Henry David Thoreau

essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain

Henry David Thoreau (1817-1862), né David Henry Thoreau, est un essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain.

Henry David Thoreau (1856).

Citations modifier

La désobéissance civile (1849) modifier

Mais, pour parler pragmatiquement et en tant que citoyen, je réclame, contrairement à ceux qui se prétendent anti-gouvernement, non pas la disparition immédiate de tout gouvernement, mais la formation immédiate d'un gouvernement meilleur.
  • La désobéissance civile (1849), Henry David Thoreau (trad. Jacques Mailhos), éd. Gallmeister, coll. « Totem », 2017  (ISBN 978-2-35178-607-9), p. 7


Il est moins souhaitable de cultiver le respect de la loi que le respect du bien moral. La seule obligation que j'ai le droit de suivre est celle de faire en tout temps ce que je pense être le bien.
  • La désobéissance civile (1849), Henry David Thoreau (trad. Jacques Mailhos), éd. Gallmeister, coll. « Totem », 2017  (ISBN 978-2-35178-607-9), p. 7


Il est des lois injustes – devons-nous tout simplement leur obéir, ou devons-nous entreprendre de les amender, et leur obéir jusqu'à ce que nous ayons obtenu gain de cause, ou bien encore devons-nous les transgresser d'emblée ?
  • La désobéissance civile (1849), Henry David Thoreau (trad. Jacques Mailhos), éd. Gallmeister, coll. « Totem », 2017  (ISBN 978-2-35178-607-9), p. 17


Il est de mon devoir, en tout état de cause, de m'assurer que je ne contribue pas au mal que je condamne.
  • La désobéissance civile (1849), Henry David Thoreau (trad. Jacques Mailhos), éd. Gallmeister, coll. « Totem », 2017  (ISBN 978-2-35178-607-9), p. 18


Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, c'est en prison que l'homme juste est à sa place.
  • La désobéissance civile (1849), Henry David Thoreau (trad. Jacques Mailhos), éd. Gallmeister, coll. « Totem », 2017  (ISBN 978-2-35178-607-9), p. 20


Walden, ou la vie dans les bois (1854) modifier

Je n’entends pas écrire une ode à la dépression mais chanter victoire aussi vigoureusement que Chanteclerc au matin, debout sur son perchoir, quand ce ne serait que pour réveiller mes voisins.
  • Walden ou La vie dans les bois, Henry David Thoreau (trad. Louis Fabulet), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1990  (ISBN 978-2070715213), p. Épigraphe


Je possède ainsi une maison recouverte étroitement de bardeaux et de plâtre, de dix pieds de large sur quinze de long, aux jambages de huit pieds, pourvue d'un grenier et d'un appentis, d'une grande fenêtre de chaque côté, de deux trappes, d'une porte à l'extrémité, et d'une cheminée de briques en face.
  • Walden ou La vie dans les bois, Henry David Thoreau (trad. Louis Fabulet), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1990  (ISBN 978-2070715213), chap. I, p. 60


Il y avait suffisante pâture pour mon imagination. Le plateau bas de chênes arbrisseaux jusqu'où s'élevait la rive opposée de l'étang, s'étendait vers les prairies de l'Ouest et les steppes de la Tartarie, offrant place ample à toutes les familles d'hommes vagabondes.
  • Walden ou La vie dans les bois, Henry David Thoreau (trad. Louis Fabulet), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1990  (ISBN 978-2070715213), chap. II, p. 103


Un lac est le trait le plus beau et le plus expressif du paysage. C'est l'œil de la terre, où le spectateur, en y plongeant le sien, sonde la profondeur de sa propre nature.
  • Walden ou La vie dans les bois, Henry David Thoreau (trad. Louis Fabulet), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1990  (ISBN 978-2070715213), chap. IX, p. 215


Passer ainsi presque toute sa vie à la gagner pour jouir d'une liberté douteuse durant la partie la moins précieuse de son existence, cela me rappelle cet Anglais qui partit en Inde afin d'y faire fortune et de pouvoir ensuite revenir en Angleterre pour y mener la vie du poète. Il aurait dû commencer par se trouver un grenier.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 61


Bref, tant la foi que l'expérience me convainquent que subvenir à ses propres besoins sur cette terre n'est pas un calvaire mais un passe-temps, à condition de vivre simplement et sagement ; comme les occupations des nations les plus simples relèvent encore du jeu pour les plus artificielles.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 78


Je suis parti dans les bois parce que je désirais vivre de manière réfléchie, affronter seulement les faits essentiels de la vie, voir si je ne pouvais pas apprendre ce qu'elle avait à m'enseigner, et non pas découvrir à l'heure de ma mort que je n'avais pas vécu.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 98


Si, au lieu de fabriquer nos traverses de chemin de fer, de forger des rails et de consacrer nos jours et nos nuits au travail, nous remanions nos vies pour les améliorer, elles, qui construira les chemins de fer ? [...] Mais si nous restons à la maison pour nous occuper de nos affaires, qui aura besoin de chemins de fer ?
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 100


Les enfants, qui jouent à la vie, discernent ses véritables lois et relations plus clairement que les hommes, qui ne parviennent pas à la vivre dignement, tout en se croyant plus sages à cause de leur expérience, c'est-à-dire de leur échec.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 103


Le temps n'est que la rivière où je m'en vais pêcher. Je bois son eau ; et tout en buvant, je vois le fond sablonneux et remarque comme il est peu profond. Son faible courant entraîne toutes choses, mais l'éternité demeure. J'aimerais boire plus profond ; pêcher dans le ciel, dont le fond caillouteux est semé d'étoiles. Je ne peux compter jusqu'à un. Je ne connais pas la première lettre de l'alphabet. J'ai toujours regretté de ne pas être aussi sage que le jour de ma naissance.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 105-106


Ce qui me plaît dans le commerce, c'est l'esprit d'entreprise et le courage. Il ne joint pas les mains pour prier Jupiter. Tous les jours, je vois ces hommes vaquer à leurs affaires avec plus ou moins d'entrain et de contentement, accomplissant même d'avantage qu'ils ne croient, et peut-être voués à des activités meilleures que celles qu'ils auraient pu eux-même concevoir.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 126


Lève-toi avant l'aube, affranchi de tout souci, et pars à l'aventure. Que le midi te trouve près d'autres lacs, et que partout la nuit te trouve chez toi. Il n'existe pas de champ plus vaste que ceux-ci, nul jeu qui mérite davantage qu'on y joue. Laisse les coudées franches à la sauvagerie de ta nature, comme ces laîches et ces fougères, qui ne deviendront jamais du foin anglais. [...] Que ton métier ne consiste pas à gagner ta vie, mais à te distraire. Jouis de la terre, ne la possède pas. Par manque d'esprit d'entreprise et de foi, les hommes sont là où ils en sont, ils achètent et ils vendent, ils passent leur vie comme des serfs.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 211


Certains de mes amis parlaient comme si j'étais uniquement allé vivre dans les bois pour me geler. L'animal fait simplement un lit, qu'il réchauffe de son propre corps en un lieu abrité ; mais l'homme, ayant découvert le feu, confine de l'air dans une pièce spacieuse et la chauffe au lieu de puiser dans ses propres réserves, il en fait son lit dans lequel il peut se déplacer, sans s'encombrer de vêtements gênants, maintenir une espèce d'été au cœur de l'hiver, et à l'aide de fenêtres laisser même entrer la lumière, et avec une lampe allonger la durée du jour.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 255-256


En même temps que nous aspirons à explorer et à connaître toutes choses, nous exigeons que toutes choses demeurent mystérieuses et inexplorables, que la terre et la mer soient infiniment sauvages, inconnues et non sondées par nous, parce qu'insondables. Nous ne pouvons jamais avoir assez de Nature.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 320


Mon expérience m'apprit au moins ceci : si l'on avance avec confiance dans la direction de ses rêves, si l'on essaie de vivre la vie qu'on a imaginée, on sera payé d'un succès inattendu en temps ordinaire. On laissera certaines choses en arrière, on franchira une frontière invisible ; des lois nouvelles, universelles et plus libérales commenceront à régner autour de soi et à l'intérieur de soi ; ou bien les lois anciennes s'élargiront et seront interprétées en votre faveur dans un sens plus libéral, et l'on vivra avec la liberté dont jouissent des êtres plus élevés.
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 326-327


Quand un homme ne marche pas du même pas que ses compagnons, c'est peut-être parce qu'il entend battre un autre tambour. Qu'il accorde donc ses pas à la musique qu'il entend, quelle qu'en soit la mesure ou l'éloignement. Et peu importe qu'il mûrisse aussi vite qu'un pommier ou un chêne. Changera-t-il son printemps en été ?
  • Walden, Henry David Thoreau (trad. Brice Matthieussent), éd. Le mot et le reste, coll. « Attitudes », 2010  (ISBN 978-2360540129), p. 329

La Vie sans principe (1863) modifier

Journal modifier

Un son subtil le soir m'élève par les oreilles, et confère à la vie une frange indiciblement sereine et grandiose. Cela peut provenir d'Uranus, ou cela peut provenir des volets.
  • (en) A slight sound at evening lifts me up by the ears, and makes life seem inexpressibly serene and grand. It may be in Uranus, or it may be in the shutter.
  • Entrée de Thoreau dans son journal les 10-14 juillet 1841.
  • The Norton Book of Nature Writing, Henry David Thoreau, propos cités par John Elder Robert Finch (trad. Wikiquote), éd. W. W. Norton & Company, 1990, p. 475


La moelle de la vie, 2006 modifier

Je fais mien ce que je vois.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gillyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 8


Il est surprenant de constater combien l'on peut se satisfaire de rien de précis : la simple sensation d'exister.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gillyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 23


Le plus vivant est le plus sauvage.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gillyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 39


Quand un chien court après vous, sifflez-le.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gillyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 57


L'aspect moral de la nature est une jaunisse que lui prête l'homme.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gillyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 60


Même les arbres ne meurent pas sans un grognement.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gillyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 65


Comme si on pouvait tuer le temps sans blesser l'éternité.
  • La moelle de la vie, Henry David Thoreau (trad. Thierry Gilyboeuf), éd. Mille et une nuit, 2006, p. 74


Voir aussi modifier

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