Corto Maltese

série de romans dessinés d'aventures

Corto Maltese, littéralement « le petit Maltais », est un héros de bande dessinée créé par le dessinateur et scénariste italien Hugo Pratt. Corto apparaît pour la première fois comme personnage secondaire en 1967, puis comme héros principal en 1970.

Bandes dessinées modifier

La Ballade de la mer salée modifier

Narrateur : Je suis l'océan Pacifique et je suis le plus grand. On m'appelle ainsi depuis très longtemps, mais ce n'est pas vrai que je suis toujours pacifique. Je me fâche parfois, et alors je donne une raclée à tous et à tout. Aujourd'hui, par exemple, je viens de me calmer. Mais hier, je dois avoir tout raflé sur trois ou quatre îles et autant de coquilles de noix que les hommes appellent bateaux... Celle-ci... Oui, celle que vous voyez ici, je ne sais pas comment elle a pu s'en sortir. C'est peut-être parce que le capitaine Raspoutine connaît son métier et que ses marins viennent des îles Fidji. Ou bien parce qu'ils ont fait un pacte avec le Diable. Mais cela n'a pas d'importance. Aujourd'hui c'est "Tarowean", le jour des surprises, le jour de tous les saints, le 1er novembre 1913.
  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 37


Raspoutine : Hé, Corto, mais où étais-tu passé ? Maudit bâtard !
Corto : Ah ! Parce que toi, ton père tu l'as peut-être connu ?... J'ai été me promener !

  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 85


Raspoutine : Je voudrais des amis et je n'arrive pas à en avoir. Est-ce parce que je ne suis pas comme les autres ?
Corto : Oui... C'est à dire non... Mais je ne vois pas...
Raspoutine : Et voilà, tu vois, tu es toujours prêt à m'attaquer... Et seulement parce que je veux avoir des amis.
Corto : Tu ne peux pas m'embêter ainsi. Excuse-moi Raspoutine, mais tu es fou à lier.

  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 89


Corto : Ce que vous avez de mieux à faire, toi et Caïn, c'est de rester auprès de moi. Je porte bonheur.
Pandora : Et vous pensez que vous allez toujours continuer à avoir de la chance aussi effrontément ?
Corto : Bien-sûr, ma chère... Quand j'étais petit, je me suis aperçu que je n'avais pas de ligne de chance. Alors avec le rasoir de mon père... Zac, je m'en suis fait une comme je voulais.

  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 91-92


Le Moine : Et toi... Corto Maltese. Tu as perdu une goélette et l'autorité sur tes hommes. Pourquoi ?
Corto : Question de femmes. Chef ! Et d'ailleurs l'autorité, on la garde jusqu'au moment où on est obligé de l'exercer....
Le Moine : Gros malin, la réponse est subtile, Maltese, mais le résultat est que tu n'es pas capable de commander. Tu es trop individualiste et indiscipliné. Tu es un subversif !

  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 113


Christian Slütter : Oh ! Je ne vous avais pas vu, Corto...
Corto : À quoi pensez-vous, monsieur Slütter ?
Christian Slütter  : Je pensais aux années passées et je m'en allais ainsi... distraitement vers ma jeunesse ! Bien qu'inconsciemment, on essaye toujours de la retrouver...
Corto : S'arrêter ainsi dans le passé, c'est comme garder un cimetière.

  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 190


Commandant Rinald Groovesnore à un collègue : Tu voudrais être ironique, mais tu arrives seulement à être sarcastique, mon vieux. Et entre les deux, il y a la même différence qu'entre un rot et un soupir !
  • La Ballade de la mer salée, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1989, p. 190


Sous le signe du Capricorne modifier

Narrateur : Corto Maltese se reposait paresseusement sur l'unique véranda de la pension Java à Paramaribo (Guyane hollandaise). On voyait tout de suite que c'était "un homme du destin". Il alluma un de ces minces cigares que l'on fume seulement au Brésil ou à la Nouvelle-Orléans, d'un geste mesuré. Il était en train de jouer pour un public invisible. À cet instant la représentation fut interrompue...
  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Le Secret de Tristan Bantam, p. 11


Jeremiah Steiner : Je demande pardon à tous, moi... À vous aussi, je demande pardon si vous le désirez.
Corto : Qu'est-ce qui vous prend ? Vous ne vous sentez pas bien ?
Jeremiah Steiner : Il y a très longtemps que j'ai fini de me sentir bien et malheureusement vous ne pouvez rien y faire.
Corto : Je n'ai pas dit que je voulais faire quelque chose pour vous... Pour ma part, vous pouvez même aller au Diable !
Jeremiah Steiner : Voilà qui est parler clairement... J'essaierai de suivre votre conseil. Adieu, monsieur.
Corto : Un individu susceptible, ce Jeremiah.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Le Secret de Tristan Bantam, p. 11-12


Jeremiah Steiner, à Corto qui venait de le tirer d'une bagarre : Pourquoi avez-vous fait ça ?
Corto : Ah ! Pour dire la vérité, je n'en sais rien. Peut-être suis-je le roi des imbéciles. Le dernier exemplaire d'une dynastie complètement éteinte qui croyait en la générosité !... En l'héroïsme.
Jeremiah Steiner : J'ai compris. Tu es un boy-scout frustré !
Corto : Écoute, vieux... L'ironie facile me tape sur les nerfs.
Jeremiah Steiner : Bah ! Ne te fâche pas. Je ne voulais pas te vexer. Au contraire, je dois te remercier de m'avoir tiré de ce mauvais pas.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Le Secret de Tristan Bantam, p. 15


Tristan Bantam : Mais ce que je ne comprends pas et ce que je trouve étonnant, c'est que ma sœur vive dans l'intimité de ces étranges sorciers afro-américains.
Corto : Je ne sais comment te répondre, Tristan... Mais tu oublies peut-être qu'elle a grandi ici... dans cette partie du monde si différente de ton Angleterre conservatrice, ordonnée et insipide, faite de thé et de haussements de sourcils.
Jeremiah Steiner : Paroles saintes ! Tristan, Corto a raison, mais il te présente seulement une partie de l'Angleterre. Il y en a une qui est encore pire et qu'il ne connaît peut-être pas... Et puis il y a aussi une Angleterre merveilleuse. Mais ce n'est pas de cela que je veux parler...

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Rendez-vous à Bahia, p. 33-34


Bahia Ninha : Sais-tu que l'ennemi de ton père, l'avocat, est arrivé à Bahia ? Il loge à la Barra. C'est "Bouche Dorée" qui me l'a dit. Il est sûrement venu pour les lettres que tu possèdes et qui démontrent que tu es la seule héritière de la Compagnie Financière Atlantique.
Morgana Dias do Santos Bantam : Allons chez lui... Et liquidons tout de suite l'affaire.
Bahianinha : Ah !... Morgana !... Mes leçons et celles de Bouche Dorée n'ont servi à rien. Les choses du destin doivent suivre leur cours naturel. Une chaîne de fleur est quelquefois plus difficile à briser qu'une chaîne en acier...

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Rendez-vous à Bahia, p. 40


Bahianinha : Bien. Vous jouerez au demi-poker américain, jeu de cartes régulier sans jokers... Ouverture avec as. Je coupe et je mélange, puis vous distribuez.
Corto : Cartes magnifiques, Bahianinha... Ah... J'oubliais... Je suis un tricheur, avocat, pour la morale je te préviens, ainsi il n'y aura pas de réclamations plus tard.
Milner : Je ne crois pas que vous réussirez à gagner avec moi, Corto Maltese... J'ai flush de carreau !
Corto : Incroyable !... Mais... Je gagne avec cinq as.
Milner : Ce n'est pas possible, il y a seulement quatre as dans un jeu de cartes.
Corto : En effet. Dans toute ma vie de joueur je n'ai jamais vu une partie pareille...

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Rendez-vous à Bahia, p. 49-50


Tristan Bantam : C'est une histoire incroyable... Ce n'est pas possible !
Jeremiah Steiner : Tristan, le monde où nous vivons est heureusement limité. Peu de pas suffisent pour sortir de notre chambre, peu d'années pour sortir de notre vie ; mais supposons que dans ce petit espace tout à coup obscur, nous nous perdions, soudain aveugles. Alors tout paraîtra énorme et notre chambre grande, incroyablement grande, au point d'en être impossible... Impossible !... Et pourtant une réponse peut tout expliquer ; et puis tu poseras cent autres questions, il y aura cent autres réponses... Tu verras que l'absolu n'existe ni dans un sens ni dans un autre... Que tout est possible.
Corto : Cette aventure est hors de ma dimension... Je propose une promenade en bateau.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Rendez-vous à Bahia, p. 51-52


Bouche Dorée : Oh... Oui... Oui... J'ai connu ta mère par une peinture d'Ingres. Elle était célèbre ta mère. La fiancée de Gibraltar, une Gitane très connue... Oui... Oui... Puis elle alla à Malte avec un marin de Cornouilles.
Corto : Fantastique. J'ai l'impression de me trouver avec une vieille tante et de regarder l'album de famille.
Bouche Dorée : Ah ! ... Une veille tante. Oui... Oui... Même si j'ai connu ton arrière-grand-père qui combattait à Queimada, au nord du Brésil ?
Corto : Bien, Bouche Dorée, tu me surprends vraiment. Comment fais-tu pour avoir moins de deux cents ans ?
Bouche Dorée : Oh... Oui... Oui... Je me conserve bien... Je suis toujours avec des êtres joyeux.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Samba avec Tir Fixe, p. 57


Bouche Dorée : Pour éviter tout malentendu, je te dis tout de suite que l'action que je te propose est basée sur de sains principes moraux.
Corto : Halte !... Ma chère Bouche Dorée, avant tout sache que je ne crois pas aux principes... Oui... Oui... Ce qui peut te sembler juste, pour moi peut être une erreur... Et ainsi, de morales il y en a plusieurs, Oui... Oui...
Bouche Dorée : Alors, trouvons-en une qui aille bien pour toi, Oui... Oui... Une de mille sterlings d'or... Ça t'irait ?

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Samba avec Tir Fixe, p. 37


Jeremiah Steiner : Je n'arrive pas à te comprendre, tu as des attitudes d'homme généreux... honnête, et puis tout à coup tu deviens froid et calculateur... Je me trompe peut-être... Et puis ce n'est certainement pas un ivrogne comme moi qui peut décider où se trouve la vérité. Mais ça m'ennuie de te voir impliqué dans des histoires d'intérêt... Tu m'as l'air d'un type complètement en dehors du calcul... des programmations... des petites misères de tous les jours...
Corto : Écoute, mon vieux, il y a longtemps que je fais face à mes problèmes tout seul et je t'assure que je n'ai aucune envie de changer, tout simplement parce que le premier venu me conseille de le faire... Je t'ai pris avec moi parce que tu es sympathique... Mais si tu veux faire de la censure, tu dois changer d'adresse... Tu vois, Steiner, je ne suis pas assez sérieux pour donner des conseils et je le suis trop pour en recevoir. Désormais, ne sois pas enfantin et laisse-moi vivre comme je veux.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Samba avec Tir Fixe, p. 59


Corto : Bien, désormais, c'est fait, tu as tué l'exécuteur, mais le vrai responsable ? Ce "colonel" qui vit d'abus et de crimes à l'insu du gouvernement central, que fera-t-il ? Il continuera à vous terroriser avec ses "pistoleros".
Tir Fixe : Qu'est-ce que je peux faire ?
Corto : Prendre la place du Rédempteur !
Tir Fixe : Ah !... Gringo... Je suis un bandit, moi ! Qui voudra me suivre ? Je pouvais suivre le rédempteur, mais le peuple ne suit pas celui qu'il craint. Et moi, je suis craint presque autant que le colonel ! Au début, j'étais semblable à tant d'autres. La seule réponse aux injustices du colonel était la révolte. Ici, pour se faire respecter il faut avoir un fusil en main et savoir s'en servir... Puis le Rédempteur arriva et parla d'une autre façon.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie Samba avec Tir Fixe, p. 66-67


Bouche Dorée : Alors, joli marin, tu pars ?
Corto : Je suis bien obligé... Je ne suis pas de ceux qui prennent racine !
Bouche Dorée : Ici tu aurais trouvé tout ce que tu cherches... Mais tu es aveugle comme une taupe...
Corto : C'est bien possible, Bouche Dorée... Mais c'est à moi de m'en apercevoir.
Bouche Dorée : Ah, Oui... Oui... Mais souviens-toi de nous. Tu as une maison ici. Ne reviens pas trop vieux. Ce que tu cherches n'existe pas.
Corto : Comment le sais-tu ?
Bouche Dorée : Je le sais par expérience. Adieu, yeux bruns.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie L’Aigle du Brésil, p. 57


Corto : Ta sœur Morgana et Bouche Dorée ont rendu un grand service à l'Amirauté anglaise et à moi un mauvais service.
Tristan Bantam : Qu'avez-vous à voir dans tout ceci ?
Corto : J'ai beaucoup à voir dans ceci... Le galion espagnol que je cherchais se trouve exactement sous le cargo brésilien coulé dans l'embouchure du fleuve.
Tristan Bantam : Quelle coïncidence !
Tristan Bantam : Coïncidence ? Ah ! Je ne crois pas, Tristan... Bouche Dorée et Morgana ont dit au baron d'envoyer ici le croiseur allemand pour faire d'une pierre deux coups. L'armée brésilienne viendra surveiller l'équipage allemand, si elle le trouve... Et la "Financière" de ta sœur pensera à récupérer le cargo brésilien et ce qui se trouve en dessous... C'est-à-dire le galion et l'or !!
Corto : Mais Morgana ne peux pas te faire ça !
Corto : Et pourquoi pas ? Nous n'avons pas fait de traité commercial, elle et moi... Ta sœur a fait ce que j'aurais fait à sa place. Mais avec elle il y a Bouche Dorée...

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie L’Aigle du Brésil, p. 96


Jeremiah Steiner : Mais tu ne m'écoutes pas, Corto, à quoi penses-tu ?
Corto : Je pense que les femmes seraient merveilleuses si tu pouvais tomber dans leurs bras sans tomber entre leurs mains.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie L’Aigle du Brésil, p. 96


Raspoutine, à Corto qu'il vient de ligoter : Il y a longtemps qu'on ne s'est pas vus... Depuis Panama. Te souviens-tu ? La "Escondida", le Moine... Les vieux amis... Ah ! Ça c'était le bon temps ! Mais quel hasard de te trouver à Saint-Kitts et mêlé à la même affaire que moi !.. Je t'ai toujours dans les jambes. C'est le destin... Je pourrais te tuer en ce moment. Même s'il n'y avait pas cette histoire de "Fortune royale"... Ou je pourrais te laisser un petit souvenir... Te couper le nez ou t'aveugler, par exemple... Voilà ! Je pourrais faire les deux choses... Je n'ai jamais eu de sympathie pour toi. Tu as peur, hein... Corto Maltese... Malheureusement, j'ai le cœur tendre... Avec toi seulement... Et je n'oublie pas qu'une fois tu m'as sauvé la vie... C'est ça... Moi je n'oublie jamais...
Miss Ambiguïté de Poincy : Arrêtez de sourire et de murmurer, vous deux... Vous avez l'air de deux pies amoureuses !
Corto : Elle est bien mignonne, ton amie
Raspoutine : Ne commence pas à être sarcastique.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie ...Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune, p. 105


Corto : Triste aventure pour tous... Ambiguïté et quelques marins sont morts. Le trésor du "Fortune royale" est volatilisé pour toujours, ce pauvre fou a fini ses jours, et cette île a perdu son charme... En quelques heures nous avons tout détruit.

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie ...Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune, p. 116


Corto, délirant et se remémorant des souvenirs : Bonjour, Slutter... Vous avez avalé un manche de brosse ?

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie À cause d’une mouette, p. 124


Corto : Pauvre infirme... Et dément... Mais oui ! Un Indien violent, une missionnaire manquée, un infirme, un dominicain, un abruti : moi-même, l'amnésique des îles, nous formons une joyeuse bande...

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie À cause d’une mouette, p. 131


Un sergent : Je dois vous poser quelques questions, capitaine Corto Maltese... Il y a deux morts sur cette île, l'un est carbonisé dans la maison détruite et l'autre un infirme, loin de là avec des blessures d'arme à feu... Que pouvez-vous nous dire sur cela ?
Corto : C'est une histoire un peu longue et je devrai la raconter à vos supérieurs.
Un sergent : Comme vous voulez... M. Corto Maltese... Vous vous appelez ainsi, n'est-ce pas ?
Corto : Et qui le sait, sergent ? Il paraît... Mais celle qui doit connaître tous les détails de cette histoire est cette maudite mouette là-haut !!!

  • Sous le signe du Capricorne, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1979  (ISBN 2-203-33221-2), partie À cause d’une mouette, p. 131


Les Éthiopiques modifier

El Oxford à Corto : J'ai entendu des chiens qui aboyaient, Corto Maltese, mais jamais si mal que toi.
  • Les Éthiopiques, Hugo Pratt, éd. Casterman, 2001  (ISBN 2-203-33230-1), partie Au nom d'Allah le miséricordieux, p. 28


Corto à la mère de Cush : Je m'appelle Corto Maltese, madame, et je vous assure que je suis très heureux de vous connaître… Le fait que les grands guerriers eux aussi aient une mère me tranquillise. Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais toujours pensé que Cush était né pour son propre compte… tout seul !
  • Les Ethiopiques, Hugo Pratt, éd. Casterman, 2001  (ISBN 2-203-33230-1), partie Et d'autres roméos et d'autres juliettes, p. 68


Corto Maltese en Sibérie modifier

Corto à lui même : Ce serait bon de vivre une fable.
Bouche Dorée à Corto : Oh oui !… Mais toi tu vis continuellement une fable et tu ne t'en aperçois plus. Lorsqu'un adulte entre dans le monde des fables, il ne peut plus en sortir. Le savais-tu ?

  • Corto Maltese en Sibérie, Hugo Pratt, éd. Casterman, 2001, partie Les Lanternes rouges, p. 29


Raspoutine : J'ai voulu t'offrir une émotion Corto, parce que je t'aime bien… C'est pour toi que je l'ai fait, Dieu seul sait ce que c'est moche de vivre dans un monde sans aventures, sans fantaisie, sans joie. Me comprends-tu, Corto ? Dis-moi ?…
Corto : Je te comprends, Raspoutine… Mais je sais aussi que chaque fois, tu es plus fou !
Raspoutine : Je pourrais te tuer.

  • Corto Maltese en Sibérie, Hugo Pratt, éd. Casterman, 2001, partie Les Lanternes rouges, p. 42


Baron Von Ungern-Sternberg : En avant !… A la recherche de nos folies et de nos gloires !
  • Corto Maltese en Sibérie, Hugo Pratt, éd. Casterman, 2001, partie La Duchesse romantique, p. 70


La maison dorée de Samarkand modifier

Raspoutine : Et puis, il ne frapperait jamais un homme sans défense et jamais il ne serait venu jusqu'ici s'il n'avait été poussé par cette chose qu'on appelle l'amitié... Il est si noble qu'il en frôle la bêtise. Ce n'est pas un fils de pute comme nous... Non ! Corto Maltese ne te ressemble pas !
Chevket : Vous me traitez de fils de pute ?
Raspoutine : Oui... Et n'essaie pas de me donner un autre coup de poing... Parce que je ferai une dernière chose : je te tuerai.

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 83


Chevket : Je vous voyais plutôt en nihiliste russe ou en révolutionnaire populiste...
Raspoutine : Vous n'y êtes pas du tout... Ces gens-là ont changé de nom, à présent, la politique ne m'intéresse pas... Marxistes, bolcheviks, socialistes, populistes, révolutionnaires, paysans, ouvriers, intellectuels d'un côté, nationalistes, autocrates, ploutocrates, religieux déçus, revanchards de l'autre, ne m'attirent pas.
Chevket : Vous êtes anticollectiviste et anticapitaliste... Une sorte de philosophie individualiste... Un anarchiste à la Kropotkine.
Raspoutine : Anarchiste ? Non... Ces gens-là son trop sérieux... La propriété pour eux c'est du vol. Non ! Moi je suis voleur à part entière, un voleur, c'est tout !

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 84


Rossianov : Nous avons trouvé le village de Kemkoutz, la nouvelle Alamûth, complètement désert... à part trois commerçants étrangers que je vous ai ramenés...
Le commissaire : Trois commerçants étrangers dans ce coin-là ? Hum... Et si c'était des espions ?!? Fusille-les !
Rossianov : Mais ?!
Le commissaire : Pas de mais qui tienne, camarade lieutenant. On traverse une période difficile, avec les Anglais qui soutiennent les rebelles des émirats, la révolte du protectorat de Boukhara, la famine et tout le reste... Nous n'avons pas de temps à perdre en procès bourgeois... Fusille-les !!!
Rossianov : Deux d'entre eux sont des femmes, camarade commissaire.
Le commissaire : Mata Hari était une femme, elle aussi, et une espionne en plus de ça. Comment sont-elles ? Belles ?
Rossianov : Belles ? Façon de parler... Après des mois de frontière au milieu de femmes musulmanes toujours voilées, ces deux-là peuvent passer pour des gloires du french cancan.
Le commissaire : Ah... Mais tu y connais quelque chose, toi, au french cancan, camarade lieutenant ?
Rossianov : En toute modestie, je connais Paris et sa vie nocturne... Ou plutôt je la connaissais...

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 90


Enver Pacha : Tu es Russe toi, pas vrai ?
Raspoutine : Oui, je suis né en Russie, mais ma nationalité c'est l'argent, tout le reste est sans importance. Je me battrai pour toi... tant que tu me paieras.
Enver Pacha : Quel rôle joues-tu, le Russe ?
Raspoutine : Mais... Mon propre rôle, et de façon parfaite en plus !!!

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 96


Raspoutine : Mais je hais les femmes ! Ben, à vrai dire, je hais tout le monde... Même les petites arméniennes qui lancent des pierres... Mais par-dessus tout je te hais, toi...
Corto : Pourquoi ?
Raspoutine : Pourquoi... Pourquoi... Il y en a tellement de pourquoi...

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 105


Corto, dansant avec son ami Raspoutine : On est un peu fous... pas vrai ?
Raspoutine : Mais non... On est de vrais danseurs ! Et puis moi... j'ai hérité de toute la grâce de ma mère... Elle était danseuse au théâtre Makyinsky de Saint-Pétersbourg. Elle eut un une aventure avec un Italien, le célèbre compositeur Drigo... et elle fut la meilleure Colombine du ballet "Les Millions d'Arlequin" avec Petipa le grand danseur... Puis elle épousa mon père, un prince russe et finit déportée en Sibérie.
Corto : Ta mère a peut-être été une grande danseuse... mais je sais que ton père n'était pas un prince russe mais un tailleur pour dames...
Raspoutine : Un tailleur pour dames ? Comment peux-tu dire une chose pareille de mon père ?
Corto : Je l'ai entendu dire !

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 121


Marianne à propos de Corto : Dites-moi Raspoutine, vous qui le connaissez bien, a-t-il jamais été amoureux, cet homme-là ?
Raspoutine, évoquant Pandora : Si, il y a très longtemps, peut-être... d'une belle jeune fille atteinte de misonéisme. Il ne se passa rien. Dialogue décourageant, ils parlaient peu, se regardaient beaucoup... Et ne se touchaient jamais... Comme s'ils avaient une peur morbide, obsessionnelle de se contaminer... Puis la belle jeune fille, surpassant ses phobies, en épousa un autre et l'histoire fit un bon en avant.
Marianne : Pauvre Corto, il est si tendre...
Raspoutine : ...Oui, une crème. Quoi qu'il en soit, le beau marin reste atteint de méfiance envers la raison et d'aversion pour la logique. Il est amoureux de l'idée d'être amoureux. Dans le genre nostalgie et mélancolie douceâtre.

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 123-124


Sevan Vartkès (l'Arménienne), à propos de Raspoutine : Moi je m'en souviens de cet homme, il est méchant, pas vrai ?
Corto : Oui, c'est un méchant... mais il ne le sait pas...

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 132


Chevket, au moment où Raspoutine l'assassine : Mais pourquoi ?
Raspoutine : Pourquoi ? Pourquoi ? Il y a tellement de pourquoi... Moi je le fais par intérêt ; ou comme ça, pour rien... quand je tombe sur quelqu'un comme toi !

  • La maison dorée de Samarkand, Hugo Pratt, éd. Casterman, 1986, p. 130


Tango modifier

Esmeralda : Corto... je me demande... as-tu jamais été amoureux, et... si oui, de qui ?
Corto : Je l'ai été... il y a très longtemps. Bonsoir, Esmeralda.
Esmeralda : Tu ne m'as pas dit de qui...
Corto : Son nom ne te dirait rien...

  • Tango, Hugo Pratt, éd. Casterman, 2009, p. 76


Les Helvétiques modifier

Corto à Klingsor : Ce n'est pas vrai... Moi je crois à l'imagination dorée des Celtes, à l'imagination luxuriante des tropiques, à celle du vaudou aussi - Mais j'ai des doutes quant à l'imagination suisse !


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