Maurice de Guérin
poète français
Georges-Pierre Maurice de Guérin, né à Andillac au château du Cayla dans le Tarn, le 4 août 1810, et mort le 19 juillet 1839, est un poète et écrivain français.
Citations
modifierLe Centaure
modifierOmbres qui habitez les cavernes de ces montagnes, je dois à vos soins silencieux l’éducation cachée qui m’a si fortement nourri, et d’avoir, sous votre garde, goûté la vie toute pure et telle qu’elle me venait sortant du sein des dieux !
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 584 (texte intégral sur Wikisource)
Ô Mélampe, qui voulez savoir la vie des centaures, par quelle volonté des dieux avez-vous été guidé vers moi, le plus vieux et le plus triste de tous ?
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 585 (texte intégral sur Wikisource)
Un dieu, supplié de raconter sa vie, la mettrait en deux mots, ô Mélampe.
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 585 (texte intégral sur Wikisource)
Un jour que je suivais une vallée où s’engagent peu les centaures, je découvris un homme qui côtoyait le fleuve sur la rive contraire. C’était le premier qui s’offrît à ma vue, je le méprisai. Voilà tout au plus, me dis-je, la moitié de mon être ! Que ses pas sont courts et sa démarche malaisée ! Ses yeux semblent mesurer l’espace avec tristesse. Sans doute c’est un centaure renversé par les dieux et qu’ils ont réduit à se traîner ainsi.
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 585 (texte intégral sur Wikisource)
Mélampe, ma vieillesse regrette les fleuves ; paisibles la plupart et monotones, ils suivent leur destinée avec plus de calme que les centaures, et une sagesse plus bienfaisante que celle des hommes.
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 585 (texte intégral sur Wikisource)
La jeunesse est semblable aux forêts verdoyantes tourmentées par les vents : elle agite de tous côtés les riches présens de la vie, et toujours quelque profond murmure règne dans son feuillage.
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 586 (texte intégral sur Wikisource)
Ô Macarée ! hommes et centaures reconnaissent pour auteurs de leur sang des soustracteurs du privilége des immortels, et peut-être que tout ce qui se meut hors d’eux-mêmes n’est qu’un larcin qu’on leur a fait, qu’un léger débris de leur nature emporté au loin, comme la semence qui vole, par le souffle tout puissant du destin. On publie qu’Égée, père de Thésée, cacha sous le poids d’une roche, au bord de la mer, des souvenirs et des marques à quoi son fils pût un jour reconnaître sa naissance. Les dieux jaloux ont enfoui quelque part les témoignages de la descendance des choses ; mais au bord de quel océan ont-ils roulé la pierre qui les couvre, ô Macarée !
- Chiron, à Macarée.
- « Le Centaure », George de Guérin, La Revue des deux mondes, vol. 22 1840, p. 588-589 (texte intégral sur Wikisource)