Sphinx
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Un sphinx ([sfɛ̃ks], grec ancien : σφίγξ, béotien : φίξ [pʰíːks]) (au féminin sphinge ou sphynge) est une créature légendaire ayant la tête d'un humain, d'un faucon, d'un chat ou d'un bélier et le corps d'un lion avec, dans certaines versions du mythe, les ailes d'un aigle.
Littérature
modifierSophocle, Œdipe roi, Ve siècle avant J.-C.
modifierŒdipe : Et quelle détresse pouvait donc bien vous empêcher, quand un trône venait de crouler, d'éclaircir un pareil mystère ?
Créon : La Sphinx aux chants perfides, qui nous forçait à laisser là ce qui nous échappait, afin de regarder en face le péril placé sous nos yeux.
- (grc)
Οἰδίπους : κακὸν δὲ ποῖον ἐμποδών, τυραννίδος
οὕτω πεσούσης, εἶργε τοῦτ᾽ ἐξειδέναι;
Κρέων : ἡ ποικιλῳδὸς Σφὶγξ τὸ πρὸς ποσὶν σκοπεῖν
μεθέντας ἡμᾶς τἀφανῆ προσήγετο.
- (grc) Œdipe roi, Sophocle (trad. Paul Mazon), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 1998, p. 13, vers 128-131
Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, IIe siècle avant J.-C.
modifier- (grc) τούτου δὲ βασιλεύοντος οὐ μικρὰ συμφορὰ κατέσχε Θήβας. ἔπεμψε γὰρ Ἥρα Σφίγγα, ἣ μητρὸς μὲν Ἐχίδνης ἦν πατρὸς δὲ Τυφῶνος, εἶχε δὲ πρόσωπον μὲν γυναικός, στῆθος δὲ καὶ βάσιν καὶ οὐρὰν λέοντος καὶ πτέρυγας ὄρνιθος. μαθοῦσα δὲ αἴνιγμα παρὰ μουσῶν ἐπὶ τὸ Φίκιον ὄρος ἐκαθέζετο, καὶ τοῦτο προύτεινε Θηβαίοις. ἦν δὲ τὸ αἴνιγμα: τί ἐστιν ὃ μίαν ἔχον φωνὴν τετράπουν καὶ δίπουν καὶ τρίπουν γίνεται: χρησμοῦ δὲ Θηβαίοις ὑπάρχοντος τηνικαῦτα ἀπαλλαγήσεσθαι τῆς Σφιγγὸς ἡνίκα ἂν τὸ αἴνιγμα λύσωσι, συνιόντες εἰς ταὐτὸ πολλάκις ἐζήτουν τί τὸ λεγόμενόν ἐστιν, ἐπεὶ δὲ μὴ εὕρισκον, ἁρπάσασα ἕνα κατεβίβρωσκε.
- (grc) The Library (IIe siècle avant J.-C.), Apollodorus (trad. J. G. Frazer (anglais) et Wikiquote (français)), éd. Loeb, coll. « Loeb Classical Library », 1921, t. I, livre III, chapitre 5, section 8, p. 349
Henrik Ibsen, Peer Gynt, 1876
modifierPEER GYNT : Je viens voir un ami de jeunesse.
BEGRIFFENFELD : Comment ? Le Sphinx ?
PEER GYNT : Je le connais d’ancienne date.
- Peer Gynt (1876), Henrik Ibsen, éd. Perrin, 1899, acte IV, p. 167 (texte intégral sur Wikisource)
Théophile Gautier, Poésie diverses, 1833-1838
modifierSon visage de femme est le plus beau du monde ;
Son col est si charnu que vous l’embrasseriez ;
Mais quand on fait le tour, on voit sa croupe ronde,
On s’aperçoit qu’elle a des griffes à ses pieds.
- Œuvres de Théophile Gautier — Poésies, Théophile Gautier, éd. Lemerre, 1890, t. 1, Le Sphinx, p. 271 (texte intégral sur Wikisource)
Victor Hugo, Les Contemplations, 1858
modifierL'être pour l'être est sphinx.
L'aube au jour parait blême
L'éclair est noir pour le rayon.
[…]
La cendre ne sait pas ce que pense le marbre;
L'écueil écoute en vain le flot; la branche d'arbre
Ne sait pas ce que dit le vent.
- Les Contemplations, Victor Hugo, éd. Hachette, 1858, t. 1, p. 285
José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893
modifierAu flanc du Cithéron, sous la ronce enfoui,
Le roc s'ouvre, repaire où resplendit au centre
Par l'éclat des yeux d'or, de la gorge et du ventre,
La Vierge aux ailes d'aigle et dont nul n'a joui.
- Les Trophées (1893), José-Maria de Heredia, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1981, chap. Sphinx, La Grèce et la Sicile, p. 54
Albert Samain, La Symphonie héroïque, 1900
modifierSeul, sur l’horizon bleu vibrant d’incandescence,
L’antique sphinx s’allonge, énorme et féminin.
Dix mille ans ont poussé ; fidèle à son destin,
Sa lèvre aux coins serrés garde l’énigme immense.
- Œuvres de Albert Samain (1900), Albert Samain, éd. Mercure de France, 1921, partie La Symphonie héroïque, Le Sphinx, p. 165-166 (texte intégral sur Wikisource)
Robert Desnos, La Liberté ou l'amour, 1927
modifier— Et pourquoi ? demande le sphinx.
— Parce que je le veux.
— C’est bien, tu peux passer, Œdipe idée et peau.
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), V. La baie de la faim, p. 55