Paul Langevin
physicien, philosophe des sciences et pédagogue français (1872-1946)
Paul Langevin (23 janvier 1872 à Paris, France - 19 décembre 1946 à Paris) est un physicien français.
Citations
modifierMais ce qui fait surtout la valeur humaine de la science, c'est que le passage du fait à l'idée permet, par la compréhension qu'il donne de rendre l'action de plus en plus consciente et pleine de sens, de plus en plus féconde à mesure qu'elle s'appuie sur une représentation plus adéquate du monde matériel ou moral
- La Science et La Paix in Pour l'Ère Nouvelle : Paul Langevin - écrits philosophiques et pédagogique (1932), Paul Langevin, éd. Groupe Français d'Education Nouvelle - éditions Bourrelier et cie, 1947, p. 201
Comprendre va plus loin que connaître. D'autre part, le jeune savant, quelque abstraites que doivent être ses préoccupations ultérieures, ne doit pas perdre prématurément le contact avec les faits, ni le sens concret des réalités matérielles ou humaines. A cette condition seulement, restera transparent pour lui le voile des formules que la science étend de plus en plus entre notre esprit et la réalité, à mesure qu’augmentent le degré d'abstraction et la généralité de nos représentations.
- Extrait d'un discours prononcé à l'occasion du cinquantenaire de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris.
- Paul Langevin, 27 avril 1933, Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, Paris, dans Cinquante années de science appliquée à l'industrie, paru 1933, Hippolyte Copaux.
Je veux dire que plus je m'instruis, plus je me sens communiste.
- Discours à la conférence du PCF de Gennevilliers (1938).
- In La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 333
La notion d'un objet isolable, c'est quelque chose qui, au fond, est singulièrement abstrait. C'est une synthèse accomplie depuis longtemps par nos ancêtres, contre un grand nombre d'apparences et de sensations diverses et même parfois contradictoires, les unes tactiles, les autres visuelles, les une individuelles, les autres collectives. Grâce à cette notion de l'objet, non seulement nous groupons, nous synthétisons nos expériences individuelles, mais encore nous pouvons communiquer les uns avec les autres et confronter, humaniser nos représentations.
- Paul Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46.
- In La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 293
Il y a là une véritable construction qui a été abstraite au début, et qui s'est colorée de concret à mesure que nous nous en servions. Le concret, c'est de l'abstrait rendu familier par l'usage.
- Paul Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.45.
- In La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 294
C'est à travers une série continue de contradictions et d'oppositions entre l'expérience et la théorie que (la connaissance) trouve les conditions nécessaires de son développement. Un caractère essentiel de la période actuelle est que les conflits de ce genre deviennent plus aigus et les progrès plus rapides à mesure que les ressources dont disposent l'expérience et la théorie deviennent de plus en plus puissantes, en raison même des progrès accomplis
- Paul Langevin: L'orientation actuelle des sciences, La Pensée et l'Action, p.92.
- In La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 336
L'histoire des idées nous fait apparaître la science comme vivante; c'est celle que nous devons enseigner plutôt que la science morte des résultats techniques dans laquelle se confine trop souvent l'enseignement scientifique.
- Paul Langevin, Le problème de la culture générale (1932)
- In Paul Langevin - Propos d'un physicien engagé pour mettre la science au service de tous, textes présentés et annotés par Bernadette Bensaude-Vincent, éd. Vuibert, SFHST, 2007, p. 237
Toutes les méthodes d'éducations nouvelles sont issues de l'observation à la fois précise, affectueuse et tendre des réactions de l'enfant devant la vie. Ces réactions enregistrées de manière véritablement scientifique, calme et humaine, sans cesser d'être précise, ont été utilisées pour déterminer la manière dont nous devons traiter, élever et éduquer l'enfant.
Je ne crois pas exagérer en disant que cette grande découverte est un des résultats de l'introduction de l'esprit scientifique dans la solution des problèmes de l'éducation comme nous considérons qu'il doit être introduit dans la solution de tous les problèmes d'ordre humain. J'ai déjà insisté sur le fait que des résultats ont été obtenus dans l'ordre économique et social.
Je ne crois pas exagérer en disant que cette grande découverte est un des résultats de l'introduction de l'esprit scientifique dans la solution des problèmes de l'éducation comme nous considérons qu'il doit être introduit dans la solution de tous les problèmes d'ordre humain. J'ai déjà insisté sur le fait que des résultats ont été obtenus dans l'ordre économique et social.
- Paul Langevin, Le problème de la culture générale (1932)
- In Paul Langevin - Propos d'un physicien engagé pour mettre la science au service de tous, textes présentés et annotés par Bernadette Bensaude-Vincent, éd. Vuibert, SFHST, 2007, p. 240
La différenciation et l'appui réciproque, voilà les grandes lois auxquelles doit obéir une espèce qui veut vivre de manière toujours plus haute et qu'un instinct profond pousse vers l'apparition d'une conscience de plus en plus claire, comme si l'esprit voulait se dégager de la matière et fleurir sur le monde.
- Paul Langevin, Le problème de la culture générale (1932)
- In Paul Langevin - Propos d'un physicien engagé pour mettre la science au service de tous, textes présentés et annotés par Bernadette Bensaude-Vincent, éd. Vuibert, SFHST, 2007, p. 241
S'il devait arriver que seuls quelques initiés puissent participer à la joie de comprendre et à la possibilité d'agir, notre humanité courrait un grand danger. Le gouvernement des savants auquel pensait Renan serait, en effet, aussi dangereux que toute autre sorte de dictature d'un homme ou d'une oligarchie. L'expérience nous montre qu'un homme disposant d'une puissance excessive, politique ou financière, se déséquilibre. Les savants ne feraient pas exception et deviendraient aussi des fous dangereux. Il faut donc qu’à l’effort de construire la science nous joignions celui de la rendre accessible, de sorte que l’humanité poursuive sa marche en formation serrée, sans avant-garde perdue ni arrière-garde traînante.
- Paul Langevin, La pensée et l'action (1946)
- In Conclusion de la conférence "La pensée et l'action", Paul Langevin, éd. Pour l'ère nouvelle, 1946, p. 5
Citations rapportées
modifier« L'école, dit Paul Langevin, est une véritable entreprise de culture dont l'individu ne profite pleinement que s'il est entrainé et soutenu par la milieu scolaire. L'école fait faire à l'enfant l'apprentissage de la vie sociale et, singulièrement, de la vie démocratique... Ainsi se dégage se dégage la notion de groupe scolaire à structure démocratique auquel l'enfant participe comme futur citoyen et où peuvent se former en lui, non par les cours et les discours, mais par la vie de l'expérience, les vertus civiques fondamentales : le sens de la responsabilité, discipline consentie, sacrifice à l'intérêt général, activités concertées et où on utilisera les diverses expériences de “self-government” dans la vie scolaire. »
- Le Rapport Langevin-Wallon (1946), Paul Langevin cité dans le rapport Langevin-Wallon, éd. Mille et une Nuits, 2004, chap. Éducation morale et civique - Formation de l'homme et du citoyen, p. 71
Citations sur Paul Langevin
modifierIl y a si peu d'hommes dans une génération qui réunissent l'intuition claire de l'essence des choses avec un sentiment intense des exigences vraiment humanitaires et la capacité d'agir avec énergie. Quand un homme comme celui-là nous quitte, il y a un vide qui semble insupportable pour ceux qui restent.
- Paul Langevin par Albert Einstein, La Pensée numéro 12, mai-juin 1947, page 13.
- Paul Langevin par Albert Einstein, Albert Einstein, éd. La Pensée, 1947, p. 13