Esclavage
L'esclavage désigne les conditions sociales des esclaves, des travailleurs non libres et généralement non rémunérés qui sont juridiquement la propriété d'une autre personne et donc négociables, au même titre qu'un objet. Au sens large, l'esclavage est le système socio-économique reposant sur le maintien et l'exploitation de personnes dans cette condition. En France, il est considéré comme un crime contre l'humanité.
Philosophie
modifier- Politique, Aristote (trad. Jean Aubonnet), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France (CUF) », 1968, 1254a, p. 18
- Politique, Aristote (trad. Jean Aubonnet), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France (CUF) », 1968, 1255a, p. 20
- Denis Diderot, 1765, Encyclopédie, article "Humain", dans Diderot et l'Encyclopédie, paru chez Armand Colin, 1962, p.417, Jacques Proust.
- De l'esprit des lois (1748), Montesquieu, éd. Firmin Didot frères, 1862, p. 202
- Du contrat social, Jean-Jacques Rousseau, éd. De l'Imprimerie d'Amable Le Roy, 1792, p. 19
- Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - Discours sur les sciences et les arts, Jean-Jacques Rousseau, éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion / Philosophie », 1995 (ISBN 2-08-070243-2), partie II, p. 232 (texte intégral sur Wikisource)
Alexis de Tocqueville
modifier- « Correspondance américaine et européenne », dans Œuvres complètes, Alexis de Tocqueville, éd. Gallimard, 1986, t. VII, p. 163-164
Je ne crois donc pas qu'à aucune époque l'esclavage ait été utile à la vie et au bien-être social. Je Ie croirais, que je n'irais pas encore jusqu'à en conclure qu'à aucune époque l'institution de l'esclavage a été bonne et légitime.
Je n'admettrai point qu'un acte injuste, immoral, attentatoire aux droits les plus sacrés de l'humanité, puisse jamais se justifier par une raison d'utilité. Ce serait admettre la maxime que la fin justifie les moyens, et c'est une maxime que j'ai toujours détestée, et que je détesterai toujours.
L'esclavage, eût-il en effet contribué à sauver la vie de quelques hommes et augmenté la richesse de quelque peuple, ce que je nie, n'en reste pas moins à mes yeux un horrible abus de la force, un mépris de toutes les lois divines et humaines, qui nous défendent de priver de la liberté notre semblable et de le faire servir malgré lui à notre bien-être.
Ces faits sont odieux de nos jours, ils ne l'étaient pas moins il y a trois mille ans.
- « Mélanges », dans Œuvres complètes, Alexis de Tocqueville, éd. Gallimard, 1989, t. XVI, p. 166-167
- « Essais sur les Mœurs » (1756), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 12, chap. CLII-Des iles françaises, p. 419
- « Essais sur les Mœurs » (1756), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 13, chap. CXCVII.Résumé de toute cette histoire..., p. 180
Politique
modifier- « J'ai l'honneur (...) de demander à l'assemblée nationale l'abolition de la peine de mort. », Robert Badinter, Journal Officiel de la République Française (ISSN 0429-3088), nº 27/1981, 18 septembre 1981, p. 1141
Jacques Pierre Brissot, Réflexions sur le Code noir, 1790
modifier- Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 3
- Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 4-5
- Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 6-7
- Réflexions sur le Code noir, et dénonciation d’un crime affreux commis à Saint-Domingue, Jacques Pierre Brissot de Warville, J Pétion, Société des amis des Noirs, éd. Imprimerie du Patriote François, Paris, place du Théâtre Italien, 1790, p. 9
- « Voyage à l'Ile de France » (1769), dans Œuvres complètes, Bernardin de Saint-Pierre, éd. Méquignon-Marvis, 1818, t. 1, Lettre XII, Des Noirs, 1769, p. 162
- Réponse de Napoléon à Truguet hostile aux colons des îles et à l'esclavage.
- Napoléon Bonaparte, 21 ventôse an XI, Paris, séance du Conseil d’État, dans Le Consulat et l'Empire, paru chez Jules Renouard, 1834, p.323, A.C Thibaudeau.
- Campagnes d'Égypte et de Syrie 1798-1799 (dictées par lui-même à Saint-Hélène au gal Bertrand), Napoléon Bonaparte, éd. Comon et cie, 1847, t. 1, Affaires religieuses, p. 234
Code Noir
modifier- Code noir, Rédigé sous Louis XIV (1685) et modifié sous Louis XV (1724), éd. Sepia, 2006, Article 32 (1724), p. 55
vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les blancs. Je ne parle ici que de ceux d'Europe; car pour les blancs des colonies, je ne vous fais pas l'injure de les comparer avec vous ; je sais combien de fois votre fidélité, votre probité, votre courage ont fait rougir vos maîtres. Si on allait chercher un homme dans
les îles de l'Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu'on le trouverait. Votre suffrage ne procure point de places dans les colonies; votre protection ne fait point obtenir de pensions; vous n'avez pas de quoi soudoyer des avocats : il n'est donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent en défendant leur cause, que vous n'en avez trouvé qui se soient honorés en défendant la vôtre.- « Réflexions sur l'esclavage des nègres » (1781), dans Œuvres de Condorcet, Nicolas de Condorcet, éd. Firmin Didot frères, 1847, t. 7, p. 63
alors ils désertent, ils s'empoisonnent ; les femmes se font avorter, et l'habitation ne peut se soutenir qu'en tirant d'Afrique de nouvelles victimes. Il est si peu vrai que la population des nègres ne puisse se recruter par elle-même, qu'on voit la race des nègres marrons se soutenir dans les forêts, au milieu des rochers, quoique leurs maîtres s'amusent à les chasser comme des bêtes fauves, et qu'on se vante d'avoir assassiné un nègre marron , comme en Europe on tire vanité d'avoir tué par-derrière un daim ou un chevreuil. Si les nègres étaient libres, ils deviendraient bientôt une nation florissante. Ils
sont, dit-on, paresseux , stupides et corrompus ; mais tel est le sort de tous les esclaves.- « Réflexions sur l'esclavage des nègres » (1781), dans Œuvres de Condorcet, Nicolas de Condorcet, éd. Firmin Didot frères, 1847, t. 7, p. 88-89
pas d'esclaves en France, n'esl-il pas vrai que nous laissons dans l'esclavage des hommes sensibles et braves, qui ont reconquis leurs droits? Vainement aurions-nous proclamé la liberté et l'égalité, s'il reste sur le territoire de la République un seul homme qui ne soit pas libre comme l'air qu'il respire, s'il existe encore un esclave ! Proclamons la liberté des hommes de couleur !
- Jean-François Delacroix, 4 février 1794, Assemblée nationale, dans L'abolition de l'esclavage, paru chez J. Lecoffre, 1861, p.13, Augustin Cochin.
- Les Damnés de la Terre (1961), Frantz Fanon, éd. La Découverte poche, 2002, p. 94
- (de) Wenn Hitler siegt gibt es ein großes Sklavenreich mit Namen “Europa.”
- Journal, Friedric Kellner (trad. Wikiquote), éd. N/A (non publié), 25 juin 1941, p. 77
comptés parmi les hommes.
- Les Prolégomènes (1377), Ibn Khaldoun, éd. Imprimerie impériale, 1863, t. 1, p. 115 (lire en ligne)
- La Civilisation des Arabes (1884), Gustave Le Bon, éd. La Fontaine au Roy, 1990, Livre quatrième, chapitre deuxième, Mœurs et coutumes, p. 284
Or, ces chefs de familles, ces maîtres d'esclaves, c'est la première et la véritable noblesse de France. Elle ne s'appelait pas encore de ce nom, au cinquième ou au sixième siècle, parce que les esclaves n'ayant pas d'existence politique ou civile, elle était assez distinguée d'eux par le fait ; mais lorsqu'affranchis par des causes diverses, les esclaves firent partie de la nation et s'appelèrent aussi Franks, Visigoths, Bourguignons ; dès ce moment, il y eut Frank et Frank, Visigoth et Visigoth ; les uns de race libre, les autres de race esclave. La société porta désormais sur deux idées, Noblesse et Roture qui ne tardèrent pas à établir entr'elles une grande distance sociale.
Il reste donc évident que c'est à la noblesse qu'appartenait, dés l'origine, le sol entier de la France. C'est donc la noblesse qui a précédé toute autorité, toute force ; c'est elle qui est l'aînée de la royauté et du peuple. Mais cette royauté l'a tuée et ce peuple l'a traînée sur la claie. Louis XI lui a fait couper la tête, comme ennemie du trône ; et la Convention comme ennemie du club.
Il est inutile de dire que toutes les charges de l'État appartenaient à la noblesse ; cependant, bien que celui qu'on appelait le Roi fût simplement un noble placé a la tête de ses égaux, pour commander les armées, etc., il y avait une famille dans chaque nation, spécialement en possession de l'usage de fournir les Rois : chez les Visigoths, c'était la famille des Balthes ; chez les Ostrogoths, celle des Amales ; chez les Bavarois, celle des Agilulfinges ; chez les Franks, celle des Mérovingiens. Seulement, cette royauté n'était pas immortelle comme celle de nos temps ; elle mourait avec le roi et se clouait dans le même cercueil.- Fastes de la France, ou Tableaux chronologiques, synchroniques et géographiques de l'histoire de France, depuis l'établissement des Francs dans les Gaules jusqu'à nos jours (1832), Charles Mullié, éd. Delalain, 1841, p. 23
Général Rochambeau
modifier- Le général Rochambeau chargé par Napoléon Ier de reconquérir Haïti écrit au général Ramel le 15 germinal 1803. Rochambeau ajouta "Le capitaine général trouvait très déplacée ma répugnance à me servir des chiens, je ne pus jamais lui faire entendre raison".
- Donatien-Marie-Joseph de Rochambeau, avril 1803, Haïti, dans Vie de Toussaint Louverture, paru chez Ollendorf, 1889, p.373, Victor Schoelcher.
- Esclavage et colonisation (1948), Victor Schoelcher, éd. PUF, 1948, p. 71
- Discours du 25 août 1958 à Conakry, lors de la visite du général de Gaulle venu promouvoir la constitution de la Communauté française.
- Ahmed Sékou Touré, 25 août 1958, Conakry, dans BBCAfrique.com, paru 3 octobre 2008, Ahmed Sékou Touré : parus dans l'article intitulé « Guinée: 50 ans de « pauvreté » ».
- Citation choisie pour le 20 juin 2017.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 242
Littérature
modifierson chemin. L’admirable ait que le nègre ait tenu !
- Esclavage et colonisation (1948), Victor Schoelcher, éd. PUF, 1948, Introduction par Aimé Césaire, p. 17-18
Oswald Durand, Chant National, 1893
modifierQuand nos aïeux brisèrent leurs entraves,
Ce n’était pas pour se croiser les bras.
Pour travailler en maîtres, les esclaves
Ont embrassé, corps à corps, le trépas.
Leur sang, à flots, engraissa nos collines.
À notre tour, jaunes et noirs, allons!
Creusons le sol légué par Dessalines :
Notre fortune est là dans nos vallons.
- Anthologie haïtienne des poètes contemporains (1904-1920), Oswald Durand, éd. Aug. A. Heraux, 1920, Chant National, p. 19, vers 1-8 (texte intégral sur Wikisource)
- Louis de Jaucourt, 1766, Encyclopédie, article "Traite des Nègres", dans Encyclopédie, ou, Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des Métiers, paru chez Flammarion, 1986, p.337, Alain Pons.
- Candide, ou l'Optimisme (1759), Voltaire, éd. Hachette, coll. « Classiques Hachette », 1991 (ISBN 2-01-017875-0), chap. 19 (« Ce qui leur arriva à Surinam, et comment Candide fit connaissance avec Martin »), p. 104 (texte intégral sur Wikisource)
Médias
modifierÉric Conan
modifier- « Encore aujourd'hui », Éric Conan, L'Express, 4 mai 2006, p. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/encore-aujourd-hui_482221.html
- « Encore aujourd'hui », Éric Conan, L'Express, 4 mai 2006, p. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/encore-aujourd-hui_482221.html
- « Encore aujourd'hui », Éric Conan, L'Express, 4 mai 2006, p. http://www.lexpress.fr/actualite/societe/encore-aujourd-hui_482221.html
Cinéma
modifierBlade Runner, 1982
modifier- Rutger Hauer, Blade Runner (1982), écrit par Hampton Fancher et David Peoples