Simone Weil
- Ne doit pas être confondue avec la femme politique Simone Veil.
Simone Weil, née à Paris le 3 février 1909 et morte à Ashford le 24 août 1943, est une philosophe française.
Citations de Simone Weil
modifierRéflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, 1934
modifier- Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (1934), Simone Weil, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 1955, p. 39
- Citation choisie pour le 29 juillet 2009.
- Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (1934), Simone Weil, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 1955, p. 46
Note sur la suppression générale des partis politiques, 1940
modifierLa démocratie, le pouvoir du plus grand nombre, ne sont pas des biens. Ce sont des moyens en vue du bien, estimés efficaces à tort ou à raison.
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 21
Si des individus passionnés, enclins par la passion au crime et au mensonge, se composent de la même manière en un peuple véridique et juste, alors il est bon que le peuple soit souverain. Une constitution démocratique est bonne si d'abord elle accomplit dans le peuple cet état d'équilibre, et si ensuite seulement elle fait en sorte que les vouloirs du peuple soient exécutés. Le véritable esprit de 1789 consiste à penser, non pas qu'une chose est juste parce que le peuple la veut, mais qu'à certaines conditions le vouloir du peuple a plus de chances qu'aucun autre vouloir d'être conforme à la justice.
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 23, 24
Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels.
On peut en énumérer trois :
Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.
Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.
La première fin, et, en dernière analyse, l'unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.
Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration.
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 28
Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice.
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 33
Presque partout - et même souvent pour des problèmes purement techniques - l'opération de prendre parti, de prendre position pour ou contre, s'est substituée à l'opération de la pensée.
C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.
Il est douteux qu'on puisse remédier à cette lèpre, qui nous tue, sans commencer par la suppression des partis politiques.
- Note sur la suppression générale des partis politiques (1940), Simone Weil, éd. Flammarion, coll. « Climats », 2017 (ISBN 978-2-0814-0874-6), p. 54, 55
Conditions premières d'un travail non servile, 1942
modifierIl n'y a pas le choix des remèdes. Il n'y en a qu'un seul. Une seule chose rend supportable la monotonie, c'est une lumière d'éternité ; c'est la beauté.
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 17
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 35
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 36
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 50
Les choses jouent le rôle des hommes, les hommes jouent le rôle des choses ; c'est la racine du mal.
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 53
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 62
- Conditions premières d'un travail non servile (1942), Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « Carnets », 2014, p. 66
La Pesanteur et la Grâce, 1947
modifier- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 28
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 65
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 66
- Citation choisie pour le 19 octobre 2019.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 74
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 74
- Citation choisie pour le 7 janvier 2017.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 76
- Citation choisie pour le 3 octobre 2010.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 78
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 95
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 97
Là est la véritable preuve que le christianisme est quelque chose de divin.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 103
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 126
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 133
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 134
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 178
- Citation choisie pour le 6 décembre 2019.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, 1988 (ISBN 978-2-259-19202-6), p. 179
Aimer Dieu à travers la destruction de Troie et de Carthage, et sans consolation. L'amour n'est pas consolation, il est lumière.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 58
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 199
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 207
- Citation choisie pour le 23 novembre 2024.
La foi ne doit-elle pas être adhésion de cette espèce ?
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 208
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 232
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 239
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 242
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 270
Il dépend de nous, non pas de briser la centralisation (car elle fait automatiquement boule de neige jusqu'à la catastrophe) mais de préparer l'avenir.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 270
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 270
En ce sens, la servitude des travailleurs manuels est irréductible.
Effort sans finalité.
C'est terrible — ou plus beau que tout — si c'est finalité sans fin. Le beau seul permet d'être satisfait de ce qui est.
Les travailleurs ont besoin de poésie plus que de pain. Besoin que leur vie soit une poésie. Besoin d'un lumière d'éternité.
Seule la religion peut être source de cette poésie.
Ce n'est pas la religion, c'est la révolution qui est l'opium du peuple.
- La Pesanteur et la Grâce, Simone Weil, éd. Plon, coll. « Agora », 1988 (ISBN 978-2-266-04596-4), p. 274
L'Enracinement, 1949
modifier- L'Enracinement, Simone Weil, éd. Gallimard, 1949, p. 9
- Citation choisie pour le 16 mars 2008.
- Citation choisie pour le 20 mars 2009.
- L'Enracinement, Simone Weil, éd. Gallimard, 1949, p. 10
- L'Enracinement, Simone Weil, éd. Gallimard, 1949, p. 16
- L'Enracinement, Simone Weil, éd. Gallimard, 1949, p. 170
- L'Enracinement, Simone Weil, éd. Gallimard, 1949, p. 184
- L'enracinement: prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain (1949), Simone Weil, éd. Gallimard, 1960, écrit en 1943, p. 127
- Citation choisie pour le 19 février 2011.
Amour de la vérité est une expression impropre. La vérité n'est pas un objet d'amour. Elle n'est pas un objet. Ce qu'on aime, c'est quelque chose qui existe, que l'on pense, et qui par là peut être occasion de vérité ou d'erreur. Une vérité est toujours la vérité de quelque chose. La vérité est l'éclat de la réalité. L'objet d'amour n'est pas la vérité, mais la réalité. Désirer la vérité, c'est désirer un contact avec une réalité, c'est l'aimer. On ne désire la vérité que pour aimer dans la vérité. On désire connaître la vérité de ce qu'on aime. Au lieu de parler d'amour de la vérité, il vaut mieux parler d'un esprit de vérité dans l'amour.
- L'Enracinement de Simone Weil
- « Simone Weil, la fulgurante », Marc Riblet, L'Express THEMA, nº 13, février-mars 2017, p. 203
La Condition ouvrière, 1951
modifier- La Condition ouvrière, Simone Weil, éd. Gallimard, coll. « NRF », 1951, p. 208
- Citation choisie pour le 24 juillet 2008.
Oppression et Liberté, 1955
modifier- Oppression et Liberté, Simone Weil, éd. Gallimard, coll. « Espoir », 1955, p. 155
Mon dialogue avec Simone Weil, 1984
modifier- Mon dialogue avec Simone Weil, Joseph-Marie Perrin, Simone Weil, éd. Nouvelle Cité, coll. « Rencontres », 1995 (ISBN 2853130924), p. 172
Écrits historiques et politiques
modifier- « Lettre à Jean Giraudoux » (1940), dans Écrits historiques et politiques, Simone Weil, éd. Gallimard, 1960, p. 362
- « À propos de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français » (1943), dans Écrits historiques et politiques, Simone Weil, éd. Gallimard, 1960, p. 372-373
- « À propos de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français » (1943), dans Œuvres, Simone Weil, éd. Gallimard, 1999, p. 431
- « Qui est coupable des menées antifrançaises » (1938), dans Écrits historiques et politiques, Simone Weil, éd. Gallimard, 1960, p. 341
- « Réflexion sur les origines de l'hitlérisme » (1940), dans Écrits historiques et politiques, Simone Weil, éd. Gallimard, 1960, p. 13-14
- Pensées sans ordre concernant l'amour de Dieu, Simone Weil, éd. Gallimard, 1962, Lettre de Simone Weil à Déodat Roché, p. 64
Citations rapportées
modifier- Mille pardons, Guillemette de Sairigné, éd. Robert Laffont/bouquins/segher, 2010 (ISBN 978-2221112755), p. (lire en ligne)
- Simone Weil, L'Enracinement, 1949
- Nos Limites, Gaultier Bès, éd. Le Centurion, 2014 (ISBN 979-10-9280112-5), p. 61-62
Citations sur Simone Weil
modifierJ’ai la gorge sèche en lisant l’insupportable Simone Weil. Je vois, qu’on me pardonne cette image, une chouette chevêche, une chouette de neige blanche avec des yeux immenses où luit en double le soleil de la vie, le soleil de la mort.
- « La grande Chartreuse », Christian Bobin, dans Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Éditions de l'Herne, 2014 (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 208
La pensée guérisseuse de Simone Weil invite tout à la fois au détachement absolu et à l’amour fou. Tenir ces deux choses à la même seconde serait réussir sa vie, sans aucun doute. Mais qui le peut ?
- « La grande Chartreuse », Christian Bobin, dans Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Éditions de l'Herne, 2014 (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 208
Simone Weil adorait les couchers de soleil. Le jour où je verrai le masque en face, j’aurai l’âme ensanglantée de soleil et je connaîtrai alors ce qui traversait le silence des pauvres et les colères de Simone Weil – cet amour épuisant, non voulu, inaccessible et seul désirable.
- « La grande Chartreuse », Christian Bobin, dans Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Éditions de l'Herne, 2014 (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 208
Méditant avec vous sur l'âme, il me paraît impossible de ne pas vous parler de Simone Weil, cette figure d'absolu qui a traversé en l'éclairant le sombre XXe siècle. Vie complexe, intense, qui a embrassé, en une brève existence, les multiples aspects de la réalité humaine. Pourtant, si je dois tenter de résumer son destin, j'oserais la formule suivante : un cheminement vers l'âme. C'est dire que sa vie a été une incessante quête de l'essentiel.
À vrai dire, je pense que c'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles Simone Weil n'est pas à la mode actuellement, parce qu'elle se situe au sens contraire du fidéisme contemporain. Ainsi des gens comme Maurice Clavel, derrière Foucault, un certain kantisme, proclament que la foi se défend malgré tous les savoirs. Chez Simone Weil, la qualité de sa foi et son intellectualisme apparaissent d'une puissance absolument gigantesque. D'aucuns ont l'impression que cette attitude est dépassée. À mon avis, non. Simone Weil pourrait constituer une ressource prodigieuse face à ce fidéisme.
- Entretien avec René Girard
- Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Éditions de l'Herne, 2014 (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 28
Actuellement, on assiste à toutes les inversions de la charité, à cette manière d'usurper le ressentiment de la charité. Ce que d'ailleurs Simone Weil voit très bien. Elle en parle moins que Nietzsche mais elle discerne parfaitement la corruption du religieux sous couvert de religieux lui-même. Erreur d'appréciation que Nietzsche n'a pas su éviter. Elle presse l'exploitation idéologique du religieux, le fait que finalement il est partout présent sous une forme corrompue : corruptio optimi pessima. Elle aurait eu beaucoup de choses à dire sur notre époque.
- Entretien avec René Girard
- Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Éditions de l'Herne, 2014 (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 32
François L'Yvonnet
modifier« Il me parait impossible d'imaginer pour l'Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans l'Enracinement », c'est en ces termes qu'Albert Camus dont on célèbre en 2013 le centenaire de la naissance, annonçait en 1949 la publication posthume de la dernière œuvre de Simone, restée inachevée.
- Une pensée pour notre temps, François l'Yvonnet
- Simone Weil, Cahier dirigé par Emmanuel Gabellieri et François l'Yvonnet, éd. Editions de l'Herne, 2014 (ISBN 978-2-8519-7174-6), p. 9