Sphinx

créature mythologique
Cette page est une ébauche. N'hésitez pas à la modifier en ajoutant des citations admissibles !

Un sphinx ([sfɛ̃ks], grec ancien : σφίγξ, béotien : φίξ [pʰíːks]) (au féminin sphinge ou sphynge) est une créature légendaire ayant la tête d'un humain, d'un faucon, d'un chat ou d'un bélier et le corps d'un lion avec, dans certaines versions du mythe, les ailes d'un aigle.

Littérature

modifier

Sophocle, Œdipe roi, Ve siècle avant J.-C.

modifier
 
Œdipe et la Sphinx. Kylix attique à figures rouges découvert à Vulci, 470-460 av. J.-C. Attribué au Peintre d'Œdipe. Museo Gregoriano Etrusco (inv. 16541).

Œdipe : Et quelle détresse pouvait donc bien vous empêcher, quand un trône venait de crouler, d'éclaircir un pareil mystère ?
Créon : La Sphinx aux chants perfides, qui nous forçait à laisser là ce qui nous échappait, afin de regarder en face le péril placé sous nos yeux.

  • (grc)

    Οἰδίπους : κακὸν δὲ ποῖον ἐμποδών, τυραννίδος
    οὕτω πεσούσης, εἶργε τοῦτ᾽ ἐξειδέναι;
    Κρέων : ἡ ποικιλῳδὸς Σφὶγξ τὸ πρὸς ποσὶν σκοπεῖν
    μεθέντας ἡμᾶς τἀφανῆ προσήγετο.

  • (grc) Œdipe roi, Sophocle (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1998, p. 13, vers 128-131


Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, IIe siècle avant J.-C.

modifier
Sous son règne une lourde calamité s'abattit sur Thèbes. Car Héra envoya le Sphinx, dont la mère était Echidna et le père Typhon ; et elle avait le visage d'une femme, la poitrine et la queue d'un lion, et les ailes d'un oiseau. Et ayant appris une énigme des Muses, elle s'assit sur le Mont Phicion, et la proposa aux Thébains. Et l'énigme était la suivante : « Qu'est-ce qui a une voix et pourtant prend quatre pieds et deux pieds et trois pieds ? » Or les Thébains disposaient d'un oracle qui déclara qu'ils seraient débarrassés du Sphinx lorsqu'ils auraient répondu à son énigme ; alors ils se réunissaient souvent pour discuter d'une réponse, et quand ils étaient incapables d'en trouver une la Sphinx s'emparait de l'un d'eux et le dévorait.
  • (grc) τούτου δὲ βασιλεύοντος οὐ μικρὰ συμφορὰ κατέσχε Θήβας. ἔπεμψε γὰρ Ἥρα Σφίγγα, ἣ μητρὸς μὲν Ἐχίδνης ἦν πατρὸς δὲ Τυφῶνος, εἶχε δὲ πρόσωπον μὲν γυναικός, στῆθος δὲ καὶ βάσιν καὶ οὐρὰν λέοντος καὶ πτέρυγας ὄρνιθος. μαθοῦσα δὲ αἴνιγμα παρὰ μουσῶν ἐπὶ τὸ Φίκιον ὄρος ἐκαθέζετο, καὶ τοῦτο προύτεινε Θηβαίοις. ἦν δὲ τὸ αἴνιγμα: τί ἐστιν ὃ μίαν ἔχον φωνὴν τετράπουν καὶ δίπουν καὶ τρίπουν γίνεται: χρησμοῦ δὲ Θηβαίοις ὑπάρχοντος τηνικαῦτα ἀπαλλαγήσεσθαι τῆς Σφιγγὸς ἡνίκα ἂν τὸ αἴνιγμα λύσωσι, συνιόντες εἰς ταὐτὸ πολλάκις ἐζήτουν τί τὸ λεγόμενόν ἐστιν, ἐπεὶ δὲ μὴ εὕρισκον, ἁρπάσασα ἕνα κατεβίβρωσκε.
  • (grc) The Library (IIe siècle avant J.-C.), Apollodorus (trad. J. G. Frazer (anglais) et Wikiquote (français)), éd. Loeb, coll. « Loeb Classical Library », 1921, t. I, livre III, chapitre 5, section 8, p. 349


Henrik Ibsen, Peer Gynt, 1876

modifier

PEER GYNT : Je viens voir un ami de jeunesse.
BEGRIFFENFELD : Comment ? Le Sphinx ?
PEER GYNT : Je le connais d’ancienne date.


Théophile Gautier, Poésie diverses, 1833-1838

modifier
 
Œdipe et le Sphinx, Gustave Moreau, 1864. Metropolitan Museum of Arts.

Son visage de femme est le plus beau du monde ;
Son col est si charnu que vous l’embrasseriez ;
Mais quand on fait le tour, on voit sa croupe ronde,
On s’aperçoit qu’elle a des griffes à ses pieds.


Victor Hugo, Les Contemplations, 1858

modifier

L'être pour l'être est sphinx.
L'aube au jour parait blême
     L'éclair est noir pour le rayon.
[…]
La cendre ne sait pas ce que pense le marbre;
L'écueil écoute en vain le flot; la branche d'arbre
      Ne sait pas ce que dit le vent.


José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893

modifier

Au flanc du Cithéron, sous la ronce enfoui,
Le roc s'ouvre, repaire où resplendit au centre
Par l'éclat des yeux d'or, de la gorge et du ventre,
La Vierge aux ailes d'aigle et dont nul n'a joui.

  • Les Trophées (1893), José-Maria de Heredia, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1981, chap. Sphinx, La Grèce et la Sicile, p. 54


Albert Samain, La Symphonie héroïque, 1900

modifier

Seul, sur l’horizon bleu vibrant d’incandescence,
L’antique sphinx s’allonge, énorme et féminin.
Dix mille ans ont poussé ; fidèle à son destin,
Sa lèvre aux coins serrés garde l’énigme immense.


Robert Desnos, La Liberté ou l'amour, 1927

modifier

— Et pourquoi ? demande le sphinx.
— Parce que je le veux.
— C’est bien, tu peux passer, Œdipe idée et peau.


Liens externes

modifier

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :