Iran
État d'Asie de l'Ouest
L’Iran (en persan : ايران, Irân), en forme longue la république islamique d'Iran (en persan : جمهوری اسلامی ايراﻥ, Jomhuriye Eslâmiye Irân ou JEI), est un pays d'Asie de l'Ouest, historiquement appelé la Perse.
Politique
modifierAli Khamenei
modifierMême si Salman Rushdie se repent au point de devenir l'homme le plus pieux de notre temps, il n'y aura aucun changement dans ce décret divin [fatwa].
- Au sujet de la fatwa lancée contre l'écrivain Salman Rushdie après la publication de son roman Les Versets sataniques.
- (en) « No Iranian Forgiveness For Salman Rushdie », Seyyed Ali Khamenei (trad. Wikipédia), The New York Times, 27 décembre 1990 (lire en ligne)
Littérature
modifierNicolas Bouvier
modifierC'est une erreur de dire que l'argent roule; il monte. Monte par inclination naturelle, comme le fumet des viandes sacrifiées jusqu'aux narines des puissants. L'Iran n'a évidemment pas le monopole de cette propriété universelle, mais à la prison de Mahabad, elle se manifestait dans toute sa candeur. Ainsi, pour devenir gendarme, le zèle ne suffit pas ; il faut mériter cette distinction en offrant quatre cents tomans au lieutenant de police qui n'en profite guère, puisqu'il en remet le double au colonel pour mériter la sienne. À son tour, le colonel serait bien léger d'oublier tout ce qu'il doit au commandant de la province, qui a lui-même nombre d'obligations à Téhéran. Cet usage n'a rien d'officiel; les plus pointilleux le déplorent et les plus stoïques s'en abstiennent, mais l'insuffisance des traitements en fait une nécessité et il est difficile de s'y soustraire sans court-circuiter tout le système et s'attirer la malveillance par son ostentation. En fait, il prévaut généralement, l'argent poursuit allègrement son ascension et, comme tout ce qui a été élevé doit un jour redescendre, finit par retomber en pluie bienfaisante sur les banques suisses, les champs de courses, ou les casinos de la Riviera.
Pour un simple gendarme, quatre cents tomans, c'est une somme! Il n'a pu la réunir qu'en s'endettant jusqu'au cou, et doit en outre payer son uniforme. Son salaire lui permet tout juste de subsister, les services qu'il peut rendre aux prisonniers ne lui rapportent qu'une misère et, comme il est assis tout en bas de l'échelle, il n'y a guère que sur le paysan qu'il puisse se rembourser, en marchandant sa protection ou en distribuant des amendes au gré de sa fantaisie et de son ingéniosité. À cet égard, la casquette et la matraque offrent des facilités. Quant au paysan — un des plus fins du monde lorsqu'on le laisse souffler un peu — il ne peut s'en prendre à personne qu'à son âne, ou qu'au Ciel qui ne répond pas.
Pour un simple gendarme, quatre cents tomans, c'est une somme! Il n'a pu la réunir qu'en s'endettant jusqu'au cou, et doit en outre payer son uniforme. Son salaire lui permet tout juste de subsister, les services qu'il peut rendre aux prisonniers ne lui rapportent qu'une misère et, comme il est assis tout en bas de l'échelle, il n'y a guère que sur le paysan qu'il puisse se rembourser, en marchandant sa protection ou en distribuant des amendes au gré de sa fantaisie et de son ingéniosité. À cet égard, la casquette et la matraque offrent des facilités. Quant au paysan — un des plus fins du monde lorsqu'on le laisse souffler un peu — il ne peut s'en prendre à personne qu'à son âne, ou qu'au Ciel qui ne répond pas.
- Iran.1951
- Œuvres, Nicolas Bouvier, éd. Gallimard, 2004 (ISBN 978-2-07-077094-6), partie L’Usage du monde, p. 226
Négar Djavadi
modifierJe me suis rendu compte que l’Iran est méconnu. Ce pays revient sans cesse dans l’actualité, que ce soit avec l’arrivée de Hassan Rohani au pouvoir ou l’accord sur le nucléaire. Mais, en Occident, on ne voit de l’Iran que les mollahs et les femmes voilées. Cette réalité fait écran. Quand je raconte que ma mère était en bikini sur la plage dans les années 70, cela étonne la plupart des gens.
- (fr) « [Entretien] Négar Djavadi : Mille et une vies », Négar Djavadi [propos recueillis par Marie-Nadine Eltchaninoff], CFDT, 6 mars 2017 (lire en ligne)
Bande dessinée
modifierMarjane Satrapi
modifierMes copains de l'atelier me poussaient à dessiner et j'ai commencé à imaginer une histoire autour de l'Iran et des idées fausses qui circulaient. J'entendais des choses très négatives sur ce pays et, même en sachant que ce n'était pas forcément faux, j'ai voulu adopter un point de vue différent. Dire l'autre partie de la réalité. Je ne suis ni sociologue ni historienne, et, pour éviter le manifeste politique, il n'y avait qu'une seule solution : me raconter. Moi qui voulais être illustratrice, je me suis plongée dans un boulot obsessionnel et long. Une série de quatre albums comme autant de périodes importantes de ma vie: la révolution, la guerre, l'exil, le retour.
- Au sujet de l'élaboration de sa bande dessinée Persepolis
- « Marjane Satrapi - Je me bats surtout contre les idées reçues », Marjane Satrapi (propos recueillis par Eric Libiot), L'Express, 20 février 2008 (lire en ligne)
Les Iraniens ne sont pas tous des fous de Dieu. Cette division du monde m'a toujours paru idiote. Quel est le point commun entre un fanatique iranien et moi ? Il n'y a en a pas. Quel est le point commun entre un catholique intégriste français et vous ? Aucun. Mais il y a en beaucoup, j'imagine, entre vous et moi. S'il y a un partage du monde à faire, c'est entre les cons et ceux qui ne le sont pas. Entre les fanatiques et les démocrates. Pour la majorité des gens, l'Iran c'est soit Schéhérazade, soit les terroristes. Entre les deux il n'y a rien. Eh bien, si. Et c'est ce que je voulais montrer.
- « Marjane Satrapi - Je me bats surtout contre les idées reçues », Marjane Satrapi (propos recueillis par Eric Libiot), L'Express, 20 février 2008 (lire en ligne)
Cinéma
modifierGolshifteh Farahani
modifierToute ma vie, en Iran, j'ai détesté être une femme ! Car une femme en Iran est coupable. Coupable de ses seins, de ses cheveux, de ses formes. Coupable si on la regarde. Coupable si on la touche, coupable si on l’agresse.
- « Golshifteh Farahani sur la crise en Iran : "Personne ne m'a soutenue. Pas même le réalisateur Asghar Farhadi..." », Golshifteh Farahani, propos recueillis par Élodie Bardinet, Première, 2022-10-10 (lire en ligne)