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|auteur== [[w:Charles Mullié|Charles Mullié]] ==
 
{{Citation|Noblesse d'origine,– Esclavage. Les Franks, les Visigoths et les Bourguignons avaient d'innombrables esclaves, nés sous leurs tentes, achetés en Germanie ou enlevés à l'ennemi. Pendant les premiers siècles de l'invasion, ces esclaves étaient purs ; c'est-à-dire n'avaient ni distinction, ni degrés, ni nuances, comme en Italie, où l'on distinguait l'esclave, l'affranchi et le latin. Plus tard, les affranchis parurent, grandirent, débordèrent la France, formèrent les serfs, la bourgoisie, le tiers état. Mais l'esclavage n'en est pas moins la souche du peuple. Et cependant, à cette époque, la nation proprement dite, c'était la réunion des chefs de familles ou propriétaires ; car les esclaves ne s'appelaient d'aucun nom. Les codes en tenaient compte comme d'un immeuble.
 
Or, ces chefs de familles, ces maîtres d'esclaves, c'est la première et la véritable noblesse de France. Elle ne s'appelait pas encore de ce nom, au cinquième ou au sixième siècle, parce que les esclaves n'ayant pas d'existence politique ou civile, elle était assez distinguée d'eux par le fait ; mais lorsqu'affranchis par des causes diverses, les esclaves firent partie de la nation et s'appelèrent aussi Franks, Visigoths, Bourguignons ; dès ce moment, il y eut Frank et Frank, Visigoth et Visigoth ; les uns de race libre, les autres de race esclave. La société porta désormais sur deux idées, Noblesse et Roture qui ne tardèrent pas à établir entr'elles une grande distance sociale.
 
Il reste donc évident que c'est à la noblesse qu'appartenait, dés l'origine, le sol entier de la France. C'est donc la noblesse qui a précédé toute autorité, toute force ; c'est elle qui est l'aînée de la royauté et du peuple. Mais cette royauté l'a tuée et ce peuple l'a traînée sur la claie. Louis XI lui a fait couper la tête, comme ennemie du trône ; et la Convention comme ennemie du club.
 
Il est inutile de dire que toutes les charges de l'Etat appartenaient à la noblesse ; cependant, bien que celui qu'on appelait le Roi fût simplement un noble placé a la tête de ses égaux, pour commander les armées, etc., il y avait une famille dans chaque nation, spécialement en possession de l'usage de fournir les Rois : chez les Visigoths, c'était la famille des Balthes ; chez les Ostrogoths, celle des Amales ; chez les Bavarois, celle des Agilulfinges ; chez les Franks, celle des Mérovingiens. Seulement, cette royauté n'était pas immortelle comme celle de nos temps ; elle mourait avec le roi et se clouait dans le même cercueil.}}
{{Réf Livre
|titre= Fastes de la France, ou Tableaux chronologiques, synchroniques et géographiques de l'histoire de France, depuis l'établissement des Francs dans les Gaules jusqu'à nos jours
|auteur= [[w:Charles Mullié|Charles Mullié]]
|année d'origine=1832
|éditeur=Delalain
|année=1841
|page=23
}}
 
 
 
== Général Rochambeau==
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|s=Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes}}
 
== [[Voltaire]] ==
{{citation|Il y a trente ans qu’on avait un beau nègre pour cinquante livres; c’est à peu près cinq fois moins qu’un boeuf gras. Cette marchandise humaine coûte aujourd’hui, en 1772, environ quinze cents livre. Nous leur disons qu’ils sont hommes comme nous, qu’ils sont rachetés du sang d’un Dieu mort pour eux, et ensuite on les fait travailler comme des bêtes de somme; on les nourrit plus mal : s’ils veulent s’enfuir, on leur coupe une jambe, et on leur fait tourner à bras l’arbre des moulins à sucre, lorsqu’on leur a donné une jambe de bois; après cela nous osons parler du droit des gens !}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire
|titre=Oeuvres complètes de Voltaire
|titre de la contribution=[http://books.google.fr/books?id=2AwvAAAAMAAJ&pg=PA102 Essais sur les Mœurs]
|année de la contribution=1756
|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=CLII-Des iles françaises|page=419|tome=12}}
 
{{citation|Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les nègres. On nous reproche ce commerce: un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur: ce négoce démontre notre supériorité; celui qui se donne un maître était né pour en avoir.}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire
|titre=Oeuvres complètes de Voltaire
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|année de la contribution=1756
|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=CXCVII.Résumé de toute cette histoire...|page=180|tome=13}}
 
== [[Victor Schoelcher]] ==
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|tome=XVI}}
 
== [[Charles MulliéVoltaire]] ==
{{citation|Il y a trente ans qu’on avait un beau nègre pour cinquante livres; c’est à peu près cinq fois moins qu’un boeuf gras. Cette marchandise humaine coûte aujourd’hui, en 1772, environ quinze cents livre. Nous leur disons qu’ils sont hommes comme nous, qu’ils sont rachetés du sang d’un Dieu mort pour eux, et ensuite on les fait travailler comme des bêtes de somme; on les nourrit plus mal : s’ils veulent s’enfuir, on leur coupe une jambe, et on leur fait tourner à bras l’arbre des moulins à sucre, lorsqu’on leur a donné une jambe de bois; après cela nous osons parler du droit des gens !}}
{{réf Livre|auteur=Voltaire
|titre=Oeuvres complètes de Voltaire
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|année de la contribution=1756
|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=CLII-Des iles françaises|page=419|tome=12}}
 
{{citation|Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les nègres. On nous reproche ce commerce: un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur: ce négoce démontre notre supériorité; celui qui se donne un maître était né pour en avoir.}}
{{Citation|Noblesse d'origine,– Esclavage. Les Franks, les Visigoths et les Bourguignons avaient d'innombrables esclaves, nés sous leurs tentes, achetés en Germanie ou enlevés à l'ennemi. Pendant les premiers siècles de l'invasion, ces esclaves étaient purs ; c'est-à-dire n'avaient ni distinction, ni degrés, ni nuances, comme en Italie, où l'on distinguait l'esclave, l'affranchi et le latin. Plus tard, les affranchis parurent, grandirent, débordèrent la France, formèrent les serfs, la bourgoisie, le tiers état. Mais l'esclavage n'en est pas moins la souche du peuple. Et cependant, à cette époque, la nation proprement dite, c'était la réunion des chefs de familles ou propriétaires ; car les esclaves ne s'appelaient d'aucun nom. Les codes en tenaient compte comme d'un immeuble.
{{réf Livre|auteur=Voltaire
|titre=Oeuvres complètes de Voltaire
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|année de la contribution=1756
|éditeur=Moland|année=1875|chapitre=CXCVII.Résumé de toute cette histoire...|page=180|tome=13}}
 
Or, ces chefs de familles, ces maîtres d'esclaves, c'est la première et la véritable noblesse de France. Elle ne s'appelait pas encore de ce nom, au cinquième ou au sixième siècle, parce que les esclaves n'ayant pas d'existence politique ou civile, elle était assez distinguée d'eux par le fait ; mais lorsqu'affranchis par des causes diverses, les esclaves firent partie de la nation et s'appelèrent aussi Franks, Visigoths, Bourguignons ; dès ce moment, il y eut Frank et Frank, Visigoth et Visigoth ; les uns de race libre, les autres de race esclave. La société porta désormais sur deux idées, Noblesse et Roture qui ne tardèrent pas à établir entr'elles une grande distance sociale.
 
Il reste donc évident que c'est à la noblesse qu'appartenait, dés l'origine, le sol entier de la France. C'est donc la noblesse qui a précédé toute autorité, toute force ; c'est elle qui est l'aînée de la royauté et du peuple. Mais cette royauté l'a tuée et ce peuple l'a traînée sur la claie. Louis XI lui a fait couper la tête, comme ennemie du trône ; et la Convention comme ennemie du club.
 
Il est inutile de dire que toutes les charges de l'Etat appartenaient à la noblesse ; cependant, bien que celui qu'on appelait le Roi fût simplement un noble placé a la tête de ses égaux, pour commander les armées, etc., il y avait une famille dans chaque nation, spécialement en possession de l'usage de fournir les Rois : chez les Visigoths, c'était la famille des Balthes ; chez les Ostrogoths, celle des Amales ; chez les Bavarois, celle des Agilulfinges ; chez les Franks, celle des Mérovingiens. Seulement, cette royauté n'était pas immortelle comme celle de nos temps ; elle mourait avec le roi et se clouait dans le même cercueil.}}
{{Réf Livre
|titre= Fastes de la France, ou Tableaux chronologiques, synchroniques et géographiques de l'histoire de France, depuis l'établissement des Francs dans les Gaules jusqu'à nos jours
|auteur= [[w:Charles Mullié|Charles Mullié]]
|année d'origine=1832
|éditeur=Delalain
|année=1841
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}}
 
== Voir aussi ==