« Jean d'Ormesson » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
→‎Romans : +1
Balise : Éditeur de wikicode 2017
Et moi, je vis toujours
Balise : Éditeur de wikicode 2017
Ligne 1 053 :
|page=196
|ISBN=2-221-10483-8
}}
 
=== ''Et moi, je vis toujours'' ===
{{citation|
Ce qu'il y a de merveilleux avec la guerre de Troie, c'est que, contrairement à la règle qui veut que l'histoire soit la mère de la poésie, c'est ici de la poésie que surgit enfin l'histoire. Presque tout ce que vous savez de la guerre de Troie sort de ''l'Iliade'' d'[[Homère]] — dont nous ne savons pas grand-chose, pas même s'il a vraiment existé. ''L'Iliade'' de ce poète inconnu, peut-être aveugle, peut-être légendaire, mais en tout cas génial, est la source de tout un pan immense de l'histoire universelle.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=26, 27
}}
 
{{citation|
Avec [[Héraclite d'Éphèse|Héraclite]] à Éphèse et Parménide en Grande-Grèce, l'oiseau de minerve, sa chouette, son hibou — la philosophie prend son envol. Pour Héraclite, tout passe, tout change, rien ne dure. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. L'univers n'est qu'une succession d'illusions éphémères. Pour Parménide, c'est le contraire. Le monde est solide et dense. Un mot le résume : l'être. L'être est, un point c'est tout. Beaucoup s'imaginent qu'il peut y avoir un néant, du non-être. C'est une erreur. L'être est. Le non-être n'est pas et il ne faut pas en parler. Toute l'histoire de la philosophie à venir sort de l'opposition entre Héraclite et Parménide. [[Platon]] et [[Baruch Spinoza|Spinoza]] seront du côté de Parménide et de sa substance infinie et éternelle. [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] et [[Karl Marx|Marx]] seront du côté d'Héraclite. Ils reconnaîtront en lui le maître de la dialectique.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=32, 33
}}
 
{{citation|
Nous devons tout à la Grèce et à Rome. Et pourtant, tout au long de ces siècles de puissance et de gloire, un seul événement, le plus inaperçu d'abord et le plus décisif sans doute de l'histoire des hommes, s'inscrit soudain dans l'espace et le temps : un enfant naît sous le règne d'Auguste.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=45, 46
}}
 
{{citation|
L'histoire prend souvent des chemins détournés pour parvenir à son but. Dieu se sert de lignes courbes pour écrire très droit. Ce ne sont pas les empereurs, ce ne sont pas les puissants de ce monde, ce ne sont pas les riches dont [[Jésus]] ne dit pas de bien qui font triompher le christianisme. Ce sont les pauvres, les esclaves, les femmes — et les barbares.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=47
}}
 
{{citation|
Le miracle français était politique, économique et militaire. Il était surtout littéraire, intellectuel, artistique et culturel. Il était lié à des victoires, au commerce, à l'industrie, à la multiplication des ateliers, au savoir-faire de nos artisans. Il reposait d'abord sur l'usage et le triomphe d'une langue qui allait devenir la langue de l'Europe et donner à la France, pour un siècle, et peut-être pour un peu plus, le premier rang dans le monde.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=170
}}
 
{{citation|
Le XVII{{e}} est un siècle d'écrivains. le XVIII{{e}} est un siècle d'intellectuels.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=173
}}
 
{{citation|
Dans beaucoup de régions, et notamment dans cette Europe qui continue à régner sur le monde, la bourgeoisie domine les deux siècles qui succèdent à l'Ancien Régime, à la Révolution et à l'Empire. Beaucoup de définitions ont été données du bourgeois. Il est réservé et il a des réserves. Il ne s'engage jamais tout entier. Il a plus d'intérêts que d'idéal. Il aime le confort et il est conformiste. Il est prudent, sûr de lui, parfois chafouin, affolé de culture, près de ses sous. Il se réclame d'un passé d'ailleurs plutôt récent, d'un art souvent moderne pour essayer de donner le change, de la tradition, de la beauté. Il tente toujours de passer pour audacieux, mais il craint l'avenir, les artistes et l'amour. Il est plus familier des banques et des assurances que de l'agriculture et de la pêche en haute mer. Tout tient en un seul mot : l'argent. Orgueilleux et hautains, les aristocrates méprisaient un argent dont ils manquaient rarement. Les bourgeois ont un faible pour l'argent — même celui qu'ils n'ont pas et après lequel ils ne cessent jamais de courir.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=214
}}
 
{{citation|
Déclenchée par un fait divers presque dérisoire, qui sert de prétexte à des haines recuites, la Grande Guerre est une guerre civile aux dimensions mondiales. Dénoncée par un petit nombre de grands esprits qui, d'un côté comme de l'autre, passent aussitôt pour des traîtres, elle va provoquer de grandes souffrances dans les deux camps, entraîner la mort de plus huit millions d'êtres humains et ouvrir la voie au déclin de l'Europe.
}}
{{Réf Livre
|titre=Et moi, je vis toujours
|auteur=Jean d'Ormesson
|éditeur=Gallimard
|année=2018
|ISBN=978-2-07-274430-3
|page=233
}}