compte. Les chers confrères, dans l'ensemble, préfèrent rabattre la nouveauté sur les schémas qu'ils connaissent. Cela a pour conséquence de figer le débat, de le ramener à des lignes de clivage devenues autant d'ornières : souverainistes versus euro-enthousiastes, républicains versus démocrates, libéraux contre étatistes, communautaristes contre républicains et, bien sûr, droite/gauche. Mais les nouveaux sujets transcendent ces catégories et les font exploser. Dans le domaine éthique, en particulier. Et on tente d'intimider ceux qui posent de bonnes questions en les traitant de réactionnaires, ou d'ultra-libéraux…
- « Brice Couturier : le Parti des médias et l'intelligentsia méprisent la réalité », Alexandre Devecchio, Le FigaroVox, 19/08/2016 (lire en ligne)
Mais il faut en être conscient : il va devenir de plus en plus dangereux de vivre dans un pays qui refuse le chantage des islamistes : soumettez-vous ou bien vous mourrez. C'est une raison supplémentaire de rester : tenter de renforcer le camp de la résistance. Et non leur abandonner le terrain. Ne pas collaborer lâchement, comme la dernière fois…
- « Brice Couturier : le Parti des médias et l'intelligentsia méprisent la réalité », Alexandre Devecchio, Le FigaroVox, 19/08/2016 (lire en ligne)
Bien sûr, les intellectuels, très divers, que la bande des maîtres-penseurs a qualifié de « néo-réactionnaires » n'ont pas conquis le pouvoir intellectuel. L'hégémonie intellectuelle est toujours détenue par « la presse qui pense », même si elle a de moins en moins de lecteurs : Télérama, Les Inrocks, Le Nouvel Obs, Libé, etc. C'est elle qui donne le ton, décerne des brevets et censure ce qu'ils appellent les « dérapages ». Ces contestataires professionnels sont étonnés et furieux d'être à leur tour contestés. C'est que l'espèce de bouillie intellectuelle, ce néo-marxisme rudimentaire à base de slogans creux qui leur sert de pensée s'est fracassé sur la réalité sociale. Souvent demeurés intellectuellement dans les années 1960/70 (Derrida, Foucault, etc.), ils s'acharnent à « transgresser », à « renverser des tabous », alors qu'il n'y a plus, en face, que le vide. Ils rejouent éternellement la scène originelle de 68, alors qu'on a radicalement changé d'époque. C'est pourquoi les gens qui pensent juste ont opéré, depuis le début de notre XXIe siècle, ce retour à Camus, à Arendt, à Orwell - qui n'étaient certes pas des penseurs « réactionnaires ». « Empêcher que le monde ne se défasse », comme disait Camus. Et ne pas pousser la tolérance à l'absurde, en prétendant tolérer la barbarie. Ne pas justifier l'inacceptable au nom du relativisme des valeurs.
- « Brice Couturier : le Parti des médias et l'intelligentsia méprisent la réalité », Alexandre Devecchio, Le FigaroVox, 19/08/2016 (lire en ligne)