Chevalerie

classe sociale de l'Europe médiévale

La chevalerie est le terme qui désigne l'institution féodale des chevaliers et les valeurs qui lui sont associées, ou lui sont devenus associées par le biais de la littérature, notamment la prouesse (le courage), la loyauté (l'honneur), la largesse (générosité) et la notion d'amour courtois.

Illustration d'un chevalier dans le Codex Manesse (1305-1315). Montant un cheval de guerre, il est équipé d'un heaume en fer, d'un grand bouclier (écu) et d'une lance destinée à la charge. Sa panoplie est richement décorée de ses armes, permettant de l'identifier.

Enseignement

modifier

Histoire

modifier

Jean de Sismondi, De la littérature du midi de l'Europe, 1813

modifier
L'époque de la naissance de la chevalerie est celle précisément où la morale des Arabes était arrivée au plus haut terme de délicatesse et de raffinement, où la vertu était l'objet de leur enthousiasme, et où la pureté du langage et des pensées chez leurs écrivains, fait honte à la corruption des nôtres. Enfin de tous les peuples de l'Europe, les plus chevaleresques sont les Espagnols, et ce sont les seuls qui aient été immédiatement à l'école des Arabes. [...] la chevalerie est une invention arabe.
  • De la littérature du midi de l'Europe, Jean de Sismondi, éd. Treuttel et Würtz, 1813, p. 267-269


Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire, L'Espagne romaine et l'Espagne arabe, 1838

modifier
Oui, c'est aux Arabes, par l'Espagne et par les croisades, que nous devons cette civilisation dont nous sommes si fiers ; notre chevalerie nous vient des Arabes.
  • « L'Espagne romaine et l'Espagne arabe (Discours prononcé à l'ouverture du cours d'histoire ancienne, Faculté des Lettres de Paris.) » (1838), dans Revue de Paris, Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire, éd. Bureau de la Revue de Paris, 1838, t. 52, p. 231


Régine Pernoud, Histoire et lumière, 1998

modifier
A partir du XIe et pendant tout le XIIe siècle, la chevalerie va se développer. Le chevalier faisait le serment de se servir de son épée uniquement pour défendre le faible. C'est une exigence de dépassement extraordinaire. La femme y a joué un rôle non négligeable, puisque c'est elle qui remettait son épée au chevalier.
  • Histoire et lumière, Régine Pernoud, éd. Cerf, 1998  (ISBN 2-204-05932-3), p. 94


Philosophie

modifier

Johann Gottfried von Herder, Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité, 1834

modifier
Les mœurs élégantes de la chevalerie ont donc évidemment été apportées en Europe par les Arabes ; ce qui chez les héros du Nord, avec leur pesant attirail, ne fut que métier ou fiction, fut dans cette nature du Midi un jeu facile, un élégant exercice. Ainsi l'esprit chevaleresque apparut d'abord parmi les chrétiens en Espagne, là où les Goths et les Arabes habitaient, près les uns des autres, depuis des siècles.
  • Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité (1791), Johann Gottfried von Herder (trad. Edgar Quinet), éd. F.G. Levrault, 1834, t. 3, De l'esprit de chevalerie en Europe, p. 441


Politique

modifier

Adolf Hitler, Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, 1942

modifier
L’esprit chevaleresque des Castillans est en réalité un héritage des Arabes.
  • Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, 28 août 1942, p. 297


Série télé

modifier

Alexandre Astier, Kaamelott

modifier
La chevalerie : c'est pas là où on range les chevaux ?
  • Simon Astier, Kaamelott, Livre III, 91 : La Chevalerie, écrit par Alexandre Astier.


Sociologie

modifier

Gustave Le Bon, La Civilisation des Arabes, 1884

modifier
À leur grande tolérance, les Arabes d'Espagne joignaient des mœurs très chevaleresques. Ces lois de la chevalerie : respecter les faibles, être généreux envers les vaincus, tenir religieusement sa parole, etc., que les nations chrétiennes adoptèrent plus tard, et qui finirent par exercer sur les âmes une action plus puissante que celles de la religion même, furent introduites par eux en Europe.
  • La Civilisation des Arabes (1884), Gustave Le Bon, éd. La Fontaine au Roy, 1990, Livre troisième, chapitre sixième, Les Arabes en Espagne, p. 213


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :