« Christian Bobin » : différence entre les versions

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Nous sommes des gens à tête dure, bien plus dure que celle des guerriers du onzième siècle. Eux, ils allaient jusqu'à aimer le fer de l'épée qui s'enfonçait dans leurs entrailles. tout leur était virginal, même la mort. Il n'est qu'à voitvoir les pierres de leur abbatiale, tendres au soleil. Nous, notre tête, nos os et notre idée de l'avenir sont plus froids que du marbre. Le soleil rebondit sur nos lunettes endeuillées. Elles font miroir, mer d'huile : on n'y voit plus que soi, parlant à quelqu'un dont les yeux sont deux douves noires. Quand je regarde l'abbatiale dans les yeux, je ne me vois pas. Je vois les chagrins qui sont nos forces pures, l'éternité qui écosse des petits pois, un printemps aussi riche en couleurs que les tiroirs d'un marchand de pastels.
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{{Réf Livre