« Jean Giono » : différence entre les versions

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Les Trois Arbres de Palzem
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|ISBN=2-07-070190-5
|page=97
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{{citation|
Plus de blanc sur les cartes ! À part quelques touffes de roseaux instables aux sources du Nil, quelques marais fuégiens où les géographes n'ont pas encore pataugé, quelques nuages de poussière mal fixés dans les déserts d'Australie, tout le reste à été vu, revu, arpenté, mesuré, étiqueté, catalogué et classé. Le monde est connu. <br />
Mal connu : la multiplicité et la rapidité de nos moyens d'information le déforment. Le cireur de bottes du coin parle de la Mongolie et de la [[Chine]] comme s'il été le père Huc en personne. Ils les a vues à la télé.
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{{Réf Livre
|titre=Les Trois Arbres de Palzem
|auteur=Jean Giono
|éditeur=Gallimard
|année=2000
|année d'origine=1984
|ISBN=2-07-070190-5
|page=119
}}
 
{{citation|
J'ai d'extraordinaires soucis (qu'on s'ingénie, pour les besoins d'une cause, à rendre de plus en plus extraordinaires), sans posséder les moyens de m'en débarrasser. Je suis couvert d'images et d'idées sans espoir de pouvoir jamais acheter deux sous d'insecticide. Un monde artificiel me contient, au sein duquel la vérité : le saule, là-bas, la grange à Martin, ne sont plus que des fantômes.
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{{Réf Livre
|titre=Les Trois Arbres de Palzem
|auteur=Jean Giono
|éditeur=Gallimard
|année=2000
|année d'origine=1984
|ISBN=2-07-070190-5
|page=124
}}
 
{{citation|
Nous étions très pauvres. mon père gagnait dix-huit francs par semaine, ma mère en gagnait dix. Elle aurait été tentée de manger les pommes pourries, mon père non, et il fallait l'écouter. Nous avons toujours commencé par manger les meilleurs paumes, en tout. Nous sommes restés pauvres, mais notre vie n'a jamais été triste, et nous n'avons jamais eu besoin de personne pour faire notre bonheur. Mon père n'était pas homme à confier cette tâche au premier venu : syndicat, gouvernement. Notre bonheur était notre affaire. La pomme pourrie allait à la poubelle et nous mangions la bonne. « C'est précisément, disait mon père, parce que nous sommes pauvres. » C'était tant de gagné.
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{{Réf Livre
|titre=Les Trois Arbres de Palzem
|auteur=Jean Giono
|éditeur=Gallimard
|année=2000
|année d'origine=1984
|ISBN=2-07-070190-5
|page=131
}}
 
{{citation|
La laideur est devenue la matière première d'une profession. Pendant que des esprits intéressés la malaxent, la triturent, la préparent, la distribuent en pilules, en cachets, en suppositoires, les petits esprits suiveurs, en quête de nouveauté et de modernisme à tous prix, l'adoptent comme nourriture. Certes, je comprends bien que, pour qui a été jusqu'ici nourri de viandes saines, de poissons frais et de primeurs, bouffer de l'excrément est une sacré nouveauté. Mais qu'on me présente cette aberration comme un régime régénérateur, avouez qu'il y a de quoi regimber. Et que de boutiques pour présenter cette cuisine ! Architectes, peintres, sculpteurs, musiciens : tout le monde s'y met. <br />
Laissez-moi regarder encore un instant la feuillaison nouvelle des peupliers. cela sera tant de pris.
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{{Réf Livre
|titre=Les Trois Arbres de Palzem
|auteur=Jean Giono
|éditeur=Gallimard
|année=2000
|année d'origine=1984
|ISBN=2-07-070190-5
|page=154
}}
 
{{citation|
L'habitant des grottes de Lascaux et autres Altamira ne vivait pas que de chasse. Il avait besoin de spectacle et il le dessinait sur les parois de sa caverne. Il était alors libre de mêler les dieux et les drames à son univers. Il se donnait à son gré une tête d'oiseau, le corps d'une flèche et d'admirables orteils. Il faisait défiler devant lui des processions de cerfs, de chevaux, de bisons et même d'animaux fantastiques et inventés. Il se faisait peur et il se donnait l'avantage. Il organisait des événements. Il mettait en scène.
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{{Réf Livre
|titre=Les Trois Arbres de Palzem
|auteur=Jean Giono
|éditeur=Gallimard
|année=2000
|année d'origine=1984
|ISBN=2-07-070190-5
|page=179
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