Europe
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L’Europe est considérée comme un continent ou une partie de l’Eurasie (péninsule occidentale), voire de l’Afro-Eurasie, selon le point de vue. Elle est parfois qualifiée de « Vieux Continent » (ou d’« Ancien Monde »), par opposition au « Nouveau Monde » (Amériques).

Médias modifier
Presse modifier
Charles-Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1856 modifier
- Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie Voltaire, 20 et 27 octobre 1856. Causeries du lundi, t. XIII, p. 180
Visions de l'Europe au XIXè siècle modifier
Victor Hugo modifier
- « Choses vues » (1887), dans Œuvres complètes, Histoire, Victor Hugo, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1987, p. 1313
- « Ateliers nationaux » (20 juin 1848), dans Œuvres complètes de Victor Hugo, Victor Hugo, éd. J. Hetzel, A. Quantin, 1883, vol. Actes et paroles. I, partie Assemblée constituante, p. 214 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Gustave Le Bon modifier
- La Civilisation des Arabes (1884), Gustave Le Bon, éd. La Fontaine au Roy, 1990, Livre cinquième, chapitre dixième, Civilisation de l'Europe par les Arabes, p. 442
Jules Michelet modifier
- Le Peuple, Jules Michelet, éd. Paulin, 1846, p. 282
- Jules Michelet. Introduction à l’histoire universelle, 1834. Cité par :
- L’invention des continents, Christian Grataloup, éd. Larousse, 2009, p. 11
Ernest Renan modifier
- Discours et conférences, Ernest Renan, éd. C. Lévy, 1887, L'Islamisme et la Science (conférence prononcée à la Sorbonne, en 1883), p. 387
Visions de l'Europe au début du XXè siècle modifier
Jules Romains (1915) modifier
Europe ! Je n’accepte pas
Que tu meures dans ce délire.
Europe, je crie qui tu es
Dans l’oreille de tes tueurs.
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 748
Le passé de l'Europe modifier
Luigi Luca Cavalli-Sforza modifier
- La génétique des populations, histoire d'une découverte (2005), Luigi Luca Cavalli-Sforza, éd. Odile Jacob, 2008, chap. La révolution néolithique et le peuplement, p. 213
Thierry Camous modifier
- Orients / Occidents, vingt-siècles de guerres, Thierry Camous, éd. PUF, 2007, p. 422
Michel Chasles modifier
- Aperçu historique sur l'origine et le développement des méthodes en géométrie, Michel Chasles, éd. Hayez, 1837, p. 487-488
Marcel Detienne modifier
- Allusion au fameux manuel d'Ernest Lavisse qui écrivait dans ses Instructions « notre histoire commence avec les Grecs »
- Les Grecs et nous : Une anthropologie comparée de la Grèce ancienne, Marcel Detienne, éd. Perrin, 2005, p. 26
Samuel Huntington modifier
- Le Choc des civilisations (1996), Samuel Huntington (trad. Jean-Luc Fidel et Geneviève Joublain, Patrice Jorland, Jean-Jacques Pédussaud), éd. Odile Jacob, 2007, p. 49
- Le Choc des civilisations (1996), Samuel Huntington (trad. Jean-Luc Fidel et Geneviève Joublain, Patrice Jorland, Jean-Jacques Pédussaud), éd. Odile Jacob, 2007, p. 50
Frédéric Lenoir modifier
- Le Christ philosophe, Frédéric Lenoir, éd. Plon, 2007, p. 223
Henri-Irénée Marrou modifier
- Actes du Deuxiem̀e congres international d'étude des cultures de la mediterranée occidentale, Henri Irénée Marrou, éd. Société nationale d'édition et de diffusion, 1978, vol. 2, p. 173-176
Edgar Morin modifier
- Penser l'Europe (1987), Edgar Morin, éd. Gallimard, 1987, p. 44
Simone Weil modifier
- (fr) Notre passé nous vient en grande partie d'Orient. C'est devenu un lieu commun de dire que notre civilisation, étant d'origine gréco-latine, s'oppose à l'Orient. [...] Nous n'avons reçu des Latins que la notion d'État [...]. Dans tout autre domaine, leur apport créateur a été nul. Quant aux Grecs, source authentique de notre culture, ils avaient reçu ce qu'ils nous ont transmis. [...] Hérodote est on ne peut plus clair à ce sujet. Il y avait, avant les temps historiques, une civilisation méditerranéenne dont l'inspiration venait avant tout d'Égypte [...] L'origine orientale du christianisme est évidente. [...] Quant au moyen âge, les moments brillants du moyen âge ont été ceux ou la culture orientale est venue de nouveau féconder l'Europe, par l'intermédiaire des Arabes [...]. La Renaissance aussi a été en partie causée par le stimulant des contacts avec Byzance. [...] Il est exact qu'il y a en Europe quelque chose qui s'oppose à l'esprit d'Orient, quelque chose de spécifiquement occidental. Mais ce quelque chose se trouve à l'état pur et à la deuxième puissance en Amérique et menace de nous dévorer. La civilisation européenne est une combinaison de l'esprit d'Orient avec son contraire, combinaison dans laquelle l'esprit d'Orient doit entrer dans une proportion assez considérable. Cette proportion est loin d'être réalisée aujourd'hui. Nous avons besoin d'une injection d'esprit oriental.
- « À propos de la question coloniale dans ses rapports avec le destin du peuple français » (1943), dans Écrits historiques et politiques, Simone Weil, éd. Gallimard, 1960, p. 372-373
Visions de l'Europe au début du XXIè siècle modifier
Jacques Dewitte modifier
Il faudrait que la conscience et la fierté d’être européens ne soient pas inexistantes, bref que l’Europe ait quelque chose qui fasse vibrer les cœurs.
- « Comment parler de l'identité européenne ? », Jacques Dewitte, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 128
Daniel Cohn-Bendit modifier
- « Europe : ce qui oppose Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut », Daniel Cohn-Bendit, propos recueillis par Nicolas Truong, Le Monde, 1er février 2014 (lire en ligne)
- « Europe : ce qui oppose Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut », Daniel Cohn-Bendit, propos recueillis par Nicolas Truong, Le Monde, 1er février 2014 (lire en ligne)
- « Europe : ce qui oppose Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut », Daniel Cohn-Bendit, propos recueillis par Nicolas Truong, Le Monde, 1er février 2014 (lire en ligne)
Les religions de l'Europe (dans l'Europe) modifier
Passé judéo-chrétien modifier
Jean-Paul II modifier
- Mon livre de méditations, Jean-Paul II (trad. Claude-Henry Du Bord et Christophe Jeżewski), éd. Édition du Rocher, 2011 (ISBN 978-2-268-07126-8), p. 207
Maurice-Ruben Hayoun modifier
- L'identité juive et la culture européenne, Maurice-Ruben Hayoun, éd. Pocket, 2010, p. Quatrième de couverture
Henri Tessier modifier
- Henri Tessier, 13 mars 2003, Paris, conférence organisée par l’Institut d’Études augustiniennes, dans Dans l’Église et dans le monde, mensuel international, paru Mars 2004.
Nicolas Sarkozy modifier
- La République, les religions, l'espérance, Nicolas Sarkozy, éd. Éditions du Cerf, 2004 (ISBN 2-266-15708-6), p. 180
- Nicolas Sarkozy, 30 janvier 2008, dans la-Croix.com, paru 31 janvier 2008.
Passé musulman modifier
John William Draper modifier
- Histoire du développement intellectuel de l'Europe, John William Draper (trad. L. Aubert), éd. A. Lacroix, Verboeckhoven et cie, 1868, p. 308
Charles de Galles modifier
- (en) Many of the traits on which modern Europe prides itself came to it from Muslim Spain. Diplomacy, free trade, open borders, the techniques of academic research, of anthropology, etiquette, fashion, various types of medicine, hospitals, all came from this great city of cities. [...] The surprise is the extent to which Islam has been a part of Europe for so long, first in Spain, then in the Balkans, and the extent to which it has contributed so much towards the civilisation which we all too often think of, wrongly, as entirely Western. Islam is part of our past and our present, in all fields of human endeavour. It has helped to create modern Europe. It is part of our own inheritance, not a thing apart.
- Charles de Galles (trad. Wikiquote), 27 octobre 1993, Oxford Centre for Islamic Studies , The Sheldonian Theatre, Oxford, dans Islam and the West, paru Site officiel du Prince de Galles (www.princeofwales.gov.uk), Charles de Galles.
Jack Goody modifier
- L'Islam en Europe, Jack Goody, éd. La Découverte, 2004, p. 16
- L'Islam en Europe, Jack Goody, éd. La Découverte, 2004, p. 103
René Guénon modifier
- Aperçus sur l’ésotérisme islamique et le taoïsme, René Guénon, éd. Gallimard, 1973, Influence de la civilisation islamique en Occident (1950), p. 76-77
Georg Wilhelm Friedrich Hegel modifier
- Leçons sur la philosophie de l'histoire, Georg Wilhelm Friedrich Hegel (trad. Jean Gibelin), éd. Vrin, 1987 (ISBN 2711603512), Le mahométisme, p. 278
Évariste Lévi-Provençal modifier
- L'Espagne musulmane au Xe siècle (1932), Évariste Lévi-Provençal, éd. Maisonneuve & Larose, 2002, p. Préface de Philippe Provençal
William Montgomery Watt modifier
- (en) Because Europe was reacting against Islam it belittled the influence of Saracens and exaggerated its dependence on its Greek and Roman heritage. So today an important task for us is to correct this false emphasis and to acknowledge fully our debt to the Arab and Islamic world.
- Islamic surveys: the influence of Islam on medieval Europe, William Montgomery Watt (trad. Wikiquote), éd. Edinburgh University Press, 1973, p. 84
Races et migrations modifier
Madison Grant modifier
- Le déclin de la Grande Race (1916), Madison Grant, éd. L'Homme Libre, 2002, chap. V-La race méditerranéenne, p. 137
Marc Sauter modifier
- Les Races de l'Europe (1952), Marc Sauter, éd. Payot, 1952, p. 179-180
Emmanuel Todd modifier
- L'invention de l'Europe, Emmanuel Todd, éd. Seuil, 1996, p. 612
Tzvetan Todorov modifier
- La peur des barbares, Tzvetan Todorov, éd. robert Laffont, 2008, p. 257
Ce qu’est ou n’est pas l’Europe modifier
Ulrich Beck modifier
- Qu'est-ce que le cosmopolitisme ?, Ulrich Beck, éd. Flammarion, 2006, p. 320-321
Alain Besançon modifier
Une autre particularité de l’Europe est l’intensité du conflit dogmatique. À la différence du monde orthodoxe où les Églises s’appuyaient sur une base ethnique et où l’on pouvait s’abandonner plus tranquillement au sommeil théologique, l’Église latine étant transnationale ne pouvait garder son unité que par une attention continue à l’unité de sa doctrine. Cela entretenait dans les universités à la fois une vitalité intellectuelle intense et les occasions de dispute et de déchirement. L’Église put espérer un instant établir la paix autour de la synthèse particulièrement large et belle de saint Thomas d’Aquin. À peine le Docteur commun fut-il mort que la synthèse s’écroula et qu’avec Duns Scot, Guillaume d’Occam et bien d’autres, une révolution de la pensée commença et ne s’arrêta plus.
- « Les frontières de l'Europe », Alain Besançon, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 84
Sophie Bessis modifier
- L'Occident et les autres : Histoire d'une suprématie, Sophie Bessis, éd. La Découverte, 2003, p. 17
Rémi Brague modifier
- (fr) Il est en tout cas salutaire de se rappeler l'humilité de ses origines. Non pour mesurer avec satisfaction la distance parcourue. Mais pour savoir à quoi et à qui on doit d'avoir accompli ces progrès. Il existe un devoir de réminiscence. Il est bon aussi de rappeler d'ou l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parrallèle avec elle, enfin au monde byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du XIIe siècle. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du XIIIe siècle. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure ? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un "point de départ" ? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe...) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.
- Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, Rémi Brague, éd. Transparence, 2006, Les leçons du Moyen Age, p. 52
Jean-François Deniau modifier
L’Europe a perdu son âme à Sarajevo. Il n’y a pas d’Europe sans mission de l’Europe.
- Mémoires de sept vies. Tome 2 : Croire et Oser, Jean-François Deniau, éd. Plon, 1997 (ISBN 2-259-18561-4), p. 288
Afghanistan, Cambodge, Angola, Liban, Bosnie… Que de ruines, sans même l’espoir d’une cité du soleil. Dans le silence de l’Europe. Je ne peux que répéter ce que je dis depuis quarante ans : sa mission, doit être de défendre un type de civilisation et de démocratie. Le reste, droits de douane ou monnaie unique, n’est qu’instrument, outil. Si l’Europe n’apporte pas cet espoir d’une civilisation qui lui soit propre, elle n’a ni justification ni sens. La mauvaise humeur à l’égard de l’Amérique, seule superpuissance, n’est pas une politique suffisante. La meilleure critique des œuvres des autres, en fait l’unique critique admissible, est de composer une autre œuvre.
- Mémoires de sept vies. Tome 2 : Croire et Oser, Jean François Deniau, éd. Plon, 1997 (ISBN 2-259-18561-4), p. 437
Kemal Dervis modifier
- Kemal Dervis, 30 janvier 2008, dans Le piège d'une « identité » européenne, paru automne 2007.
Jacques Dewitte modifier
C’est quelques années plus tard que j’ai découvert cette « autre Europe », à travers des lectures et des rencontres, en particulier celle de Leszek Kolakowski, dont la conférence en 1980 au Collège de France « Où sont les barbares ? », plaidoyer pour l’esprit européen menacé par le totalitarisme soviétique et sa propre propension au relativisme radical, m’a profondément marqué.
- « Comment parler de l'identité européenne ? », Jacques Dewitte, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 124
Mais comment la révolte anticulturelle liée à 68 (avec les mots-clés de « contre-culture » ou « d’anti-culture ») peut-elle comprendre, aujourd’hui encore, la méditation venue d’Europe centrale sur la liberté de la culture et, surtout, sur la « culture comme condition de la liberté » ? C’est là que la ligne de fracture, la frontière invisible, demeure tenace. L’autre Europe avait une idée de la culture dont, en Europe de l’Ouest, on était dépourvu, sinon précisément pour la combattre comme une forme de domination sournoise.
- « Comment parler de l'identité européenne ? », Jacques Dewitte, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 125
À partir de 1989, l’Europe a commencé à se recomposer, les frontières sont tombées l’une après l’autre. Mais une frontière imperceptible continue à séparer ces deux lignées – la lignée de 68 et la lignée du Printemps de Prague. Leur relation mutuelle demeure encore difficile et problématique.
- « Comment parler de l'identité européenne ? », Jacques Dewitte, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 125
Alain Finkielkraut modifier
Je dois au poètes et aux penseurs d'Europe centrale la prise de conscience de mon appartenance et de mon attachement à la civilisation européenne. Avant de les lire et, pour certains, de les fréquenter, je pensais, avec Julien Benda, qu'il n'y avait pas d' Être européen. Pour moi, le propre de l'Europe, c'était de ne pas avoir de propre et de se définir par des principes abstraits et universels. L'Europe avait inventé les droits de l'homme. Il fallait aujourd'hui qu'elle se reconnaisse dans cette seule invention car on savait à quoi avait mené l'absolutisation des différences collectives. Le devoir de mémoire commandait à l'Europe de préparer la venue d'une humanité que ne romprait aucune séparation intérieure et de donner l'exemple en se séparant d'elle-même et de sa ténébreuse histoire. Il lui incombait d'abandonner l'identité pour les valeurs. La civilisation européenne ayant enfanté coup sur coup deux guerres monstrueuses, le temps était venu de lui substituer, pour assurer la paix, les normes et les procédures de la construction européenne.
Geert Mak modifier
- Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle, Geert Mak, éd. Gallimard, 2004, Epilogue, p. 956
Roger Nimier modifier
Robert Schuman modifier
Le patriotisme, ce sentiment noble qui a forgé les nations, qui leur a proposé et fait accomplir des taches magnifiques, a fréquemment dévié, dégénéré en intolérable fanatisme et est ainsi devenu une source d'insécurité et de déchirements fratricides.
Nous ne sommes, nous ne serons jamais des négateurs de la patrie, oublieux des devoirs que nous avons envers elle. Mais au-dessus de chaque patrie nous reconnaissons de plus en plus distinctement l'existence d'un bien commun, supérieur à l'intérêt national, ce bien commun dans lequel se fondent et se confondent les intérêts individuels de nos pays.
La loi de solidarité des peuples s'impose à la conscience contemporaine. Nous nous sentons solidaires les uns des autres dans la préservation de la paix, dans la défense contre l'agression, dans la lutte contre la misère, dans le respect des traités, dans la sauvegarde de la justice et de la dignité humaine.
- Robert Schuman, Pour l'Europe, 1963
- Manifeste pour la beauté du monde, Jean-Marie Pelt et sœur Marie Keyrouz, éd. Cherche Midi, coll. « Pour un monde meilleur », 2015 (ISBN 978-2-7491-4364-4), p. 104
Sylvain Tesson modifier
C'est une petite péninsule à l'ouest de l'Eurasie. Son climat lui a conféré une richesse agreste unique. C'est un jardin minutieusement cultivé, un potager agencé depuis des millénaires, une mosaïque de paysages, de terroirs. Irriguée par des sources spirituelles grecques, romaines, celtiques, chrétiennes, juives, elle a vu naître des systèmes de pensée somptueux, la plupart des philosophies politiques et la majorité des découvertes scientifiques. Elle a nourri des savants qui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, s'intéressaient à ce qui n'était pas eux-mêmes et désiraient comprendre, connaître, étudier l'Autre. La démocratie y a été inventée, expérimentée. Aujourd'hui, on y vit libre. Les plus démunis peuvent espérer une prise en charge gouvernementale. Des millions de déshérités essaient d'en gagner les rivages. Elle a conquis le monde et régné sur les peuples. Son modèle a été partout exporté, partout imité. Il sert encore de référence aux pays qui vivent la transition démocratique. Cette péninsule s'appelle l'Europe. Il paraît que les Européens d'aujourd'hui en rejettent l'héritage.
- Une très légère oscillation, journal 2014-2017, Sylvain Tesson, éd. Équateurs, 2017 (ISBN 978-2-84990-495-4), p. 38
Paul Thibaud modifier
L'Europe est devenue de plus en plus une machine à discipliner la société française. Après 68, la crise de légitimité du politique va rendre nécessaire la quête d'une autorité extérieure. On le voit bien aujourd'hui où l'on oppose les exigences européennes aux revendications populaires les plus légitimes. Le suivisme européen, depuis François Mitterrand, est le nom de cette perte de crédibilité de la gouvernance nationale. On ne présente plus l'Europe comme un moyen d'agir. On dit de l'Europe : Il n'est pas possible d'en sortir. Au sentiment de dépossession des peuples, on répond par l'impossibilité de se posséder à nouveau...
- « Avant, la révolution était un projet. Avec 68, elle devient une posture », Paul Thibaud, Limite, nº hors série, 2018 (ISBN 978-2-36526-196-8), p. 20
Paul Valéry modifier
Une première pensée apparaît. L'idée de culture, d'intelligence, d’œuvres magistrales est pour nous dans une relation très ancienne - tellement ancienne que nous remontons rarement jusqu'à elle - avec l'idée d'Europe.
Les autres parties du monde ont eu des civilisations admirables, des poètes du premier ordre, des constructeurs, et même des savants. Mais aucune partie du monde n'a possédé cette singulière propriété physique : le plus intense pouvoir émissif uni au plus intense pouvoir absorbant.
Tout est venu à l'Europe et tout en est venu. Ou presque tout.
- Variété I et II (1919), Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 2005 (ISBN 2-07-040584-2), chap. La crise de l'esprit, deuxième lettre, p. 23, 24 (texte intégral sur Wikisource)
- Mais l'Esprit européen - ou du moins ce qu'il contient de plus précieux - est-il totalement diffusible ? Le phénomène de la mise en exploitation du globe, le phénomène de l'égalisation des techniques et le phénomène démocratique, qui font prévoir une deminutio capitis de l'Europe, doivent-ils être pris comme décisions absolues du destin ? Ou avons-nous quelque liberté contre cette menaçante conjuration des choses ?
C'est peut-être en cherchant cette liberté qu'on la crée. Mais pour une telle recherche, il faut abandonner pour un temps la considération des ensembles, et étudier dans l'individu pensant, la lutte de la vie personnelle avec la vie sociale.
- Variété I et II (1919), Paul Valéry, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 2005 (ISBN 2-07-040584-2), chap. La crise de l'esprit, deuxième lettre, p. 30 (texte intégral sur Wikisource)
Hubert Védrine modifier
Paul Veyne modifier
- Paul Veyne, 2007, dans Les racines chrétiennes de l'Europe, paru 9 avril 2007, Alain Gresh.
Simone Weil modifier
- L'Herne, Simone Weil, Simone Weil, éd. L'Herne, coll. « les cahiers de l'Herne », 2014, p. 293
Limites géographiques de l'Europe modifier
Alain Besançon modifier
C’est pourquoi nous voyons se dessiner en filigrane une frontière intra-européenne, celle qui sépare l’Europe carolingienne (celle des Quinze, avec l’Angleterre, en symbiose avec la France et avec l’Espagne reconquise) de l’Europe des Vingt-Cinq, qui regroupe les pays dont la conversion s’est effectuée par leurs propres princes, en s’appuyant les uns les autres (comme ceux de Pologne et de Bohème) et en s’appuyant directement sur la papauté romaine.
- « Les frontières de l'Europe », Alain Besançon, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 81
C’est pourquoi la frontière orientale de l’Europe « totale » s’arrêta au royaume polono-litunanien. Les princes slavo-varègues de Kiev avaient hésité un certain temps. Le mot russe pour Église est Tserkov, qui vient de l’allemand Kirche. Mais l’empereur de Byzance ayant eu besoin de leur alliance dans une certaine circonstance, il les fit tomber de son côté. Ce qui fut accompli par mariage du prince de Kiev avec une porphyrogénète et batême collectif en 989. La frontière de ce côté fut donc celle du filioque. Elle devint plus tard celle de la Horde tatare, puis celle de la Moscovie, mais le filioque subsistera comme symbole de la séparation et comme motif de la haine parfaite.
- « Les frontières de l'Europe », Alain Besançon, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 81
Une expression très visible de l’unité européenne est l’art, et précisément l’art gothique. La frontière orientale de l’Europe peut se lire comme la ligne qui réunit les dernières églises gothiques. Cette ligne borde donc la Finlande, les pays Baltes, la Pologne, la Hongrie, la Croatie, la Slovénie. C’est exactement la frontière de l’Europe des vingt-Cinq, celle qui va être officialisée en mai de cette année. Au-delà, par une rupture nette, s’annoncent l’art byzantin et l’art musulman.
- « Les frontières de l'Europe », Alain Besançon, dans L'identité de l'Europe, Sous la direction de Chantal Delsol et Jean-François Mattéi, éd. PUF, 2010 (ISBN 978-2-13-058308-0), p. 83
Christian Grataloup modifier
- L’invention des continents, Christian Grataloup, éd. Larousse, 2009, p. 14
- L’invention des continents, Christian Grataloup, éd. Larousse, 2009, p. 24
Jacques Le Goff modifier
- Jacques Le Goff, 3 mai 2004, Interview de Jacques Le Goff recueillie par Jean Quatremer, dans Libération, paru 3 mai 2004.
Europe et Turquie modifier
Christian Grataloup modifier
- L’invention des continents, Christian Grataloup, éd. Larousse, 2009, p. 13
Actualité et futur de l’Europe modifier
Albert Einstein modifier
- « Einstein Archive », Albert Einstein, Jewish Visionaries, nº 37, 1949, p. 58-013 à 58-015
Patrick J. Geary modifier
- Quand les nations refont l'histoire, Patrick J. Geary, éd. Flammarion, 2004, p. 200
- Quand les nations refont l'histoire, Patrick J. Geary, éd. Flammarion, 2004, p. 221
Dominique Moïsi modifier
- « Les nouvelles puissances mondiales », Dominique Moïsi, Ouest-France, 28 décembre 2010, p. 1
Franz Ludwig Schenk Graf von Stauffenberg modifier
- « L'Union européenne et l'État de droit », Franz Ludwig Schenk Graf von Stauffenberg, Exposés à l'occasion de la 24e assemblée générale ordinaire de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) du 25 avril 2009 à l'hôtel national à Berne., Juillet 2009, p. 15
Fraction modifier
- Entrevue du groupe Fraction par la revue Devenir: à propos de leur mini-cd Reconquista de 2001.
- « Fraction passe à l'interrogatoire », La rédaction, Devenir (revue) (ISSN 1376-0262), nº 21, été 2002, p. 31-32
Edmond de Rothschild modifier
- « Quand un Rothschild plaide le dossier des PME », Edmond de Rothschild, Entreprise, nº 18 Juillet, 1970, p. 64
Amin Maalouf modifier
- Les Identités meurtrières, Amin Maalouf, éd. Le Livre de Poche, 1998, p. 186
Hubert Védrine modifier
- Continuer L'Histoire, Hubert Védrine, éd. Fayard, 2007 (ISBN 978-2-213-63208-7), p. 90
Noam Chomsky modifier
- Noam Chomsky, 17 avril 2015, dans Noam Chomsky : l’interview qui dénonce l’Occident. Propos recueillis par Isabelle Kumar, Noam Chomsky.
L'Europe vue de loin modifier
Patrick Cauvin modifier
- Cette phrase est mise dans la bouche (ou plutôt dans la pensée) d'un Hindou.
- Le sang des roses, Patrick Cauvin, éd. Albin Michel, 2002, p. 220