Naissance

moment du début de l'existence autonome

La naissance est le moment du début de la vie d'un être vivant.

Citations

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Jean d'Ormesson, Guide des égarés, 2016

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Chacun de nous sort d'un mécanisme physique qui repose sur l'union de deux corps matériels et monte vers la liberté. La vie sort de molécules et de bactéries étrangères à tout esprit et monte — au moins de loin — vers le savoir, l'art, la beauté, la vérité. Le talent, le génie, l'imagination, la bonté sortent d'ovules et de sperme. Et l'univers lui-même sort d'une explosion matérielle avant de monter dans le temps, vers l'histoire, vers la mort au bout du rouleau — et, paradoxe suprême, vers la pensée et l'amour qui unissent la matière et l'esprit. Tout sort de la matière et tout monte vers l'esprit. Comme le monde lui-même, la pensée est une incarnation.


Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte,

Sans songer seulement à demander sa route, (...) On appelle cela naître (...)

  • « Le Voyage », dans Œuvres, Florian, éd. Firmin-Didot, 1865, p. 121


La naissance fait moins d’honneur qu’elle n’en ordonne.
  • Avis d’une Mère à son Fils et à sa Fille, Anne-Thérèse, marquise de Lambert, éd. Ganeau, 1728, p. 11


Blasé, dis-je ! En avant,
Déchirer la nuit gluante des racines,
A travers maman, amour tout d’albumine,
Vers le plus clair ! vers l’alme et riche étamine
            D’un soleil levant !

— Chacun son tour, il est temps que je m’émancipe,
Irradiant des Limbes mon inédit type !

           En avant !
Sauvé des steppes du mucus, à la nage
Têter soleil ! et soûl de lait d’or, bavant,
Dodo à les seins dorloteurs des nuages,
             Voyageurs savants !

  • « Complainte du fœtus de poète », dans Les Complaintes et les premiers poèmes (1885), Jules Laforgue, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1979, p. 62


En avant !
Cogne, glas des nuits ! filtre, soleil solide !
Adieu, forêts d’aquarium qui, me couvant,
Avez mis ce levain dans ma chrysalide !
Mais j’ai froid ! En avant !
Ah ! maman...

Vous, Madame, allaitez le plus longtemps possible
Et du plus Seul de vous ce pauvre enfant-terrible.

  • « Complainte du fœtus de poète », dans Les Complaintes et les premiers poèmes (1885), Jules Laforgue, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1979, p. 63


Anubis : Beaucoup d'hommes naissent aveugles et ils ne s'en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux.
  • La Machine infernale, Jean Cocteau, éd. Livre de poche, 1962, p. 77


C'est en vérité l'État qui engendre les enfants, il ne naît que des enfants de l'État, voilà la vérité. Il n'y a pas d'enfant libre, il n'y a que l'enfant de l'État, dont l'État peut faire ce qu'il veut, l'État met les enfants au monde, on fait seulement croire aux mères qu'elles mettent les enfants au monde, c'est du ventre de l'État que sortent les enfants, voilà la vérité.
  • Maîtres anciens (1985), Thomas Bernhard (trad. Gilberte Lambrichs), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1988  (ISBN 2-07-038390-3), p. 48


Naître, ce n’est pas venir dans le monde. Naître, c’est venir dans la vie.
  • C'est moi la Vérité. Pour une philosophie du christianisme, Michel Henry, éd. Seuil, 1996, p. 79


Naître et ne pas être, telle est notre condition.
  • Le Théâtre des opérations (1999), Maurice G. Dantec, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2002, p. 312


Certains naissent dans les choux, d'autres dans la merde.


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