« Jean Giono » : différence entre les versions

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Nous étions très pauvres. monMon père gagnait dix-huit francs par semaine, ma mère en gagnait dix. Elle aurait été tentée de manger les pommes pourries, mon père non, et il fallait l'écouter. Nous avons toujours commencé par manger les meilleurs paumes, en tout. Nous sommes restés pauvres, mais notre vie n'a jamais été triste, et nous n'avons jamais eu besoin de personne pour faire notre bonheur. Mon père n'était pas homme à confier cette tâche au premier venu : syndicat, gouvernement. Notre bonheur était notre affaire. La pomme pourrie allait à la poubelle et nous mangions la bonne. « C'est précisément, disait mon père, parce que nous sommes pauvres. » C'était tant de gagné.
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