carmélite allemande d'origine juive, mystique, morte à Auschwitz
Édith Stein, en religionSainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (12octobre1891 à Breslau, Empire allemand - 9août1942 à Auschwitz, Pologne) est une religieuse, philosophe et théologienne allemande. Née dans une famille juive, elle passe par une phase d'athéisme. Elle devient étudiante en philosophie, première femme ayant fait une thèse de philosophie en Allemagne, elle continue sa carrière en tant que collaboratrice d'Edmund Husserl.
Sa réflexion la pousse vers le christianisme et elle se convertit au catholicisme. Elle enseigne alors et fait des conférences en Allemagne, développant une théologie de la femme, ainsi que l'analyse de la philosophie de Thomas d'Aquin et de la phénoménologie.
Interdite d'enseignement par les nazis, elle décide alors d'entrer au Carmel, où elle devient religieuse sous le nom de Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Elle est poursuivie par les nazis et part en mourant "pour son peuple". Elle meurt à Auschwitz. Elle a été déclarée bienheureuse, sainte, et co-patronne de l'Europe par le pape Jean-Paul II.
Pour le chrétien, il n'y a pas d'étranger ; le prochain est toujours celui qui se trouve devant nous et qui a le plus besoin de nous - qu'il soit parent ou non, que nous le trouvions sympathique ou non, qu'il soit ou non moralement digne de notre aide. L'amour du Christ ne connait pas de limites, il n'a pas de cesse et n'est rebuté ni par la laideur, ni par la saleté.
Il n'y a pas que l'affection humaine qui trouble la pureté du cœur. Bien plus que l'excès, c'est le manque d'amour qui va à l'encontre du Cœur divin. Chaque antipathie, chaque irritation, chaque colère que nous tolérons dans notre cœur ferme l'accès au Sauveur. Nous ne sommes pas responsable de nos mouvements involontaires, mais dès que nous en prenons conscience nous devons impitoyablement les réprimer ; sans quoi nous nous opposons à Dieu qui est amour, et faisons le jeu de l'Adversaire
Notre amour pour l'humanité est la mesure de notre amour pour Dieu... Pour le chrétien, il n'y a pas d'"étranger". Celui qui se tient devant nous, le voilà, le prochain
Ganzheitliches leben : schriften zur religiösen bildung dans Das Weihnachtsgeheimnis, Edith Stein, tradtuit par Vincent Aucante dans Le discernement selon Edith Stein, éd. Herder (Freiburg), collection Edith Stein, 1965 (ISBN978-3-451-21586-5), p. 201
L'amour naturel veut voir l'être aimé pour soi, et autant que possible le posséder sans partage. Le Christ est venu pour ramener au Père l'humanité égarée ; or qui aime de son amour veut les hommes pour Dieu et non pour lui même. Tel est d'ailleurs le plus sûr moyen de le posséder pour toujours, car si nous avons confié un homme à la garde de Dieu, nous sommes en lui un en Dieu; alors que la soif de posséder conduit souvent - en fait tôt ou tard- à tout perdre. Ceci vaut pour l'âme d'autrui comme pour la nôtre, comme pour tout bien extérieur. Qui veut s'enrichir et conserver dans le monde, perdra. Qui abandonne à Dieu, l'emportera
La sainte obéissance entrave nos pieds pour qu'ils ne suivent plus leur propre chemin mais les chemins de Dieu. Les enfants du monde appellent « liberté » le fait de n'être soumis à aucune volonté étrangère, et de n'être restreints par personne dans la satisfaction de leurs désirs et de leurs inclinations. Pour ce rêve de liberté, ils se jettent dans des combats sanglants, sacrifiant leur vie et leurs biens. Par liberté, les enfants de Dieu entendent tout autre chose : suivre sans entrave l'Esprit de Dieu ; ils savent bien que les plus grands obstacles ne sont pas à l'extérieur mais en nous. Quand la raison et la volonté poussent l'homme à être son propre maître, il ne remarque pas à quel point il se laisse abuser et asservir par ses désirs naturels.
Les mystères du christianisme forment un tout indivisible. Si l'on se plonge dans l'un, on est conduit à tous les autres. C'est ainsi que le chemin qui commence à Bethléem mène immanquablement au Golgotha, de la crèche à la croix.
Lève les yeux vers le Crucifié. Si tu es son épouse, dans la fidèle observance de tes vœux, son précieux sang sera aussi le tien. Liée à lui, tu seras présente partout, comme il l'est aussi. Non pas ici ou là, comme le médecin, l'infirmière ou le prêtre, mais sur tout les fronts, en chaque lieu de désolation - présente, dans la force de la Croix. Ton amour compatissant, l'amour qui vient du Cœur divin, te portera partout et partout répandra son sang précieux - qui apaise, qui guérit, qui sauve
Le Christ pauvre anéanti, crucifié et même abandonné par son Père céleste a été dépouillé de tout, de tout résidu d'ego, humilié dans son être le plus intime
La Science de la Croix, Passion d’amour de saint Jean de la Croix (1957), Edith Stein, éd. Cerf, 1998 (ISBN2-911940-34-2), p. 290
Quand il n'est pas possible d'obtenir le moindre calme extérieur, quand on n'a pas de pièce où se retirer, quand des devoirs impérieux empêchent une seule heure de silence, alors se retirer au moins en soi le temps d'un clin d'œil et s'enfuir auprès du Seigneur. Il est là et peut nous donner ce dont nous avons besoin en un unique clin d'œil.
Chemins vers le silence intérieur (1957), Edith Stein (trad. Vincent Aucante), éd. Parole et Silence, 1998 (ISBN2-911940-35-0), p. 15
Nous devons créer dans notre vie un espace pour le Sauveur eucharistique afin qu'il puisse convertir notre vie en sa vie. Est-ce trop demander ? On a le temps pour tant de choses inutiles : la lecture de livres futiles, de magazines, les heures passées dans les cafés ou à bavarder au coin d'une rue- gaspillant en distractions son temps et ses forces. Ne serait-il vraiment pas possible de trouver une heure, le matin, où l'on se rassemble au lieu se disperser, où l'on puise des forces au lieu de se dissiper, pour faire face aux tâches journalières ?
J'avais déjà entendu parler des mesures sévères contre les juifs. Mais maintenant je voyais clairement que Dieu, encore une fois, appesantissait sa main sur son peuple, et que le destin de ce peuple était aussi le mien.
J'entendais le destin du peuple de Dieu, qui alors déjà commençait à s'annoncer. Je pensais que ceux qui comprenaient que c'était la Croix du Christ, ceux là devaient au nom de tous prendre sur eux
Le spectacle que nous offre le monde, sa détresse et sa misère, et l'abîme de la méchanceté humaine sont propres à constamment tempérer l'allégresse que la victoire de la lumière fait naître en nous. L'humanité continue de se débattre dans un bourbier,et ce n'est encore qu'une petit troupe qui, en gravissant les plus hautes cimes, s'en est dégagée. Le combat entre le Christ et l'Antichrist n'est pas terminé. Dans ce combat ceux qui suivent le Christ ont un rôle à tenir. Leur arme principale est la Croix
C'est pourquoi le Sauveur nous adresse un regard grave et interrogateur et demande à chacune d'entre nous : Veux tu rester fidèle au Crucifié ? Réfléchis bien. Le monde est en flammes, la lutte ouverte entre le Christ et l'Antéchrist a commencé. Prendre parti pour le Christ peut te couter la vie. Pèse bien ce à quoi tu t'engages. Prononcer et renouveler ses vœux est une chose terriblement grave.
Toutes mes études en psychologie m'avaient seulement convaincue que cette science en était encore à ces balbutiements, qu'il lui manquait encore le fondement indispensable de concepts de base clarifiés et qu'elle n'était elle-même pas en mesure de se forger ces concepts
Vie d'une famille juive (1933), Edith Stein, traduction de Cécile et Jacqueline Rastoin, éd. Ad Solem Éditions S.A. CERF, 2001 (ISBN2-204-06520-X), p. 261
La grâce confère à sainte Thérèse la parfaite santé de l'âme, ce qui se manifeste dans sa sérénité inébranlable, face à laquelle les psychologues naturalistes, qui considèrent les grâces mystiques comme des états d'hystérie, voient leurs théories rigoureusement réduites ad absurdum
Thérèse d'Avila l'art d'éduquer (1933), Edith Stein, traduction de Hass et Solary, éd. Ad Solem Éditions S.A., 1999 (ISBN2940090386), p. 103
La pensée ne livre rien de la pureté et des profondeurs de l'âme ni de la vie du cœur, sinon les motifs qui la conduisent
Beiträge zur philosophischen Begründung der Psychologie und der Geiteswissenschaften, Edith Stein, traduction de Vincent Aucante dans Le discernement selon Edith Stein, éd. Tübingen, 1970, p. 205
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