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Un '''{{w|mot}}''' est une suite de sons ou de caractères graphiques formant une unité sémantique.
 
 
== Astrophysique ==
==== [[Hubert Reeves]], ''Patience dans l'azur'', 1981 ====
{{Citation|Les mots sont modelés sur des objets à notre échelle. Ils ont acquis leur efficacité en s'adaptant à des phénomènes ou à des évènements de notre monde quotidien. Aussi quand on aborde des réalités à une autre échelle, les mots deviennent facilement des obstacles.}}
{{Réf Livre|auteur=[[Hubert Reeves]]|titre=Patience dans l'azur|année=1988|éditeur=du Seuil|page=52}}
 
== Enseignement ==
=== Cours de littérature européenne ===
==== [[Vladimir Nabokov]], ''Littératures'', 1941-1958 ====
{{citation|citation=Le philistinisme sous-entend non seulement un ensemble d'idées préconçues mais aussi l'emploi d'expressions toutes faites, de clichés, de banalités exprimés par des mots usés. Le vrai philistin n'a rien d'autre à offrir que ces idées banales dont il est fait. Cela dit, il faut bien admettre qu'une part de clichés existe en chacun de nous. Dans la vie de tous les jours, nous utilisons souvent des mots non en tant que mots mais en tant que symboles, monnaie d'échange, formules acceptées. Cela ne veut pas dire que nous soyons tous des philistins, mais que nous devrions veiller à ne pas tomber dans cet automatisme qui consiste à échanger des platitudes.}}
{{Réf Livre|titre=Littératures|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|éditeur=Robert Laffont|traducteur=Marie-Odile Fortier-Masek|année=2010|année d'origine=1980|page=893|collection=Bouquins|partie=Littératures II|Des philistins et du philistinisme}}
 
== Littérature ==
=== Correspondance ===
==== [[Nicolas Boileau]], ''Correspondance'', XVIIè siècle ====
{{Citation|Il est certain que, dans toutes les langues policées, car je ne sais pas s'il en est de même dans les langues sauvages, il y a de certains termes que l'usage a voulu qu'ils fussent regardés pour déshonnêtes, et dont on ne pourrait se servir sans blesser la pudeur, et qu'il y en a d'autres qui, signifiant la même chose ou les mêmes actions, mais d'une manière moins grossière, et, pour ainsi dire, plus voilée, n'étaient point censés déshonnêtes.}}
{{Réf Livre|titre de la contribution=Correspondance|titre=Œuvres Complètes|auteur=[[Nicolas Boileau]]|éditeur=Firmint-Didot|année=1865|page=443}}
 
=== Essai ===
==== [[André Breton]], ''Les Mots sans rides'', 1922 ====
{{citation|citation=Nous sommes plusieurs à y attacher une importance extrême. Et qu'on comprenne bien que nous disons : Jeux de mots quand ce sont nos plus sûres raisons d'être qui sont en jeu. Les mots, du reste, ont fini de jouer.
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{{Réf Article|titre=Le Mot|auteur=[[Vladimir Nabokov]]|publication=Le Magazine Littéraire|traducteur=Bernard Kreise|numéro=495|date=Mars 2010|page=11}}
 
=== Poésie ===
==== [[Victor Hugo]], ''Les Contemplations'', 1856 ====
{{citation|<poem>Le mot, le terme, type on ne sait d'où venu,
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{{Réf Livre|titre=Les Contemplations|auteur=[[Victor Hugo]]|éditeur=Hachette|année=1858|page=109|tome=1|titre de la contribution=Quelques mots à un autre}}
 
=== Prose poétique ===
==== [[André Gide]], ''[[Les Nouvelles Nourritures]]'', 1919 ====
{{citation|citation=<poem>Je ne saisirai plus les mots que par les ailes. Est-ce toi, ramier de ma joie ? Ah ! vers le ciel, ne t'envole pas encore... Ici, pose. Repose-toi.</poem>}}
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{{Réf Livre|titre=Liberté sur parole|auteur=[[Octavio Paz]]|traducteur=Jean-Clarence Lambert|éditeur=Gallimard|collection=Poésie|année=1966|année d'origine=1958|page=102|partie=II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950)|section=Aigle ou Soleil ? — ''Apparition''|ISBN=2-07-031789-7}}
 
=== Roman ===
==== [[Gabriele D'Annunzio]], ''Le Feu'', 1900 ====
{{Citation|citation=Doué d’une extraordinaire faculté verbale, il arrivait à traduire instantanément par les mots jusqu’aux faits les plus compliqués de sa sensibilité, avec une exactitude et un relief si vifs que parfois, sitôt exprimés, rendus objectifs par la propriété isolatrice du style, ils semblaient ne plus lui appartenir. Sa voix limpide et pénétrante, qui pour ainsi dire dessinait d’un contour précis la figure musicale de chaque mot, donnait plus de relief encore à cette singulière qualité de sa parole.}}
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=9|chapitre=I. L'épiphanie du feu}}
 
==== [[Renée Dunan]], ''La Culotte en jersey de soi'', 1923 ====
{{citation|Ça et là, un genou cambre le tissu transparent et luit comme un fruit, tandis que les bouches arquées découvrent les dents nettes, au rythme des mots lents suivis de gestes rares et félins.}}{{réf Livre|titre=La Culotte en jersey de soi|auteur=[[Renée Dunan]]|éditeur=Le Cercle Poche|année=2011|année d'origine=1923|page=19|ISBN=978-2-84714-152-8|chapitre=}}
 
==== [[Colette]], ''Le Blé en herbe'', 1923 ====
{{Citation|citation=<poem>Philippe ne répondit pas. Il tendait le reste de sa lucidité vers son propre épuisement progressif, et s'attendait à entendre tomber sur le tapis, régulières, étouffées, les dernières gouttes d'un sang qui quittait son coeur.
— Vous l'aimez, n'est-ce pas ?
— Qui? dit-il en sursaut.
— Cette côte cancalaise ?
— Oui...
— Monsieur Phil, vous n'êtes pas souffrant ? Non ? Bon. Je suis une très bonne garde-malade, d'ailleurs... Mais par ce temps-là, vous avez mille fois raison : mieux vaut se taire que de parler. Taisons-nous donc.
— Je n'ai pas dit ça...
Elle n'avait pas fait un mouvement depuis leur entrée dans la pièce obscure, ni risqué une parole qui ne fût parfaitement banale. Pourtant le son de sa voix, chaque fois, infligeait à Philippe une sorte inexprimable de traumatisme, et il reçut avec terreur la menace d'un mutuel silence. Sa sortie fut piteuse et désespérée. Il heurta son verre à un fantôme de petite table, proféra quelques mots qu'il n'entendit pas, se mit debout, gagna la porte en fandant des vagues lourdes et des obstacles invisibles, et retrouva la lumière avec une aspiration d'asphyxié.</poem>}}
{{Réf Livre|titre=Le Blé en herbe|auteur=[[Colette]]|éditeur=Flammarion|année=2004|année d'origine=1923|page=54|ISBN=2-08-06-8641-1}}
 
==== [[Virginia Woolf]], ''Les Vagues'', 1952 ====
{{citation|citation=Je dis : « Bats-toi ». « Bats-toi », répétai-je. C'est l'effort et la lutte, c'est l'état de guerre perpétuel, ce sont les déchirures et les épissures — telle est la bataille quotidienne, la défaite ou la victoire, la poursuite qui nous absorbe. Les arbres, dispersés, se remirent en ordre ; le vert épais du feuillage s'éclaircit en une lueur dansante. Je les pris dans les filets d'une expression subite. Je les sauvai de l'informe par des mots.}}
{{Réf Livre|titre= Les Vagues|auteur= [[Virginia Woolf]]|éditeur= Gallimard|Collection= Folio classique|traducteur=Michel Cusin|année=2012|année d'origine=1931|page=338|ISBN=978-2-07-044168-6}}
 
==== [[André Pieyre de Mandiargues]], ''La Marge'', 1967 ====
{{Citation|citation=Puisqu'il n'y a pas lieu de refuser son offre, cette fois, il prend l'ascenseur, qui le dépose en bas avant qu'il soit arrivé à retrouver le souvenir de l'odeur suavement féminine et sensuelle. La clé sur le bureau tombe, avec les mots préparés, « ''buenas tardes'' » ; cependant c'est ''buenas noches'' qu'il fallait souhaiter à cette heure, et le concierge en souriant lui a donné la leçon. Qu'il ne l'oublie pas, la nuit est venue, la bonne sorgue amie des vauriens de jadis, on n'y verrait goutte n'étaient les étoiles artificielles du ciel de verre au-dessus de sa tête, et dehors, dans Escudillers, les restaurants, les bars et les tavernes rivalisent d'enseignes à feu fixes ou clignotants.}}
{{Réf Livre|titre=La Marge|auteur=[[André Pieyre de Mandiargues]]|éditeur=Gallimard|collection=Folio|année=1967|page=55|chapitre=II|ISBN=2-07-037294-4}}
 
==== [[Dominique Fernandez]], ''Porporino et les mystères de Naples'', 1974 ====
{{citation|citation=Roi Charles avait déclaré : « Je ne veux de chapons que sur ma table. » Ce jeu de mots, de nous parfaitement compris, nous enchantait. Nous tirions une sorte d'âcre plaisir à nous traiter nous-mêmes de chapons. L'esprit castrat, c'était la quintessence de l'esprit napolitain : conscience de sa propre bouffonnerie, autodérision, orgueil de cette conscience, refus de se laisser duper. Nous aurions baisé les genoux de ce monarque à l'ironie si cruelle.}}{{Réf Livre|titre=Porporino ou les mystères de Naples|auteur=[[Dominique Fernandez]]|éditeur=Grasset|collection=Les Cahiers Rouges|année=1974|année d'origine=1974|page=131|section=Une cour blanche, un palmier|partie=II « Les pauvres de Jésus-Christ »|ISBN=978-2-246-01243-6}}
 
==== [[Robertson Davies]], ''Le monde des merveilles'', 1975 ====
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{{citation|citation=Les mots aussi nous ont été confisqués. Plus personne n'est moribond, quelle indécence ! On ne meurt plus de nos jours : on s'endort dans la paix du Seigneur ou bien on décède. Expirer évoque trop le dernier souffle. À éviter. Rendre l'âme est démodé maintenant qu'on n'est pas sûr d'avoir une âme... Trépasser paraît trop littéraire, alors qu'on peut dire décès en toute indifférence tant le mot a été vidé de tout pouvoir émotionnel par les administrations qui l'emploient. Dire « Ma mère est décédée hier » fait nettement moins mal que « Maman est morte ».}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile|auteur=[[Benoîte Groult]]|éditeur=Le Livre de Poche|année=2006|page=22-23}}
 
 
== Médias ==
=== Presse ===
==== ''Littérature'', Enquête — ''Pourquoi écrivez-vous ?'', 1919 ====
{{citation|citation=Pourquoi j'écris ? (...) par amour des mots vivants clairs et colorés de la langue française}}
{{citation|citation=Pourquoi j'écris ? Pour essayer de voir plus clair en moi et pour regarder avec plus de passion attentive les spectacles de beauté. Par besoin de formuler pour soi-même mes émotions et de combattre pour mes idées, par amour des mots vivants clairs et colorés de la langue française, par goût de l'action libre. Car il n'est aucun mode d'expression qui donne aussi bien le sentiment de la pleine liberté. Devant son papier blanc, l'écrivain a la joie et la fierté de sentir qu'il ne dépend que de lui-même. Et c'est une des plus nobles joies.|précisions=George Lecomte, Président de la Société des Gens de Lettres, donne suite à une enquête concernant son statut d'écrivain menée par le mensuel surréaliste ''Littérature'', ce sur plusieurs numéros.}}
{{Réf Article|titre=Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ?|auteur=George Lecomte|publication=Littérature|numéro=10|date=Décembre 1919|page=23}}
 
 
== Musique ==
=== Chanson ===
==== [[Léo Ferré]], ''Il n'y a plus rien'', 1973 ====
{{citation|citation=Ce n'est pas le mot qui fait la poésie, mais la poésie qui illustre le mot.}}
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{{Réf Chanson|titre=Fugitif|auteur=[[w:Shurik'n|Shurik'n]]|interprète=[[w:Shurik'n|Shurik'n]]|album=[[w:Où je vis|Où je vis]]|date=1998|label=Virgin}}
 
 
== Philosophie ==
==== Georg Hegel, ''Philosophie de l'esprit'', 1870 ====
{{citation|C'est dans le mot que nous pensons.}}
{{Réf Livre|titre=Philosophie de l'esprit|auteur=Georg Hegel|éditeur=G. Baillière|année=1870|volume=2|section=Esprit subjectif, Psychologie|page=192}}
 
==== [[Ludwig Wittgenstein]], ''Tractatus logico-philosophicus'', 1921 ====
{{citation|Devise : ... et tout ce que l'on sait, qu'on n'a pas seulement entendu comme un bruissement ou un grondement, se laisse dire en trois mots. [[w:Ferdinand Kürnberger|Kürnberger]].|précisions=''Dédié à la mémoire de mon ami David H. Pinsent''}}
{{Réf Livre|référence=Tractatus logico-philosophicus/Gallimard-Tel|page=29}}
 
==== [[Gaston Bachelard]], ''La Poétique de l'espace'', 1957 ====
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{{Réf Livre|référence=Ultimes Paroles/Christian Bourgois éditeur|cacher auteur|cacher isbn|cacher traducteur|page=69}}
 
== Propos de moralistes ==
==== [[Joseph Joubert]], ''Pensées'' ====
{{Citation|Dans le style poétique, chaque mot retentit comme le son d’une lyre bien montée, et laisse toujours après lui un grand nombre d’ondulations.}}
{{Réf Livre|titre=Pensées|auteur=[[Joseph Joubert]]|éditeur=Librairie Vve Le Normant|année=1850|page=37|année d'origine=~1780-1824|tome=2|s=Pensées}}
{{Choisie citation du jour|puce=*|année=2011|mois=mars|jour=1|commentaire=|}}
 
 
{{Citation|Les mots s’illuminent, quand le doigt du poëte y fait passer son phosphore.}}
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{{Réf Livre|titre=Processus de la schizophrénie|auteur=Catherine Azoulay/Catherine Chabert/Jean Gortais/Philippe Jeammet|éditeur=Dunod|collection=Psycho Sup|année=2002|année d'origine=2002|page=17|section=4. Narcissisme et perte de réalité|chapitre=I « Approche historique d'une psychopathologie psychanalytique de la schizophrénie (Jean Gortais) »|ISBN=2-10-004780-9}}
 
== Divers ==
{{citation|Les mots me font l'effet d'un pensionnat de petits garçons que la phrase mène en promenade.}}
{{Réf Livre|titre=La philosophie de Georges Courteline|auteur=[[Georges Courteline]]|éditeur=E. Flammarion|année=1922|page=171|ISBN=2-8251-1231-3}}
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