Fraise
fruit rouge
Littérature
modifierNouvelle
modifierAndré Pieyre de Mandiargues, Soleil des loups, 1951
modifierL’Archéologue
Les fraises, entre les lèvres de la plaie, contre le rosé des cuisses, brillaient au soleil avec une couleur pourpre et un éclat de terre vernissée qui avaient (au moins pour moi) quelque chose d'effrayant. C'étaient fruits d'un jardin d'enfer, enracinés dans la chair vive et d'une luxuriance démoniaque. Bientôt, je détournai le regard, incapable de soutenir plus longtemps le mal que me faisait la blessure au corps nu de la fille, ou le hideux jaillissement des fraises.
- Soleil des loups (1951), André Pieyre de Mandiargues, éd. Gallimard, 1979 (ISBN 9-782070-283477), L’Archéologue, p. 48
Poésie
modifierBenjamin Péret, Rencontre, 1923
modifierMinuit ajoute une perle de fraise au collier de Madeleine
et puis on ferme à deux battants les portes de la gare.
- « Rencontre », Benjamin Péret, Littérature Nouvelle Série, nº 11/12, Octobre 1923, p. 8
Roman
modifierBenjamin Péret, Mort aux vaches et au champ d'honneur, 1953
modifierIl était environ quatre heures de l'après-midi, M. Charbon frappa trois fois la terre de son front. D'un nuage qui se trouvait à grande hauteur au-dessus de nous, une pluie de fraises s'abattit.
— Toujours le cœur ! fit M. Charbon. Il est en sécurité maintenant et il se moque de nous.
Je regardai le sol autour de nous et je m'aperçus que les fraises y avaient dessiné des lettres. Je lus : La vie est courte.
- Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000 (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, Benjamin Péret, Mort aux vaches et au champ d'honneur, ch. IV, 1953, p. 153