« Karl Popper » : différence entre les versions

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|chapitre=I. La connaissance conjecturale
|section=13.Au-delà des problèmes de l'induction et de la démarcation
|ISBN=978-2-0812-3364-5
|traducteur=Jean-Jacques Rosat
|année d'origine=1979
}}
 
 
{{citation|citation=Il partit donc de sa propre existence, qui lui semblait indubitable, puisque même le doute sur notre existence semble présupposer l'existence d'un douteur (d'un sujet qui doute).
 
Certes je ne suis pas plus sceptique sur l'existence de mon propre moi que Descartes ne l'était au sujet du sien. Mais je pense également (comme Descartes) que je mourrai bientôt et que cela ne changera pas grand chose dans le monde, sauf pour moi-même et deux ou trois amis. À l'évidence, ce qui touche à notre propre vie et à notre propre mort est d'une certaine importance, mais mon hypothèse (et je pense que Descartes en conviendrait) c'est que ma propre existence touchera à sa fin sans que pour autant le monde touche à sa fin. ''C'est une conception du sens commun, et c'est le principe central de ce que l'on peut appeler le « réalisme ».'' (On traitera du réalisme de manière plus approfondie dans un instant.)
 
J'admets que la croyance en notre propre existence est très forte. Mais ce que je n'admets pas, c'est qu'elle puisse supporter quelque chose comme le poids de l'édifice cartésien ; comme base de départ, elle est beaucoup trop étroite. Je ne pense pas non plus, soit dit au passage, qu'elle soit aussi indubitable que le croyait (avec quelque excuse) Descartes.
}}
{{Réf Livre|titre=La connaissance objective
|auteur=Karl Popper
|éditeur=Flammarion
|collection=Champs essais
-|année=1998
|page=87-88
|chapitre=II. Les deux visages du sens commun
|section=3 Divergence avec les autres approches
|ISBN=978-2-0812-3364-5
|traducteur=Jean-Jacques Rosat
|année d'origine=1979
}}
 
 
{{citation|citation=Ma thèse au contraire est qu'il n'y a rien de direct ni d'immédiat dans notre expérience : il nous faut apprendre que nous avons un moi, qui dure dans le temps et continue d'exister même pendant notre sommeil et l'inconscience totale ; il nous faut aussi apprendre tout ce qui concerne notre propre corps et celui des autres. Il s'agit exclusivement de décodage ou d'interprétation. Nous apprenons si bien à décoder que tout devient pour nous « direct » ou « immédiat » ; mais il en va de même pour l'homme qui a appris le morse ou, pour prendre un exemple plus familier, pour celui qui a appris à lire un livre : le livre lui parle « directement », « immédiatement ». Nous savons néanmoins qu'il s'agit d'un processus complexe de décodage ; s'il semble direct et immédiat, c'est qu'il résulte d'un entraînement, comme pour jouer du piano ou conduire une voiture.
}}
{{Réf Livre|titre=La connaissance objective
|auteur=Karl Popper
|éditeur=Flammarion
|collection=Champs essais
|année=1998
|page=89
|chapitre=II. Les deux visages du sens commun
|section=3 Divergence avec les autres approches
|ISBN=978-2-0812-3364-5
|traducteur=Jean-Jacques Rosat
|année d'origine=1979
}}
 
 
{{citation|citation=Ma thèse est que le réalisme n'est ni démontrable ni réfutable. Le réalisme, comme tout ce qui n'est pas du ressort de la logique ou de l'arithmétique finie, n'est pas démontrable ; mais alors que les théories scientifiques empiriques sont réfutables, le réalisme ne l'est même pas. (Il partage cette non-réfutabilité avec nombre de théories philosophiques ou « métaphysiques », et en particulier avec l'idéalisme.) Mais il relève d'une argumentation, et le poids des arguments en sa faveur est écrasant.
}}
{{Réf Livre|titre=La connaissance objective
|auteur=Karl Popper
|éditeur=Flammarion
|collection=Champs essais
|année=1998
|page=90-91
|chapitre=II. Les deux visages du sens commun
|section=5. Arguments en faveur du réalisme
|ISBN=978-2-0812-3364-5
|traducteur=Jean-Jacques Rosat