Raison d’État
La raison d’État est le principe selon lequel une personne ou une institution exerçant une autorité publique, en particulier à la tête d’un État ou d’un gouvernement, peut, au nom de ce qu’elle tient pour un intérêt supérieur, s’affranchir des règles morales ou légales ordinaires. La notion, principalement développée à partir de Machiavel, suscite de nombreuses interrogations dans les sciences politiques.
Littérature
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Sidera terra
ut distant et flamma mari, sic utile recto.
Sceptrorum vis tota perit, si pendere justa
incipit, evertitque arces respectus honesti.
Libertas scelerum est quae regna invisa tuetur
sublatusque modus gladiis. Facere omnia saeve
non inpune licet, nisi cum facis. Exeat aula
qui volt esse pius ! Virtus et summa potestas
non coeunt. Semper metuet quem saeva pudebunt.
- Propos de Ptolémée XIII pour justifier l'assassinat de Pompée venu lui demander asile.
- (la) Pharsale, Lucain (M. Annaeus Lucanus) (trad. Wikiquote), éd. Conrad Wishoff, 1er siècle apr. J.-C., partie VIII, p. 00, vers 487-495
Pierre Corneille, La Mort de Pompée
modifierPhotin : La justice n’est pas une vertu d’État.
Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes
Ne fait qu’anéantir la force des couronnes ;
Le droit des rois consiste à ne rien épargner :
La timide équité détruit l’art de régner.
Quand on craint d’être injuste, on a toujours à craindre ;
Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre,
Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd
Et voler sans scrupule au crime qui lui sert.
- Photin conseille à Ptolémée XIII d'assassiner Ptolémée venu lui demander asile.
- Œuvres complètes, I (1643), Pierre Corneille, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1950, acte I, scène 1, p. 999 (texte intégral sur Wikisource)
Émile Zola, J'accuse... !, 1898
modifier- « J'accuse... ! », Émile Zola, L'Aurore, 13 janvier 1898, p. 43 (texte intégral sur Wikisource)