Morsure
blessure faite par les dents
Littérature
modifierProse poétique
modifierCharles Baudelaire, Le Spleen de Paris, 1869
modifierUn hémisphère dans une chevelure
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs.
- Le Spleen de Paris (1869), Charles Baudelaire, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1995 (ISBN 2-87714-226-4), XVII. Un hémisphère dans une chevelure, p. 49
Joyce Mansour, Les Gisants satisfaits, 1958
modifier« Je te tuerai », dit-il, car les seins de la femme se dressaient sous ses doigts. Une main glissa le long de sa cuisse et elle valsa dans l'eau comme une souris savante. Elle mordit le nez ponctué de pores dilatés, elle enfonça son genou dans le ventre moelleux, appela au secours, puis sombra dans une féroce jouissance sous l'œil de l'assassin. Son sexe éclairait les sables mouvants où tremblaient des bizarreries moustachues.
- Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000 (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, Joyce Mansour, Les Gisants satisfaits, 1958, p. 177
Roman
modifierJames Joyce, Ulysse, 1922
modifierÈve. Péché nu d'un ventre-monceau-de-forment. Un serpent l'entoure de ses replis, baiser-morsure.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 307