« Jorge Luis Borges » : différence entre les versions

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L'aleph
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|collection=Folio n°614
|page=141}}
 
== ''[[w:L'Aleph|L'Aleph]]'', 1942 ==
{{citation|
À l'impression d'antiquité inouïe, d'autres s'ajoutèrent, celle de l'indéfinissable, celle de l'atroce, celle du complet non-sens. J'étais passé par un labyrinthe, mais la très nette Cité des Immortels me fit frémir d'épouvante et de dégoût… Un labyrinthe est une chose faite à dessein pour confondre les hommes ; son architecture, prodigue en symétries, est orientée à cette intention. Dans les palais que j'explorai imparfaitement, l'architecture était privée d'intention.
|précisions=L'immortel
}}
{{Réf Livre
|titre=L'Aleph
|auteur=Jorge Luis Borges
|éditeur=Gallimard
|traducteur=L'imaginaire
|chapitre=L'immortel
|année=1995
|année d'origine=1949
|ISBN=2-07-029666-0
|page=23
}}
 
{{citation|
« ''Argos'', criai-je, ''Argos''. » <br />
Alors avec étonnement, comme s'il découvrait une chose perdue et oubliée depuis longtemps, Argos bégaya ces mots : « ''Argos, chien d'Ulysse''. » Puis, toujours sans me regarder : « ''Ce chien couché sur le fumier.'' » <br />
Nous accueillons facilement la réalité, peut-être parce que nous soupçonnons que rien n'est réel. Je lui demandai ce qu'il savait de l'''Odyssée''. L'usage du grec lui était pénible ; je dus répéter ma question. <br />
« ''Très peu'', dit-il, ''moins que le premier rhapsode. Il y a déjà mille cent ans que je l'ai inventée.'' »
|précisions=L'immortel
}}
{{Réf Livre
|titre=L'Aleph
|auteur=Jorge Luis Borges
|éditeur=Gallimard
|traducteur=L'imaginaire
|chapitre=L'immortel
|année=1995
|année d'origine=1949
|ISBN=2-07-029666-0
|page=27, 28
}}
 
{{citation|
Il n'y a pas de mérites moraux ou intellectuels. [[Homère]] composa ''L'Odyssée'' ; aussitôt accordé un délai infini avec des circonstances et des changements infinis, l'impossible était de ne pas composer, au moins une fois, ''L' Odyssée''. Personne n'est quelqu'un, un seul homme immortel est tous les hommes. Comme Corneille Agrippa, je suis dieu, je suis héros, je suis philosophe, je suis démon et je suis monde, ce qui est une manière fatigante de dire que je ne suis pas.
|précisions=L'immortel
}}
{{Réf Livre
|titre=L'Aleph
|auteur=Jorge Luis Borges
|éditeur=Gallimard
|traducteur=L'imaginaire
|chapitre=L'immortel
|année=1995
|année d'origine=1949
|ISBN=2-07-029666-0
|page=30, 31
}}
 
{{citation|
La mort (ou son allusion) rend les hommes précieux et pathétiques. Ils émeuvent par leur condition de fantômes ; chaque acte qu'ils accomplissent peut être le dernier ; aucun visage qui ne soit à l'instant de se dissiper comme un visage de songe. Tout, chez les mortels, a la valeur de l'irrécupérable et de l'aléatoire. Chez les Immortels, en revanche, chaque acte (et chaque pensée) est l'écho de ceux qui l'anticipèrent dans le passé ou le fidèle présage de ceux qui, dans l'avenir, le répéteront jusqu'au vertige. Rien qui n'apparaisse pas perdu entre d'infatigables miroirs. Rien ne peut arriver une seule fois, rien n'est précieusement précaire. L'élégiaque, le grave, le cérémoniel ne comptent pas pour les Immortels.
|précisions=L'immortel
}}
{{Réf Livre
|titre=L'Aleph
|auteur=Jorge Luis Borges
|éditeur=Gallimard
|traducteur=L'imaginaire
|chapitre=L'immortel
|année=1995
|année d'origine=1949
|ISBN=2-07-029666-0
|page=32
}}
 
==''Essais'' ==