François Mitterrand
François Maurice Adrien Marie Mitterrand, né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris, avocat, homme d'État français, fut le 4e président de la Ve République ainsi que le 21e président de la République française.
Citations de François Mitterrand
modifierOuvrages
modifierAux frontières de l'Union française
modifier- Aux frontières de l'Union française, François Mitterrand, éd. Rencontre, 1982, p. 33
Présence française et abandon
modifier- Présence française et abandon, François Mitterrand, éd. Plon, 1957, p. 104
- Présence française et abandon, François Mitterrand, éd. Plon, 1957, p. 108
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 32-33
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 39
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, partie 2, chap. I, p. 74-75
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 113
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, partie 2, chap. II, p. 103
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 103-104
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie 2, chap. II, p. 140
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 112-113
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 114
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 150
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 231
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 238
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1965, p. 240
- Le Coup d'État permanent, François Mitterrand, éd. 10/18, 1993, partie Conclusion, p. 311
Ma Part de vérité
modifier- Ma Part de vérité. De la rupture à l'unité, François Mitterrand, éd. Fayard, 1969, p. 20
- Ma Part de vérité. De la rupture à l'unité, François Mitterrand, éd. Fayard, 1969, p. 36
- Ma Part de vérité. De la rupture à l'unité, François Mitterrand, éd. Fayard, 1969, p. 151
- Ma Part de vérité. De la rupture à l'unité, François Mitterrand, éd. Fayard, 1969, p. 162
- Ma Part de vérité. De la rupture à l'unité, François Mitterrand, éd. Fayard, 1969, p. 163
- Ma Part de vérité. De la rupture à l'unité, François Mitterrand, éd. Fayard, 1969, p. 191
La Rose au poing
modifier- La Rose au poing, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1972, p. 8
- La Rose au poing, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1972, p. 47
- La Rose au poing, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1972, p. 95
La Paille et le Grain
modifier- 8 février 1972.
- La Paille et le Grain, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1975, p. 46
- 14 février 1972.
- La Paille et le Grain, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1975, p. 49
- 18 septembre 1972.
- La Paille et le Grain, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1975, p. 129
- 25 septembre 1973.
- La Paille et le Grain, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1975, p. 202
- 26 octobre 1973.
- La Paille et le Grain, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1975, p. 213-214
- 6 avril 1974.
- La Paille et le Grain, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1975, p. 281
L'Abeille et l'Architecte
modifier- 20 avril 1975.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 26
- 2 juin 1975.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 50
- 12 octobre 1975.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 87
J'avais, à cette époque du moteur à hélices, traversé sur un DC 3 le désert du Colorado. Cela avait duré des heures. Quoi, l'Amérique, cette terre vide, ce satellite abandonné ? À Palm Springs, où vient en week-end la gentry de Los Angeles, si l'on sort de la pelouse où l'on vous sert le thé, on vous recommande : attention aux serpents, ils tuent. À Las Vegas, on doit prendre garde, en pleine ville, à ne pas s'aventurer en dehors du trottoir. L'automobile d'un côté, le scorpion de l'autre : marchons droit. […] Le dernier soir, nous avons contemplé New York du soixante-cinquième étage du Rockefeller Center. Si l'expression poésie pure a un sens, c'est bien là. La géométrie de cette ville a les dimensions, le rythme, d'un poème. Au-dessous de nous, s'ouvraient les entrailles de la terre, ombres et lumières absorbaient jusqu'à l'idée que l'homme eût existé. je m'étonnai d'avoir vu le matin, à l'entrée d'East River, se lever un vol de canards, des colverts. Ils avaient traversé, sans s'y mêler, une nuée d'étourneaux, juste à la croisée des eaux douces et des eaux salées.
Je goûtai que le mouvement des saisons continuât de commander l'ordre des choses.- 20 avril 1975.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 26
- 25 avril 1976.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 157-158
- 30 novembre 1976.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 240-241
- 15 janvier 1977.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 262
- 31 mai 1977.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 306-307
- 27 mai 1978.
- L'Abeille et l'Architecte, François Mitterrand, éd. Flammarion, 1978, p. 287
Ici et maintenant
modifier- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 27
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 36
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 55
- Citation choisie pour le 24 septembre 2008.
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 135
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 241
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 242
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 275
- Ici et maintenant, François Mitterrand, Guy Claisse, éd. Fayard, 1980, p. 283
Mémoires interrompus
modifier- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 1 « Le temps du stalag, le temps des évasions », p. 12 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 1 « Le temps du stalag, le temps des évasions », p. 22-23 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 1 « Le temps du stalag, le temps des évasions », p. 23-24 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 1 « Le temps du stalag, le temps des évasions », p. 47 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 1 « Le temps du stalag, le temps des évasions », p. 62 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 2 « De Vichy à la Résistance », p. 75 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Georges-Marc Benamou : À votre retour d'Angleterre, le 26 février 1944, vous persévérez dans la clandestinité et vous accentuez même celle-ci en portant une moustache pour éviter qu'on vous reconnaisse…
François Mitterrand : Oui. Pour la première et seule fois de ma vie j'ai porté la moustache. L'expérience ne s'est pas révélée concluante. J'avais l'air d'un danseur de tango argentin. Je l'ai rasée à la Libération…
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 3 « Morland », p. 103 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 4 « Première rencontre avec de Gaulle », p. 132 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 4 « Première rencontre avec de Gaulle », p. 136 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Garde des Sceaux du gouvernement Mollet en 1956, […] ayant à nommer de nouveaux procureurs généraux, j'ai pensé à ce magistrat […]. Je l'ai convoqué à Paris, me suis entretenu avec lui et l'ai nommé procureur général. Il m'a demandé : « Pourquoi moi ? » Je lui ai répondu : « Souvenez-vous de la plage d'Oran. »
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 4 « Première rencontre avec de Gaulle », p. 137-138 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 5 « La Libération », p. 153 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 5 « La Libération », p. 161 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 5 « La Libération », p. 168 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 6 « Ministre sous la IVe République », p. 173 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 6 « Ministre sous la IVe République », p. 187 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 216 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 216-217 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 219-220 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Georges-Marc Benamou : Pensez-vous que le mouvement gaulliste puisse avoir une pérennité aujourd'hui ?
François Mitterrand : C'est une fiction. C'est une tradition plus verbale que réelle… Il y a longtemps que le message gaulliste n'existe plus. Depuis que Georges Pompidou a été élu président de la République en 1969.
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 227 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
On a parlé d'un malentendu entre ces derniers et moi-même. Mais il ne s'agissait pas d'un malentendu pour la simple raison qu'il me suffisait de les écouter pour distinguer d'où ils venaient et ce qu'ils incarnaient. Finalement, c'était de la graine de notaire. Je les imaginais à quarante-cinq ans avec des bésicles. Et j'en voyais la dérision.
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 240 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 244-245 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- (fr) Mémoires interrompus, éd. Éditions Odile Jacob, 1996 (ISBN 978-2-7381-0402-1), chap. 7 « Le temps de l'opposition », p. 246 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
De l'Allemagne, de la France
modifier- De l'Allemagne, de la France, François Mitterrand, éd. Odile Jacob, 2001, p. 11
- De l'Allemagne, de la France, François Mitterrand, éd. Odile Jacob, 2001, p. 19
- De l'Allemagne, de la France, François Mitterrand, éd. Odile Jacob, 2001, p. 22
- De l'Allemagne, de la France, François Mitterrand, éd. Odile Jacob, 2001, p. 33-34
- De l'Allemagne, de la France, François Mitterrand, éd. Odile Jacob, 2001, p. 129
Discours
modifierPolitique intérieure
modifier- Réponse au discours d'investiture de Charles de Gaulle, Assemblée nationale, 1er juin 1958.
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 140
- Discours de François Mitterrand, 8 mai 1968, devant l'Assemblée Nationale, dans "François Mitterrand parlementaire, paru le 5 juillet 2002, Michel Charasse, sur le site de l'Institut François Mitterrand.
- Discours prononcé devant le congrès de l'Internationale socialiste, le 27 juin 1972, quelques heures après avoir signé le Programme commun.
- Mitterrand, une histoire de Français, Jean Lacouture, éd. Le Seuil, coll. « Points », 1999, t. 1, p. 372
- Discours prononcé lors du congrès d'Épinay.
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 144-145
- Prononcé lors du congrès d'Épinay de 1971
- Un si cher ami, Jean-marie Pontaut, éd. Michel Lafon, 2016, p. 53
- Discours prononcé lors du congrès d'Épinay.
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 147
- Discours prononcé lors du congrès d'Épinay.
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 149
C'est, en tout cas, l'idée que je m'en fais et la volonté qui me porte, assuré qu'il ne peut y avoir d'ordre et de sécurité là où règnerait l'injustice, gouvernerait l'intolérance. C'est convaincre qui m'importe et non vaincre.
Il n'y a eu qu'un vainqueur le 10 mai 1981, c'est l'espoir. Puisse-t-il devenir la chose de France la mieux partagée ! Pour cela, j'avancerai sans jamais me lasser sur le chemin du pluralisme, confrontation des différences dans le respect d'autrui. Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d'une véritable communauté nationale.- Discours prononcé le 21 mai 1981.
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 163
- Prononcé avant les élections législatives de 1978
- Mythologies Politiques du Cinéma Français, Yannick Dehée, éd. PUF, 2000, p. 65
- Prononcé durant les obsèques de Pierre Bérégovoy.
- François Mitterrand, 4 mai 1993, dans INA.
Politique européenne
modifier- Discours prononcé au Ve congrès de l'UDSR, tenu à Marseille en octobre 1951.
- Politique, François Mitterrand, éd. Fayard, 1977, p. 346
- À l'hôtel de ville de Bruxelles, octobre 1983
- La Décennie Mitterrand, Pierre Favier et Michel Martin-Roland, éd. Seuil, coll. « Points », 1995, t. 1, p. 324
- Discours prononcé devant le Parlement européen le 24 mai 1984.
- Onze discours sur l'Europe, François Mitterrand, éd. Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 1995, p. 29
- Discours prononcé devant le Parlement européen le 24 novembre 1989.
- Mitterrand et la réunification allemande, Tilo Schabert, éd. Grasset, 2005, p. 323
- Discours d'ouverture de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe, tenue à Paris le 19 novembre 1990.
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 432
- Discours prononcé devant le Conseil de l'Europe, conférence de Vienne, le 8 octobre 1993.
- Onze discours sur l'Europe, François Mitterrand, éd. Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 1995, p. 135
- Discours prononcé devant le Conseil de l'Europe, conférence de Vienne, le 8 octobre 1993.
- Onze discours sur l'Europe, François Mitterrand, éd. Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 1995, p. 137
- Discours prononcé devant le Parlement européen, 17 janvier 1995.
- Onze discours sur l'Europe, François Mitterrand, éd. Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 1995, p. 143
- Onze discours sur l'Europe, François Mitterrand, éd. Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 1995, p. 161-162
- Citation choisie pour le 16 janvier 2017.
Politique mondiale
modifier- Discours prononcé devant le monument de la Révolution à Mexico, le 20 octobre 1981, appelé à tort « discours de Cancun ».
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 413
Salut aux émigrés, aux humiliés, aux exilés sur leur propre terre, qui veulent vivre et vivre libres. Salut à celles et à ceux qu'on bâillonne, qu'on persécute ou qu'on torture, qui veulent vivre et vivre libre. […]
À tous, la France dit : « Courage, la liberté vaincra. » Et si elle le dit depuis la capitale du Mexique, c'est qu'ici, ces mots possèdent tout leur sens.- Discours prononcé devant le monument de la Révolution à Mexico, le 20 octobre 1981, appelé à tort « discours de Cancun ».
- Les Grands Discours socialistes français du XXe siècle, Mehdi Ouraoui, éd. Complexe, 2007, p. 415
- Discours prononcé devant la Knesset, 4 mars 1982.
- Réflexions sur la politique extérieure de la France. Introduction à vingt-cinq discours (1981-1985), François Mitterrand, éd. Fayard, 1986, p. 342-343
- Discours prononcé devant la Knesset, 4 mars 1982.
- Réflexions sur la politique extérieure de la France. Introduction à vingt-cinq discours (1981-1985), François Mitterrand, éd. Fayard, 1986, p. 343-344
- Ouverture de la Conférence sur la dimension humaine de la CSCE à La Sorbonne le 30 mai 1989
- « Allocution de M. François Mitterrand, Président de la République, sur l'importance des travaux de la CSCE en matière de droits de l'homme et sur la construction d'une Europe de droit, Paris, La Sorbonne le 30 mai 1989. », MITTERRAND François., Vie-publique.fr, 30 mai 1989 (lire en ligne)
Autres
modifier- François Mitterrand, Vœux aux français, 31 décembre 1994, à la télévision française, dans « Je crois aux forces de l'esprit », paru le 20 octobre 2006, Jean-François Huchet, sur le site de l'Institut François Mitterrand.
- Citation choisie pour le 23 novembre 2014.
- En 1943, Mitterrand reçoit la francisque de Vichy et prête serment.
- François Mitterrand: une vie, Franz-Olivier Giesbert, éd. Seuil, 1996, p. 59
Entretiens
modifier- À l'ambassadeur d'URSS, le 24 juin 1983
- Mitterrand et la réunification allemande, Tilo Schabert, éd. Grasset, 2005, p. 58
- Au chancelier allemand Helmut Kohl, le 21 octobre 1982
- Mitterrand et la réunification allemande, Tilo Schabert, éd. Grasset, 2005, p. 135
- Entretien devant la presse régionale française, le 14 février 1990.
- Mitterrand et la réunification allemande, Tilo Schabert, éd. Grasset, 2005, p. 337
- Entretien avec des journalistes, 24 janvier 1992, à l'Élysée, dans « Les colères de M. Mitterrand — Le chef de l'État ne cache plus son exaspération devant les polémiques sur les "affaires" », Le Monde, paru 29 janvier 1992, Alain Rollat.
Hugues Le Paige : [pose une question sur les écoutes illégales de l'Élysée révélés plus tôt dans l'année]
François Mitterrand : L'Élysée n'écoute rien
Hugues Le Paige : Le groupe antiterroriste [interrompu]
François Mitterrand : Y a pas de systèmes d'écoutes ici ! Le système d'écoute, il est, il dépend du premier ministre, et il est physiquement je crois, je peut même pas vous le garantir, je sais pas où c'est, je crois que physiquement, il dépend du ministère de la défense. Il y a des autorisations assez compliquées pour procéder à des écoutes et moi personnellement j'en ai jamais lu une seule.
[…]
Hugues Le Paige : Et cette heu… Ces révélations [interrompu]
François Mitterrand : Je suis très étonné que vous engagiez le débat sur ces choses. Si j'avais cru qu'on allait tomber dans ces bas-fonds, j'aurais pas accepté l'interview.
Hugues Le Paige : Mais ce sont des sujets qui ont été traités Mr. le Président par d'autres [interrompu]
François Mitterrand : Je n'aurais pas accepté si j'avais su que vous étiez « comme ça » [mime avec la main un plongeon vers le bas]. Moi je n'ai pas besoin de perdre mon temps sur des sujets pareils alors qu'il s'agit simplement de polémiques fabriqués et inventés avec lesquelles je n'ai rien à voir.
Hugues Le Paige : Alors Mr. le Président, cette fameuse histoire d'écoutes téléphoniques qui auraient été commandées par l'Élysée [interrompu]
François Mitterrand : Il n'y a pas de services d'écoutes à l'Élysée ! Il ne peut pas y en avoir ! Je sais pas comment on fait d'ailleurs les écoutes.
Hugues Le Paige : Mais il s'agissait d'écoutes qui auraient été commandés par la cellule antiterroriste de l'Élysée.
François Mitterrand Vous voulez qu'on s'enfonce un peu plus ? Je n'ai pas l'intention, à vous, que rien n'autorise à cela de répondre à vos questions.
Hugues Le Paige : Je voulais vous demander justement si le fait de décorer Mr. Prouteau [de la légion d'honneur] n'avait pas été…
François Mitterrand : Notre conversation est terminée monsieur ! Si vous le voulez bien, nous allons nous séparer [il enlève ses micros]. Je pensais pas qu'on allait tomber dans un tel degré de vilenie.
Hugues Le Paige : Mais Mr. le président, il ne s'agissait pas de ça.
François Mitterrand : [insistant] Merci merci ! C'est terminé !
- Interview polémique de la RTBF faite le 2 avril 1993, qui ne passera pas à la télévision du vivant de Mitterrand.
- Hughes Le Paige et François Mitterrand, Le prince et son image (2011), écrit par Hughes Le Paige
- Entretien avec Jean Lacouture en septembre 1995.
- Mitterrand, une histoire de Français, Jean Lacouture, éd. Le Seuil, 1999, vol. II, p. 657
Conversations avec un président
modifierPremière partie
modifier- À la 12e minute du documentaire.
- François Mitterrand, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie I « On ne peut rien contre la volonté d'un homme… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
- À la 15e minute du documentaire.
- François Mitterrand, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie I « On ne peut rien contre la volonté d'un homme… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Ce climat donne l'impression que le paysage politique est figé. […] Qu'est-ce qui pourrait le faire changer ?
François Mitterrand : L'évènement ; l'évènement est souvent roi.
- À la 42e minute du documentaire. Le climat auquel fait référence Jean-Pierre Elkabbach est celui des premières semaines de cohabitation avec le gouvernement d'Édouard Balladur, en avril 1993.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie I « On ne peut rien contre la volonté d'un homme… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Hier vous avez dénoncé — comme jamais hein ? — ceux qui ont accepté, disiez vous, de « livrer aux chiens l'honneur d'un homme [Pierre Bérégovoy], et finalement sa vie ». « De livrer aux chiens » : la phrase est forte.
François Mitterrand : C'est celle qui m'est venue naturellement sous la plume. Elle était écrite, je me dis « ho ! c'est peut-être un peu… fort » ; d'autant plus que j'aime beaucoup mieux les chiens que les gens auxquels je pense, mais heu… finalement j'ai dit « hé bien non, j'exprime ce que je pense ».
Jean-Pierre Elkabbach : Mais qui sont ces accusateurs dans votre esprit, qui sont ces chiens ?
François Mitterrand : […] Ce sont les juges qui se sont comportés comme des informateurs d'une certaine presse, et c'est la certaine presse qui a repris ça au vol. […]
[…]
Jean-Pierre Elkabbach : Et concrètement, qu'est-ce qu'il y a à faire pour mieux protéger devant de tels déferlements […], à la fois la vie privée de la personne, et garantir aussi le secret de l'instruction ?
François Mitterrand : Le secret de l'instruction, lorsqu'il est violé, devrait faire l'objet de sanctions. C'est tout : c'est la loi. […] Ce manquement, il suffit de recourir à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen pour y trouver condamnation : c'est un des droits fondamentaux de l'homme.
Jean-Pierre Elkabbach : Et pourquoi il est oublié ?
François Mitterrand : […] Parce que personne n'ose ; personne n'ose sévir. Aussitôt on est des apprentis dictateurs qui s'en prennent à la liberté de la presse ; ou bien, lorsqu'il s'agit de magistrats, qui s'en prennent à l'indépendance de la magistrature.
- De la 67e à la 70e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est le suicide de Pierre Bérégovoy, en mai 1993.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie I « On ne peut rien contre la volonté d'un homme… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Seconde partie
modifier- À la 11e minute du documentaire. Le plan auquel fait référence François Mitterrand est un plan de redressement de l'économie française du gouvernement Balladur, en mai 1993, qui comporte notamment l'augmentation des prix du tabac et de l'alcool.
- François Mitterrand, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie II « Le procès Bousquet n'aura pas lieu… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
François Mitterrand : Je n'ai jamais été partisan, un demi-siècle après, de la réouverture des grands débats qui ont déchiré la conscience nationale.
Jean-Pierre Elkabbach : Parce que vous craignez que la société française n'assume pas, ou assume mal le rappel de ses fautes […] ?
François Mitterrand : […] Qu'est ce que ça veut dire un demi-siècle après ? Quels sont les survivants ? Quels sont les témoins ?
Jean-Pierre Elkabbach : C'est la conscience collective, c'est l'histoire, c'est la mémoire.
François Mitterrand : […] La mémoire : il y a beaucoup d'historiens qui ont écrit. René Rémond notait hier, c'est un grand historien indiscutable et indiscuté, que l'épuration a été une des périodes les plus sévères de notre histoire ; et l'épuration légale.
[…]
François Mitterrand : Je ne récuse pas ce jugement des gens d'aujourd'hui, mais je dis simplement qu'on devrait être un peu plus sensible, d'une part à la nécessité de ne pas entretenir toute les causes de guerres civiles en France, et d'autre part que juger constamment ses compatriotes n'est pas forcément une mesure très saine.
Jean-Pierre Elkabbach (dans un silence éloquent) : …
François Mitterrand : Ah non mais ça j'ai jamais dissimulé ce sentiment.
[…]
François Mitterrand : Vis-à-vis de gens complètement excités, extrémistes du matin au soir, naturellement ma position paraitra exagérément modérée, mais ça m'est égal : je dis ce que je pense. Je me dis souvent, ceux qui parlent si haut, en 1943, dans quel camp se seraient-ils trouvés ? C'est comme ceux qui me parlent de Munich, à propos de la Bosnie, en 1938, qu'auraient-ils fait ? Je ne peux pas m'empêcher de me poser la question.
Jean-Pierre Elkabbach : Mais et aujourd'hui, les propos tels que vous les prononcez, ils sont un peu mal vus dans l'establishment, vous vous rendez compte. Enfin dans le milieu dans lequel nous baignons, il faut donner l'impression que jusqu'au bout on a envie de voir la justice revenir, réouvrir le dossier de cette époque, juger la France…
François Mitterrand : Moi je ne crois pas ça judicieux. Il n'y a pas à juger la France, j'ai déjà dit la même chose pour la République : elle n'est pas en cause.
Jean-Pierre Elkabbach : Une partie de la France, une partie des Français…
François Mitterrand : …des Français.
- De la 31e à la 37e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est le procès de René Bousquet, annulé à la suite de l'assassinat de ce dernier, en juin 1993.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie II « Le procès Bousquet n'aura pas lieu… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
François Mitterrand : Lorqu'il [Mikhaïl Gorbatchev] a donné l'ordre, dans les différentes républiques, ou dans les différents États soumis à la puissance soviétique — les pays satellites —, lorsqu'il a refusé de donner l'ordre de tirer, notamment en Allemagne de l'Est… le monde changeait.
Jean-Pierre Elkabbach : Mais comme ça historiquement, c'est pas du gâchis — mais enfin on y peut rien hein ? —, qu'un type de cette envergure…
François Mitterrand : C'est difficile de mener une révolution jusqu'à son terme quand on l'a commencée.
Jean-Pierre Elkabbach : Et qu'est ce que ça fait de voir qu'un homme qui a été tout-puissant, qui pouvait déclencher la guerre nucléaire, qui avait tout en main, est là comme ça, démuni…
François Mitterrand : Sic transit…
Jean-Pierre Elkabbach : …gloria mundi.
François Mitterrand : Ainsi va le monde.
- À la 40e minute du documentaire. François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach évoquent le destin de Mikhaïl Gorbatchev, à la suite d'une de ses visites à l'Élysée, en mai-juin 1993.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie II « Le procès Bousquet n'aura pas lieu… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Troisième partie
modifier- À la 28e minute du documentaire. Les personnes dont parle François Mitterrand sont les journalistes politiques auteurs d'essais ou documents critiques à son égard.
- François Mitterrand, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie III « Ce n'est pas mon affaire… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Est-ce que vous pensez qu'il y a des gens qui, douze ou treize ans après votre élection et votre double élection, ne l'ont pas encore avalée.
François Mitterrand : Sans doute, je sais pas… Je pense pas que ce soit spécifiquement politique. Je pense que dans la vie privée comme dans la vie politique, il y a des inimitiés comme ça qui ne s'apaisent jamais : on y peut rien.
Jean-Pierre Elkabbach : Et c'est d'homme à homme ? Je vois pas ce que vous dites…
François Mitterrand : Je sais pas pourquoi, je n'ai pas de conflit particulier avec Le Point, ni avec ses rédacteurs. J'ai pas d'affections particulières, mais j'ai pas d'inimitiés.
Jean-Pierre Elkabbach : Mais pour savoir comment vous vous comportez, même quand on vous attaque d'une manière juste, ou injuste peu importe : vous les rencontrez ?
François Mitterrand : Non…
Jean-Pierre Elkabbach : …vous discutez ?
François Mitterrand : Non…
Jean-Pierre Elkabbach : …ou vous dites : « c'est trop loin de la vérité », non ? ou de la réalité ?
François Mitterrand : Non, mais […] ça n'a aucun intérêt la conversation : on voit bien que c'est un parti pris commercial.
Jean-Pierre Elkabbach : Idéologique ?
François Mitterrand : Ho… idéologique… aller prêter des idées aux quelques hommes auxquels je pense, c'est vraiment […] se tromper sur la nature humaine… de ces spécimens-là.
- À la 53e minute du documentaire.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie III « Ce n'est pas mon affaire… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Qu'est-ce que vous pensez de la manière dont se déroule le temps, là où vous êtes ? Est-ce que…
François Mitterrand : Le mien est comme le vôtre : on a pas le temps de le voir passer. Et votre vie s'en va comme ça.
Jean-Pierre Elkabbach : Quel conseil vous me donnez pour qu'elle s'en aille pas aussi vite ?
François Mitterrand : Aucun conseil, c'est une loi qui s'impose à vous, comme à moi. Travailler. Au moment où vous serez obligé d'achever votre tâche, vous aurez le sentiment de l'inaccompli, de l'inachevé : toutes les symphonies sont inachevées.
- À la 56e minute du documentaire.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie III « Ce n'est pas mon affaire… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Quatrième partie
modifierJean-Pierre Elkabbach : Pour vous il faut rappeler […] les actes héroïques ou au contraire les crimes d'autrefois ?
François Mitterrand : Mon sentiment est plus mélangé. J'ai déjà eu l'occasion de vous le dire : je ne crois pas sain de réveiller toutes les guerres civiles qui ont occupé l'histoire de notre pays. Il arrive un temps où, sinon le pardon, mais en tout cas… l'histoire passe.
- À la 22e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est le procès de Paul Touvier, en avril 1994.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Quand il y a des morts, en Bosnie, à Sarajevo, à Tuzla, à Goražde, est-ce que vous, en tant que responsable des affaires de la France et du monde, vous vous sentez quand même une part de culpabilité ?
François Mitterrand : Mais aucunement, comment ? Vous vous sentez une part de culpabilité devant les morts d'Angola…
Jean-Pierre Elkabbach : … du Rwanda…
François Mitterrand : … du Rwanda, la liste est longue, si vous voulez qu'on la commence, vous verrez. Et pourtant la France est le pays qui contribue le plus, dans le monde, à tous les efforts faits — dont certains réussissent, rappelez-vous le Cambodge, rappelez-vous la Namibie —, pour épargner des vies, et beaucoup de vies ont été épargnées grâce à l'action des Nations unies et donc de la France, précisément en Bosnie jusqu'alors. Mais lorsqu'il y a guerre, guerre qui n'est pas directement la nôtre, nous ne pouvons pas considérer que la France soit vraiment responsable : elle n'a pas mandat, elle n'a pas qualité, pour être le gendarme du monde.
- À la 30e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est la guerre de Bosnie, en avril 1994.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Est-ce que c'est si difficile de lancer aux Serbes de Bosnie, comme le demandent les intellectuels, un ultimatum, en leur disant…
François Mitterrand : Quel mot avez-vous dit, les… ?
Jean-Pierre Elkabbach : Les intellectuels ?
François Mitterrand : Vous croyez, que c'en est ?
Jean-Pierre Elkabbach : … ils disent : « Retirez-vous sans condition de Goražde sous peine de frappes aériennes sur les positions militaires serbes de Bosnie ».
François Mitterrand : C'est vrai que ce sont des spécialistes de la stratégie militaire et de la frappe : je vois l'abbé Pierre, avec beaucoup de respect, et puis quelques autres : Françoise Giroud… Mais peut-être n'ont-ils pas appris que les frappes aériennes doivent être extrêmement précises, que par mauvais temps : c'est difficile, et qu'en tout état de cause, si l'on occupe pas le terrain après la frappe aérienne, cela risque d'être inutile. Il faudrait donc envoyer des troupes, des soldats sur le terrain, pour occuper le terrain que les avions auraient « nettoyé », de la présence de tout adversaire éventuel — en l'occurrence les Serbes. Si l'on devait faire la guerre, ce n'est pas 10 000 soldats qu'il faudrait envoyer, c'est plus de 100 000. Et je n'enverrai pas 100 000 soldats français encourir le risque d'être tués ou blessés, pour une guerre dont je sens moi aussi la grave injustice et la cruauté, mais qui n'est pas parmi les missions principales de la France, qui doit d'abord assurer sa défense à elle.
- À la 32e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est une réunion d'intellectuels organisée à l'initiative de Bernard-Henri Lévy à la Mutualité à Paris, pour demander aux dirigeants mondiaux, dont François Mitterrand, une intervention armée dans la guerre de Bosnie, en avril 1994.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Vous avez vu qu'il y a une polémique qui est encore née à propos de phrases qu'on a trouvé dans une interview que vous aviez donnée, probablement en 1990 ou 1991, pour un livre…
François Mitterrand : C'est-à-dire qu'on a raccourci le temps, on a sorti d'une interview que j'ai donnée exactement, sur le sujet en question, le 24 janvier 1991, c'est-à-dire il y a presque trois ans et demi, on l'a sorti juste pendant ce procès, ce qui a permis à un certain nombre d'excités, qui sont professionnellement et caractériellement excités, qui seraient des gens… je suppose qu'en Israël on ne les supporterait pas, mais la France est très libérale, ils ont le droit à l'insulte permanent.
- À la 36e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est le procès de Paul Touvier, en avril 1994.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Vous voyez que périodiquement revient cette polémique, en France, à propos de la réconciliation [nationale], pas la réconciliation, etc. Parce que pèse…
François Mitterrand : … Parce qu'il y a des gens qui n'en veulent pas, de réconciliation nationale.
Jean-Pierre Elkabbach : On dit en même temps que vous êtes trop conciliant avec les descendants, les héritiers, du régime de Vichy. Vous le lisez, vous l'entendez ? Une fois pour toutes, qu'est ce qu'on peut leur répondre, pour l'histoire ?
François Mitterrand : Je supporte très bien cette critique, parce que moi je me sens sûr de moi. Je sais quelle a été mon attitude et quels ont été mes actes, enntre 1940 et 1945. Eux je sais pas très bien ce qu'ils auraient fait, si ils avaient vécu à cette époque, ceux qui parlent comme ça. J'ai connu beaucoup de gens sans caractère, très brillants dans leurs paroles ; j'ai vu des écrivains français, auxquels on aurait pas songé avant 1939, trouver plaisir à assister aux tortures des résistants ; j'ai vu des dénonciateurs ; j'ai connu des Juifs qui pour se sauver, et ne l'ont pas été, ont été des dénonciateurs parmi les pires. J'ai tout vu quoi. Donc, qu'est-ce qui autorise à parler, une génération qui n'a absolument pas vécu ces évènements ?
- À la 43e minute du documentaire. Le sujet initial de la discussion est le procès de Paul Touvier, en avril 1994.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : Avant de rentrer, d'une manière active, dans la résistance, est ce que vous avez cru vous-mêmes à Vichy, au régime de Vichy ?
François Mitterrand : Écoutez, je vais quand même pas passer mon temps, à m'expliquer.
Jean-Pierre Elkabbach : Non mais une fois, et on en parle plus.
François Mitterrand : Non, non, une fois pour toutes, je l'ai fait vingt-cinq fois. Ça suffit. Ça suffit. Et je ne donnerai aucune explications, autrement que celles que j'écrirai moi-même. Ça suffit. […] Qu'est ce que c'est que ces bavards, ces inutiles, ces malveillants ? Qu'est ce que ça veut dire ? J'ajoute que, auraient-ils vécu à cette époque-là, à voir leur type de caractère… En général les inquisiteurs sont des lâches.
- À la 45e minute du documentaire.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : On voit bien que d'ici au mois de juillet, on va encore vous redemander que la France présente des excuses, pour ce qu'il s'est passé à Vichy. Votre position est toujours la même ?
François Mitterrand : Ils attendront longtemps, ils en auront pas. La France n'a pas d'excuses à donner, ni la République. À aucun moment je ne l'accepterai. Je considère que c'est une demande excessive, de la part de gens qui ne sentent pas, profondément, ce que c'est que d'être Français, l'honneur d'être Français, et l'honneur de l'histoire de France.
Jean-Pierre Elkabbach : Et vous recommanderiez à vos successeurs, s'ils sont de droite, d'adopter la même attitude ? Ils feront ce qu'ils veulent, bien sûr, mais…
François Mitterrand : Je n'ai pas de recommandation à faire.
Jean-Pierre Elkabbach : Parce que la pression va se faire également sur eux.
François Mitterrand : Enfin, dans cent ans peut-être aussi encore ? Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est l'entretien de la haine. Et ce n'est pas la haine qui doit gouverner la France.
Jean-Pierre Elkabbach : Et encore moins, probablement, quand on est à votre place ?
François Mitterrand : Oui, et puis moi je dis ce que je pense, et je ne me laisse pas impressionner par ce genre d'arguments. Et j'ai le plus grand mépris pour ceux qui les expriment.
- À la 46e minute du documentaire.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
François Mitterrand : Je n'éprouve pas beaucoup de craintes devant ces journalistes spécialisés dans la calomnie. Si je n'étais pas taillé pour y résister, où est-ce que j'en serais ? Ça fait… 40 ans que ça dure. D'ailleurs, le seul énoncé — on va pas procéder à cette expérience, hein ? —, on alignerait les noms auxquels vous pensez, auxquels je pense, on éclaterait de rire. On dirait, ces fameux journalistes d'investigation, qui ne sont que des policiers ratés, qui ne tiennent leurs renseignements que d'officines misérables, mais qui sont pris au sérieux quand même par certains directeurs de journaux, moi ça me fait rire.
[…]
François Mitterrand : Qu'est ce qu'il en parait comme livres, hein ? J'ai fait leur fortune quand même : ce sont mes pauvres. Mais ils mangent ensuite dans mon assiette.
- À la 53e minute du documentaire.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Jean-Pierre Elkabbach : La haine, la haine, avez-vous dit. Vous pensez que vous arriverez un jour à vaincre la haine ?
François Mitterrand : Mais non je n'y arriverai pas. Mais, c'est comme quand on a un grand projet, de vie. On veut que sa vie soit belle, et réussie. Et la vie c'est comme un chemin qu'on a devant soi. On imagine, à vingt ans, que si cette route a 100 kilomètres de long, comme le parcours va être beau. Et puis, à la veille de mourir, on se rend compte qu'on a fait 150 mètres. Mais, il vaut mieux les avoir fait, que de s'être arrêté au bas du fossé.
- À la 55e minute du documentaire.
- François Mitterrand et Jean-Pierre Elkabbach, François Mitterrand : Conversations avec un président - Partie IV « En général les inquisiteurs sont des lâches… », Marie-Ève Chamard, Philippe Kieffer, France 2, 3 mai 2003
Propos rapportés
modifierLa France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. […] Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort. Apparemment. […] Oui, ils sont très durs, les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… Vous avez vu, après la guerre du Golfe, ils ont voulu tout contrôler dans cette partie du monde. Ils n'ont rien laissé à leurs alliés. […]
[Benamou : Il poursuit son monologue fiévreux, et, à présent, alors qu'il me raconte que les Américains voulaient envoyer les Turcs bombarder les Serbes et qu'il a fait ce qu'il fallait pour éviter cette folie.] […]
Une guerre… Ils sont en guerre permanente… Une guerre sans mort apparemment… Il faut se souvenir de tout ce qu'ils ont fait depuis trente ans contre le Concorde… Leur propagande… Leurs manipulations… Leurs mensonges…
- Le dernier Mitterrand, Georges-Marc Benamou, éd. Plon, 1997, partie L'Automne des tempêtes (septembre-décembre 1994) : Un soir d'octobre 1994, à l'Elysée, p. 65-68
- Film Le promeneur du champs de Mars de Robert Guédiguian avec Michel Bouquet (2005)
- « La gauche au cinéma », François Mitterrand, L'Express, 2005 (lire en ligne)
- Citation choisie pour le 26 avril 2014.
- Propos rapportés par Éric Zemmour. Propos tenus lors d'un conseil des ministres en 1995 sous le gouvernement Balladur.
- « La Déclaration des droits de l’homme de 1789, principes auxquels les juges font dire ce qu’ils veulent », Michel Janva, Le Salon Beige, 8 octobre 2018 (lire en ligne)
- « EXCLUSIF. Éric Zemmour : « Ces juges foulent aux pieds la démocratie » », Jérôme Béglé, Yahoo ! Actualités, 6 octobre 2018 (lire en ligne)
Citations à propos de François Mitterrand
modifier- Discours prononcé par Pierre Mendès France le 25 octobre 1965.
- Pierre Mendès France, Jean Lacouture, éd. Le Seuil, 2003, p. 624
- Edwy Plenel lorsqu'il aborde le tournant de la rigueur, signe de la désillusion socialiste.
- Edwy Plenel, François Mitterrand, que reste-t-il de nos amours ? (2015), écrit par William Karel
- Raphaëlle Bacqué, François Mitterrand, que reste-t-il de nos amours ? (2015), écrit par William Karel
- Edwy Plenel, François Mitterrand, que reste-t-il de nos amours ? (2015), écrit par William Karel
- Cassandre et les tueurs, Gilles Martinet, éd. Grasset, 1986, p. 168
- Plaidoyer impossible pour un vieux président abandonné par les siens, Philippe Alexandre, éd. Albin Michel, 1994 (ISBN 2-226-07451-1), p. 216
On a sans doute trop vite oublié la terrible confession du président Mitterrand sur son lit de mort : La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre méconnue, vitale, une guerre économique, sans mort apparente. Les américains veulent un pouvoir sans partage sur le monde.
- Georges-Marc Benamou, Le dernier Mitterrand, Plon, 2005
- Le moment est venu de dire ce que j'ai vu, Philippe De Villiers, éd. Albin Michel, 2015, p. 327
- Note de Jacques Chirac du 4 mai 1993 aux obsèques de Pierre Bérégovoy accusant Mitterrand de récupération politique.
- Journal intime de Jacques Chirac - Volume 1, Christine Clerc, éd. Albin Michel, 1995, p. 140
En cet instant, je réalisai sa duplicité. C'est le mentir vrai d'Aragon. Je compris qu'il y avait deux Florentins dans le même homme : l'amateur d'art et le lecteur assidu de Machiavel. Un cynique déguisé en gourmet. Il calculait. Il dessinait. Même devant la toile des autres, il tissait la sienne. Il vous regardait, il clignait, il vous jaugeait, il se servait de ses émotions pour vous capter et de la vôtre pour vous capturer ; il enveloppait son cynisme d'élégances artistiques et de hautes sagesse. Vous deveniez une chose dans son puzzle. C'était un collectionneur de noirceurs, il cherchait votre place dans son cabinet de curiosités. Et vous utilisait comme un objet. Un papillon épinglé ou un pion sur son damier.
- Le moment est venu de dire ce que j'ai vu, Philippe De Villiers, éd. Albin Michel, 2015, p. 327