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|partie=Initiation
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>[...] Les loges maçonniques, importées de France vers la Sicile en passant par Naples aux alentours de 1820, devinrent rapidement populaires parmi les ambitieux opposants des classes moyennes au régime des Bourbons. Elles organisaient des cérémonies d'initiation, et leurs lieux de réunion étaient souvent décorés de poignards ensanglantés, avertissement adressé aux traîtres potentiels. Les membres d'une secte maçonnique appelés les carbonari (brûleurs de charbon) s'étaient également fixé pour objectif la révolution patriotique. En Sicile, certaines de ces loges se transformèrent parfois en factions politiques ou en gangs criminels ; un rapport officiel de 1830 parle d'un cercle carbonaro cherchant à obtenir le monopole des marchés publics locaux.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=65
|partie=Initiation
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>Pour la Mafia, devenir une seule et unique société secrète utilisant les rites maçonniques présentait de nombreux avantages. Une cérémonie d'initiation inquiétante et une constitution mettant en préambule la punition des traîtres aidaient à créer la confiance au sein de l'oganisation ; c'était là un bon moyen de faire monter le prix de la traîtrise parmi les criminels qui, sans cela, se seraient trahis les uns les autres sans la moindre hésitation.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=65
|partie=Initiation
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>Lors de la publication de ses découvertes, Franchetti expliqua qu'il avait été surpris en s'apercevant que ce n'était pas dans l'intérieur jaune et désertique de l'île, où le retard économique aurait pu être propice aux activités criminelles, que la situation était la plus inquiétante, mais dans les riches plantations d'agrumes des alentours de Palerme, centre d'une industrie florissante dont les habitants de la région étaient apparemment très fiers : «Chaque arbre est entretenu comme s'il s'agissait d'un spécimen rare.» Cette première impression, écrivit Franchetti, se modifia rapidement lorsqu'il eut vent des histoires terrifiantes de meurtres et d'intimidation qui circulaient dans la région : «Après un certain nombre d'histoires de ce genre, le parfum des oranges et des citrons commence à sentir le cadavre.»</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=77
|partie=L'industrie de la violence
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>Le capitalisme fonctionne grâce à l'investissement ; le non-respect de la loi met celui-ci en danger. Personne ne veut acheter du matériel agricole ou valoriser une plantation quand le risque est grand que machines ou récoltes soient volées ou vandalisées par des concurrents. En supplantant le féodalisme, l'Etat moderne était supposé avoir le monopole de la violence, c'est-à-dire le pouvoir de faire la guerre et de punir ceux qui enfreignaient les lois. Quand l'Etat moderne s'approprie la violence, il favorise la mise en place de conditions permettant au commerce de se développer. Les milices privées précaires et indisciplinées des barons étaient donc amenées à disparaître.
Franchetti explique que le développement de la Mafia en Sicile tient au fait que l'Etat italien était loin d'avoir atteint cet idéal. Il n'était pas digne de confiance parce que, après 1812, il avait échoué à s'approprier l'usage de la violence. Le pouvoir des barons était tel que les cours de justice et la police subissaient des pressions qui les contraignaient à se soumettre au potentat local. En outre, les barons n'étaient pas les seuls à croire qu'ils avaient le droit d'utiliser la force : la violence se «démocratisait», selon les termes de Franchetti. Avec le déclin du féodalisme, beaucoup saisirent l'occasion de se faire une place, à coups de pistolet et de couteau, dans une économie en développement. Certains des hommes de main des seigneurs agissaient désormais pour leur propre compte, bandes de malfrats écumant les campagnes, protégés par des propriétaires terriens effrayés ou complices.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=79
|partie=L'industrie de la violence
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>Dans le dialecte palermitain, l'adjectif «mafioso» signifiait autrefois «beau, hardi, sûr de soi». Tout homme méritant ce qualificatif possédait donc un petit quelque chose de spécial, un attribut appelé «mafia». Dans la langue contemporaine, «classe» serait peut-être le sens le plus proche ; un mafioso était quelqu'un qui s'aimait bien.
Le mot commença à prendre une connotation criminelle après la représentation d'une pièce de théâtre écrite en dialecte sicilien, qui obtint un énorme succès en 1863, ''I mafiusi di la Vicaria'' (Les mafiosi de la prison Vicaria).</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=83
|partie=«Ce que l'on appelle Mafia» : comment la Mafia prit son nom
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>''I mafiusi di la Vicaria'' est au fond une fable sentimentale sur la rédemption des criminels. Cette première représentation littéraire de la Mafia est aussi la toute première version du mythe de la «bonne» Mafia, la Mafia respectable qui protège les faibles.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=84
|partie=«Ce que l'on appelle Mafia» : comment la Mafia prit son nom
|chapitre=1 — Genèse de la Mafia 1860-1876
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>[...] les seuls à s'enrichir réellement étaient les chefs mafieux. «La plupart dilapident le fruit de leurs méfaits. Ils le dépensent en menant grand train et se lancent dans une vie de débauche et d'excès en tous genres.» Selon Alongi, ces modes de vie dispendieux ne se reflétaient pas dans les propos et le comportement des hommes d'honneur: «Ces gens sont pleins d'imagination et il fait chaud dans les villages; leur langue est précieuse, ampoulée, pleine d'images. Et pourtant le langage du mafioso est sobre et sec... [...] le vrai mafioso s'habille avec simplicité. Il affecte une bonhomie fraternelle dans son attitude et sa façon de parler. Il se fait passer pour naïf et stupidement attentif à tout ce que vous dites. Il endure insultes et camouflets avec patience. Et puis, le soir venu, il vous tue.»</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=117
|partie=Primitifs
|chapitre=2 — La Mafia entre dans le système italien 1876-1890
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}
 
{{citation|citation=<poem>Voilà comment [l'ethnologue Giuseppe Pitrè] définissait la Mafia en 1889: «Ce n'est ni une secte ni une association, elle n'a ni règlement ni statuts. Le mafioso n'est ni un voleur ni un bandit [...]. Mafia signifie conscience de son être propre, vision exagérée de sa force individuelle [...]. Le mafioso est un homme qui respecte les autres et aime être respecté. S'il est offensé, il ne fait pas appel à la Justice.»</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Cosa Nostra — La mafia sicilienne de 1860 à nos jours
|auteur=John Dickie
|éditeur=Perrin
|collection=Tempus
|année=2007
|page=117
|partie=Primitifs
|chapitre=2 — La Mafia entre dans le système italien 1876-1890
|traducteur=Anne-Marie Carrière
|ISBN=978-2-262-02727-8}}