Antoine Blondin
Antoine Blondin, né le 11 avril 1922 à Paris et mort le 7 juin 1991 à Paris, est un écrivain français. Romancier et journaliste, il est connu également sous le pseudonyme Tenorio et reste associé au mouvement des Hussards.
Citations d'Antoine Blondin
modifierUn singe en hiver, 1959
modifier- Un singe en hiver, Antoine Blondin, éd. La Table Ronde, 2004, p. 55
- Un singe en hiver, Antoine Blondin, éd. La Table Ronde, 2004, p. 86
- Un singe en hiver, Antoine Blondin, éd. La Table Ronde, 2004, p. 178
- Un singe en hiver, Antoine Blondin, éd. La Table Ronde, 2004, p. 196
L'Ironie du sport, 1988
modifierLe rugby, tel qu'il est, ne manque pas de chaleur. il possède spontanément la dimension pittoresque. Si paradoxal que cela puisse paraître, on aime d'abord l'ovale pour sa rondeur. La majesté lui est donnée par surcroît, quand on s'est pénétré de toutes les valeurs qu'il libère.
- L'Ironie du sport, Antoine Blondin, éd. éditions François Bourin, 1988 (ISBN 2-87686-008-2), p. 109
Tom Simpson avait été champion du monde après avoir introduit la panique dans le cérémonial cycliste à force d'aller trop ardemment au-devant des Dieux. Ceux qui apprécient les marges offertes par ce sport l'aimaient pour ce qu'il apportait de désinvolture dans la probité, de gravité dans la passion. On se plaisait à penser qu'il avait noué la cravate d'Eton au guidon d'un engin où beaucoup voient encore le gagne-pain du facteur. Quand il s'avéra le premier anglais à s'emparer du maillot jaune, ce qui était une conquête pour lui devint un conquête pour nous. C'est dire qu'il était notre fierté.
- L'Ironie du sport, Antoine Blondin, éd. éditions François Bourin, 1988 (ISBN 2-87686-008-2), p. 264
L'abîme ouvert par Simpson dans la montée du Ventoux, le vide qu'il laisse au classement général, le vol de cet hélicoptère qui se posait comme une question, ne font que nous rendre plus sensibles la solitude et la pudeur qui sont la loi des familles, la difficulté de communiquer avec des êtres que nous revendiquons.
- L'Ironie du sport, Antoine Blondin, éd. éditions François Bourin, 1988 (ISBN 2-87686-008-2), p. 265
Au moment où l'on brandit la menace d'un sport définitivement broyé par les grandes machineries d'État, ce qui fut le comportement et l'attitude de Colette Besson dégage une leçon chaleureuse qui n'est pas loin d'avoir une saveur d'école buissonnière. On retrouve sur ces bancs glorieux d'autres francs-tireurs médaillés de Mexico, comme Hemery, Doubell, Fosbury ou même Gammoudi, qui n'émargent pas à un enseignement systématique traditionnel et, à la lumière des larmes de Colette Besson, il était permis de se demander si ce qu'on avait été amené à lui reprocher naguère ça n'était pas précisément une certaine forme d'amateurisme absolu. On était également tenté de souhaiter que se perpétuât cette race de champion de l'entreprise privée.
- L'Ironie du sport, Antoine Blondin, éd. éditions François Bourin, 1988 (ISBN 2-87686-008-2), p. 275, 276
Cependant, à l'autre bout de la ville, au sein d'un autre élément qu'elle est parvenue à maîtriser avec une légèreté de légende, une écolière roumaine de quatorze ans, Nadia Comaneci, peuple les trois dimensions de l'air qu'on peut respirer à Montréal, qu'elle laisse encore respirer aux 15 000 spectateurs haletants d'un forum qu'elle suffit à remplir, aux dizaines de millions de téléspectateurs que la seule apparition de son petit maillot immaculé détourne de tous leurs devoirs.
- L'Ironie du sport, Antoine Blondin, éd. éditions François Bourin, 1988 (ISBN 2-87686-008-2), p. 369
Gymnaste, ballerine, sylphide ? On ne sait comment qualifier cette Lolita olympique qui semble avec une grâce implacable triompher de la loi commune de la pesanteur sans un effort d'accommodement. Lovée aux barres asymétriques, elle passe de l'une à l'autre dans un éclair souple de perruche. A la poutre, elle se fait palombe en lisière d'un toit. Quand elle est au sol, ses mouvements n'amusent pas le tapis, ils l'enchantent, en fond un tapis volant. Sous son effleurement, le cheval d'arçons, c'était Pégase, des ailes lui ont poussé. Nadia s'envole, Nadia nous quitte, la fille de l'air joue la fille de l'air. Ne cherchez plus l'ange blanc, le voilà ! On ne juge pas les anges. Certes, la jeune écolière roumaine a obtenu la note, jamais vue, de la perfection. Ce record-là ne pourra, par définition, être battu mais il est de peu d'importance au regard de la performance qualitative que Nadia Comaneci vient d'établir. Celui-ci aura la vie plus dure encore aux yeux du souvenir.
- L'Ironie du sport, Antoine Blondin, éd. éditions François Bourin, 1988 (ISBN 2-87686-008-2), p. 369, 370
Citations sur Antoine Blondin
modifier- « Le fondateur du blondinisme », dans Les écrivains sont-ils bêtes ?, Roger Nimier, éd. Rivages, 1990, p. 60
- Premier bilan après l'apocalypse, Frédéric Beigbeder, éd. Grasset, 2011, p. 404