Jean-Paul Picaper
Jean-Paul Picaper, né en 1938 à Pau, est un politologue, essayiste et journaliste français.
Opération Walkyrie modifier
C’est sur cet humus fétide que Hitler planta son drapeau à croix gammée. Comme l’a dit un célèbre adversaire du « Führer de tous les allemands » qui échappa de peu aux sicaires de la police nazie, Otto de Habsbourg, « les démons s’installent sur les autels abandonnés ». On peut aussi citer le poète allemand Novalis : « Où il n’y a pas de Dieux, les démons règnent. »
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 48
Il fallut du temps aux militaires allemands qui approchèrent Hitler pour saisir qu’ils avaient affaire à un « autre » que celui auquel ils avaient prêté serment d’obéissance. Quand Stauffenberg et Tresckow dirent que le serment prêté à Hitler par les soldats était caduc parce que lui-même l’avait rompu mille fois, ils faisaient également allusion au renversement des valeurs auquel procédait le nazisme : ce qui était bien hier était mal aujourd’hui, ce qui était mal hier était bien aujourd’hui.
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 52
Le plus émouvant des mouvements de résistance fut sans doute celui de la Rose blanche (Die weisse Rose), à Munich, qui, de juin 1942 à février 1943, appela à la résistance contre la guerre et les nazis su six tracts successifs tirés à des milliers d’exemplaires sur une machine à ronéotyper. Cinq étudiants étaient membres du groupe, Hans et Sophie Scholl, Willi Graf, Christian Probst et Alexander Schmorell, ainsi que leur professeur de philosophie, Kurt Huber.
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 76
Ainsi, peu à peu, à partir de 1938, mais surtout à partir de 1942, des individus qui avaient d’abord été séduits par le national-socialisme s’en détournèrent. Et, comme le montre l’exemple de Sophie Scholl, la religion devint un motif de plus en plus décisif dans la résistance au national-socialisme.
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 80
Hitler avait toujours méprisé les généraux. Parmi eux, beaucoup venaient de la noblesse, qu’il savait plutôt imperméable à ses idées. En 1938, interrogé sur la liquidation des généraux soviétiques par Staline, il répondit :
« Je n’aurais aucun scrupule à balayer dix mille officiers s’ils s’opposaient à ma volonté. Que sont dix mille hommes dans une nation de 80 millions d’habitants ? Je n’ai pas besoin d’hommes intelligents. Je veux des hommes capables de brutalité. »
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 89
J'ai averti — pas assez fort ni clairement !
Et aujourd'hui, je sais que j'étais coupable.
De son père, il a écrit :
Il n'a pas vu le souffle du mal.
Il a laissé s'envoler le démon du monde.
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 164
- propos de Franz Ludwig comte Stauffenberg, fils d'un des acteurs de l'opération Walkyrie
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 243
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 366
- Opération Walkyrie, Jean-Paul Picaper, éd. L'Archipel, 2009 (ISBN 978-2-8098-0054-8), p. 366