Encyclopédie
ouvrage visant à synthétiser tous les champs de connaissances
Une encyclopédie est une œuvre savante dévolue à une synthèse généraliste ou spécialisée de la connaissance. En langue française, le premier ouvrage d'ampleur de ce genre est l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, dite l’Encyclopédie de Diderot et D'Alemebrt, parue entre 1751 et 1772.
Ici, au Canada, j'ai acheté à une vieille Ukrainienne la Grande Encyclopédie soviétique — cinquante et un volumes dont la publication commença à l'époque de Staline et fut achevée après sa mort, sous Khrouchtchev. Elle est remplie de feuilles volantes qui portent le même numéro qu'une autre page. On rédigeait un article sur un personnage quelconque, on le vérifiait, on donnait son accord, on signait le bon à tirer […] Et soudain, l'individu en question était arrêté, il était fusillé ! Un ennemi du peuple ! On composait alors un double de la page. On supprimait l'article, on jetait le portrait, on rédigeait un nouvel article sur un sujet différent et on insérait un autre portrait. On vérifiait, on donnait son accord, on signait le bon à tirer. Le souscripteur recevait cette nouvelle page avec son mode d'emploi : il devait arracher et détruire l'ancienne, puis insérer la nouvelle à sa place.
- La Tête de mon père, Elena Botchorichvili (trad. Bernard Kreise), éd. Boréal, 2011, p. 11
François Rabelais, Pantagruel, 1542 (édition de François Juste)
modifierThaumaste
« Seigneurs, en cette heure je peux bien dire le mot évangélique : Voici plus que Salomon en ces lieux. Vous avez ici un trésor incomparable en votre présence ; c'est Monsieur Pantagruel, dont la renommée m'avait attirée ici du fin fond de l'Angleterre, pour conférer avec lui des problèmes insolubles, tant de magie, d'alchimie, de cabale, de géomancie, d'astrologie que de philosophie qui me préoccupaient. (…) En quoi je vous assure qu'il m'a ouvert le véritable abyme de l'encyclopédie (…) ».
« Seigneurs, en cette heure je peux bien dire le mot évangélique : Voici plus que Salomon en ces lieux. Vous avez ici un trésor incomparable en votre présence ; c'est Monsieur Pantagruel, dont la renommée m'avait attirée ici du fin fond de l'Angleterre, pour conférer avec lui des problèmes insolubles, tant de magie, d'alchimie, de cabale, de géomancie, d'astrologie que de philosophie qui me préoccupaient. (…) En quoi je vous assure qu'il m'a ouvert le véritable abyme de l'encyclopédie (…) ».
- (fr) « Seigneurs, à ceste heure, puis-je bien dire le mot évangélicque : Et ecce plus quam Salomon hic. Vous avez ici un thésor incomparable en vostre présence ; c'est Monsieur Pantagruel, duquel la renommée me avoit icy attiré du fin fond de Angleterre, pour conférer avecques luy des problèmes insolubles, tant de magie, alchimye, de caballe, de géomantie, de astrologie, que de philosophie, lesquelz je avoys en mon esprit. (…) En quoi je vous puisse asseurez qu'il ma ouvert le vrays pays de encyclopédie (…) ».
- Le mot fait son apparition dans la langue française à partir du grec. Thaumaste est un savant venu défier le savoir de Pantagruel en argumentant uniquement par signes et finit par se croire dépassé par son disciple Panurge au terme d'une joute gestuelle burlesque. La citation latine vient de l'Évangile selon Matthieu, XII, 42, Salomon étant réputé pour sa sagesse proverbiale.
- Pantagruel, Rabelais, éd. Gallimard, 1964, chap. XX, « Comment Thaumaste racompte les vertus et sçavoirs de Panurge », p. 283-285 (texte intégral sur Wikisource)