« Histoire de ma vie (Casanova) » : différence entre les versions

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{{Citation|citation=[Casanova a été convoqué pour répondre de l’accusation de porter un faux nom, et s’en explique au bourgmestre.] L’alphabet est la propriété de tout le monde ; c’est incontestable. <!--p.729-->J’ai pris huit lettres, et je les ai combinées de façon à produire le mot Seingalt. Ce mot ainsi formé m’a plu et je l’ai adopté pour mon appellatif, avec la ferme persuasion que personne ne l’ayant porté avant moi, personne n’a le droit de me le contester, et bien moins encore de le porter sans mon consentement.
| langue = fr
| original =
[Le bourgmestre a convoqué Casanova.] — Pourquoi, me dit-il, portez-vous un faux nom ? […] vous vous appelez Casanova et non Seingalt, pourquoi ce dernier nom ? — Je prends ce nom, ou plutôt je l’ai pris, parce qu’il est à moi. […] Parce que j’en suis l’auteur ; mais cela n’empêche pas que je ne sois aussi Casanova. — Monsieur, ou l’un ou l’autre. Vous ne pouvez pas avoir deux noms à la fois. — Les Espagnols et les Portuguais en ont souvent une demi-douzaine. — Mais vous n’êtes ni portugais ni espagnol ; vous êtes italien et après tout, comment peut-on être l’auteur d’un nom ? — C’est la chose du monde la plus simple et la plus facile. — Expliquez-moi cela. — L’alphabet est la propriété de tout le monde ; c’est incontestable. <!--p.729-->J’ai pris huit lettres, et je les ai combinées de façon à produire le mot Seingalt. Ce mot ainsi formé m’a plu et je l’ai adopté pour mon appellatif, avec la ferme persuasion que personne ne l’ayant porté avant moi, personne n’a le droit de me le contester, et bien moins encore de le porter sans mon consentement. — C’est une idée fort bizarre, mais vous l’appuyez d’un raisonnement plus spécieux que solide ; car votre nom ne peut être que celui de votre père. — Je pense que vous êtes dans l’erreur, car le nom que vous portez vous-même par droit d’hérédité n’a pas existé de toute éternité ; il a dû être fabriqué par un de vos ascendants qui ne l’avait point reçu de son père, quand bien même vous vous appelleriez Adam.
| précisions= Texte Casanova/Laforgue<ref name="Casanova-Laforgue"/>.
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{{Citation|citation=À la moitié du voyage l’enfant pleura ; il voulait du lait ; la maman découvre vite un robinet couleur de rose <!--p.893-->qu’elle n’est pas fâchée que j’admire, et je lui approche le poupon, qui rit de ce qu’il va manger et boire en même temps. Je convoitais le respectable tableau, ma joie était visible. Le joli rejeton rassasié s’en détache, je vois la blanche liqueur qui poursuit à ruisseler. “Ah ! madame. C’est un meurtre ; permettez à mes lèvres de cueillir ce nectar qui me mettra au nombre des dieux, et ne craignez pas que je vous morde.” Dans ce temps-là j’avais des dents. Je me suis nourri à genoux regardant la comtesse mère et sa sœur qui riaient paraissant avoir pitié de moi ; […]. Insatiable de faire rire, j’ai demandé à Clémentine si elle avait le courage de m’accorder la même faveur. “— Pourquoi non, si j’avais du lait ? — Vous n’avez besoin que d’en avoir la source. Je penserai au reste.” Mais à ces mots elle rougit si fort que je fus presque fâché de les avoir prononcés.
| précisions= {{Romain|j’avais des dents}} : arrivé à la soixantaine, Casanova n’avait plus de dents.
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| volume = 8
| chapitre = IX
| page = 898892-899893
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