Il était une fois un pays charmant qui s'appelait la France. Regardez-la par le petit bout de la lorgnette, c'est elle en plein XVIIIe siècle. Alors on vivait heureux, les femmes étaient faciles et les hommes se livraient à leur plaisir favori : la guerre — le seul divertissement des rois où les peuples aient leur part.
Elle ne pouvait pas se confesser avant d'avoir péché.
M'avez-vous au moins amené de belles recrues ? Je veux des visages avenants, grâcieux, enjoués, qui expriment la joie de vivre et de mourir s'il y a lieu.
La crédulité est la force principale des armées.
L'ironie doit aller de haut en bas, jamais de bas en haut.
Tu aimes Fanfan, dis-tu ? Remercie-moi donc : mon caprice t'offre l'occasion de lui donner la plus grande des preuves d'amour en trahissant pour le servir la fidélité que tu lui as juré.
Monsieur la Tulipe, je vous fais grand compliment. S'il est vrai, comme on le dira peut-être un jour, que la guerre est une affaire trop sérieuse pour qu'on la confie à des militaires, vous avez néanmoins montré, dans la conduite des opérations dont vous avez pris l'initiative sans nous en référer, un talent digne d'un général. Je vous fais donc capitaine.
J'suis pas pressé ! Dès l'instant que mon avenir est assuré, j'aurai la patience d'espérer dans la certitude.
Adeline la Franchise : Pourquoi t'ont-ils arrêté ?
Fanfan : Pour mettre fin à mes exploits.
Adeline la Franchise : Qu'est-ce que tu as fait ?
Fanfan : L'amour. Avec préméditation.
Adeline la Franchise : C'est pas un crime.
Fanfan : Si, quand il y a récidive.
Adeline la Franchise : Et où te conduisent-ils ?
Fanfan : Au supplice : ils vont me marier !
Gérard Philipe, Gina Lollobrigida,
Fanfan la Tulipe (
1952), écrit par
Henri Jeanson
Capitaine de la Houlette : Je vous apprendrai comment je m'appelle, moi, bougre d'andouille !
Fanfan : Joli nom.
Gérard Philipe, Jean Parédès,
Fanfan la Tulipe (
1952), écrit par
Henri Jeanson
Capitaine de la Houlette : Un trèfle à quatre feuilles ! Vous avez les pieds dans le bonheur, mon ami. Votre nom ?
Fanfan : Fanfan la Tulipe.
Capitaine de la Houlette : La Tulipe ?
Fanfan : Oui.
Capitaine de la Houlette : Que voilà donc un joli sobriquet ! Nous avions déjà Brin-d'amour, Pied-d'alouette, Bouton-d'or, Lilas-blanc. Ça n'est pas un régiment, c'est une plate-bande ! Qu'est-ceci ?
Fanfan : C'est un souvenir, il m'a été offert par Mme la marquise de Pompadour pour avoir embrassé la fille du roi après que je lui eusse sauvé la vie.
Capitaine de la Houlette : Vous avez sauvé Son Altesse ?
Fanfan : Oui.
Sergent la Franchise : Oui. Nous nous sommes portés à son secours sur la route. Des bandits.
Capitaine de la Houlette : Mes compliments ! Et Son Altesse vous a permis de l'embrasser ?
Fanfan : Oui. C'est tout naturel, puisque je dois l'épouser.
Gérard Philipe, Jean Parédès, Nerio Bernardi,
Fanfan la Tulipe (
1952), écrit par
Henri Jeanson
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