Syndrome d'Asperger

forme d'autisme

La notion de syndrome d'Asperger ([aspɛʁɡœʁ], de l'allemand [ˈaspɛʁɡɐ]) est utilisée jusqu'en 2018 pour désigner un autisme sans déficit intellectuel ni retard de langage. Le syndrome d'Asperger est défini cliniquement en 1981 par Lorna Wing, à partir de la « psychopathie autistique » décrite en 1944 par Hans Asperger. Le syndrome d'Asperger intègre les classifications nosographiques officielles en 1993 dans le cadre des troubles envahissants du développement (CIM-10), et en 1994 dans celui du DSM. Il est remplacé au cours des années 2010 par une approche plus évolutive des troubles du spectre de l'autisme (TSA). Le diagnostic de syndrome d'Asperger n'est plus utilisé par les médecins, et de moins en moins mentionné dans la littérature scientifique en raison du passé eugéniste de Hans Asperger.

Littérature

modifier

Hans Asperger

modifier
Tout ce qui sort de la norme, et donc considéré comme anormal, n'est pas nécessairement inférieur.
  • Le syndrome d'Asperger : guide complet, Tony Attwood (trad. Josef Schovanec), éd. De Boeck Supérieur, coll. « Questions de personne. Série TED », 2009  (ISBN 2804106233), p. 1


Tony Attwood

modifier
[...] elles sont un fil coloré dans la riche tapisserie de la vie. Notre civilisation serait extrêmement terne et stérile si nous n’avions pas et si nous ne chérissions pas les personnes atteintes du Syndrome d’Asperger.


J'espère qu'une meilleure conscience du public de la situation et des aptitudes des gens avec le Syndrome d'Asperger influencera les décisions des hommes politiques, en particulier parce qu'il y aura bientôt une déferlante d'adultes en quête d'un diagnostic. Ils forment la génération qui a manqué l'occasion d'être reconnue et comprise.


Il est important de comprendre que la personne Asperger a des aptitudes ToM et une empathie immatures ou réduites, mais non pas une absence d'empathie. Sous-entendre une absence d'empathie serait une terrible insulte aux personnes Asperger, avec pour corollaire qu'elles ne peuvent connaître ou se soucier des sentiments des autres. Elles ne sont pas capables de reconnaître les signaux subtils des états émotionnels, ou de « lire » des états d'âme complexes.


En conclusion, je fais mienne la remarque de Jennifer McIlwee Myers, qui a le Syndrome d'Asperger, et qui m'a écrit par mail : « Ne traitez pas l'intérêt spécifique comme une toxine à éliminer, mais comme un trait de caractère à utiliser. À mon avis, cela est une caractéristique qui peut être très avantageuse pour la société. »
  • Au sujet des intérêts spécifiques et restreints des personnes autistes avec le syndrome d'Asperger.


Lorsque la personne traditionnelle parle le "langage Asperger", elle doit expliciter ses intentions, éviter les ambiguïtés ou les subtilités non nécessaires. Il est aussi important de laisser à la personne Asperger un peu de temps pour réfléchir avant de répondre à une question, et de ne pas se sentir mal à l'aise lorsqu'il y a des moments de silence et un manque de contact oculaire.


La personne Asperger peut exprimer son amour de manière plus pragmatique ; ou, pour reformuler la citation de Star Trek (où Spock, en train d'examiner un extra-terrestre a dit : "C'est la vie, Jim, mais pas comme nous la connaissons"), dans le Syndrome d'Asperger, l'amour est bien là, mais pas comme nous le connaissons.
  • Au sujet des relations amoureuses des personnes ayant le syndrome d'Asperger.


Liane Holliday Willey

modifier
[...] peu importe les difficultés, je ne souhaite pas un traitement au Syndrome d'Asperger. Ce que je souhaiterais, c'est un traitement pour le mal répandu qui envahit beaucoup trop de vies, le mal qui fait que les gens se comparent à une norme, définie avec des standards parfaits et absolus, dont la plupart sont impossibles à atteindre pour qui que ce soit.
  • Vivre avec le syndrome d'Asperger : un handicap invisible au quotidien, Liane Holliday Willey (trad. Josef Schovanec), éd. De Boeck, 2010  (ISBN 2804101045), p. 7-8


[...] si nous ne cherchons qu'à changer la personne SA pour qu'elle puisse mieux se mêler à la société (...), alors nous nous fourvoyons. La communauté Asperger nous donne bien des motifs de satisfaction.
  • Vivre avec le syndrome d'Asperger : un handicap invisible au quotidien, Liane Holliday Willey (trad. Josef Schovanec), éd. De Boeck, 2010  (ISBN 2804101045), p. 10


Nita Jackson

modifier
Reconnaître votre Syndrome, l'étudier, et vous souvenir que tous ceux qui ne sont pas gentils avec vous à cause de votre différence ne méritent rien de votre part.
  • Le syndrome d'Asperger: guide complet, Tony Attwood (trad. Josef Schovanec), éd. De Boeck Supérieur, coll. « Questions de personne. Série TED », 2009  (ISBN 2804106233), p. 388


L'autisme serait devenu un grand sac fourre-tout où l'on jette pêle-mêle toutes sortes de choses sous forme de boudins plus ou moins gonflables - troubles envahissants du développement, troubles du spectre autistique avec autisme infantile, autisme atypique (?!), syndrome d'Asperger, syndrome de Rett (pour les filles), syndrome de Landrau-Kleffner, trouble désintégratif de l'enfance, troubles envahissant du développement non spécifiques (? !) - ce qui n'empêche pas l'incohérence de prétendre soigner par un petit nombre de méthodes contraignantes précises.
  • La crise de la philosophie en France au 21e siècle, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2013, chap. 11_Remarques sur la polémique sur l'autisme, p. 308-309


Alexandra Reynaud

modifier
La plupart des gens n'ont pas à se forcer pour sembler normaux, ils le sont. Moi je calcule tout, je copie tout, à la manière d'un faussaire.


Le SA [syndrome d'Asperger] est une variante neurodéveloppementale présente dès la naissance, c'est-à-dire que l'on vient au monde avec, et qu'on le gardera toute sa vie, quel que puisse être son cheminement !


L'autisme est multiple, protéiforme et sa prévalence est estimée à 1% de la population (soit un peu plus de 600 000 personnes en France). N'étant pas une maladie, il ne se soigne pas, ne se guérit pas, mais il évolue continuellement.


Bruno Bettelheim et son apologie de la « mère réfrigérateur », concept dans lequel il imputait l'autisme de l'enfant à un défaut supposé de chaleur affective de sa mère, ont causé énormément de tort aux autistes et à leurs familles.


Ils aimaient se bousculer, chahuter quand je ne jurais que par la quiétude. Je ne supportais pas que l'on m'effleure (alors être poussée ou agrippée...), jouer à l'élastique était insensé de mon point de vue et il m'était impossible d'avoir la moindre conversation intéressante avec ces êtres qui m'apparaissaient criards et tapageurs. Sans rien cultiver ni forcer, mais sans jamais non plus trouver le moyen de réduire ce fossé, j'étais le mouton noir.


Pour une multitude de raisons, comme une exclusion de toute norme sociale et relationnelle, un attachement extrême aux habitudes ou des éléments très personnels de mon enfance et de mon parcours, j'avais le sentiment prégnant que le surdouement n'expliquait pas tout chez moi.
  • Alexandra Reynaud est diagnostiquée à haut potentiel intellectuel après que son fils l'a été lui-même. Par la suite, elle est diagnostiquée autiste.


La synesthésie ne touche que 4% de la population humaine... mais elle est présente chez 20% de la population autiste.


Le syndrome d'Asperger n'est pas forcément couplé à un haut ou très haut QI ! Il est la plupart du temps présent chez des personnes avec un QI dans la norme (c'est-à-dire compris entre 70 et 130), manifestant ce que l'on appelle des pics d'habiletés dans des domaines très ciblés. Par ailleurs, on suppose aujourd'hui qu'un faible nombre d'autistes sont en vérité intellectuellement déficients.


Une évaluation pour une suspicion de positionnement sur le spectre autistique n'est pas une sinécure. On ne décide pas de l'entamer à la légère, pas plus que pour passer le temps, de même qu'elle n'est pas proposée à n'importe qui allant tambouriner à la porte d'une unité d'identification.


On ne souffre pas à proprement parler d'être Asperger. Ça ne fait pas mal ! Le corps n'est pas endolori, tout fonctionne normalement. Mais on peut immensément souffrir de l'ignorance, de l'intolérance, du regard condescendant et des remarques des autres. C'est ça, qui heurte en permanence.


La peur de la différence et le jugement hâtif n'aident pas les aspies à se sentir à leur place dans une société où rien n'est adapté à eux. Non seulement leur façon d'être au monde est mal comprise, mais en plus elle est source de bien des interprétations. Au lieu de leur demander ce qu'ils ressentent, on parle pour eux.


Elisabeth Roudinesco

modifier
C’est ainsi que des millions de personnes dans le monde, dites « autistes Asperger », arborent aujourd’hui fièrement ce nom pour se démarquer des « autistes de bas niveau » décrits par Kanner. Ils ignorent que ce nom est celui d’un criminel nazi.
  • « Avec « Les Enfants d’Asperger », l’historienne Edith Sheffer montre Hans Asperger en nazi et assassin d’enfant en ligne », Elisabeth Roudinesco, Le Monde, 28 Mars 2019, p. 3


Peter Vermeulen

modifier
La richesse de leur vocabulaire, leurs excellentes performances dans des domaines bien spécifiques, leur promptitude à engager la conversation, leur fantaisie trompent. Car derrière la façade d'une connaissance quasi encyclopédique et une éloquence charmante, se trouve un individu en souffrance pour qui le monde est un spectacle désordonné et incompréhensible.
  • Comprendre les personnes autistes de haut niveau: Le syndrome d'Asperger à l'épreuve de la clinique, Peter Vermeulen, éd. Dunod, 2013  (ISBN 2100703145), p. Résumé d'introduction (livre numérique)


Séries

modifier

Dr House

modifier
Cuddy : House n'est pas atteint d'Asperger, le diagnostic est plus simple : c'est un con !
  • Lisa Edelstein, Dr House, saison 3, épisode 3, écrit par David Shore (trad. Wikiquote).


Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :