Création littéraire
L'écriture littéraire désigne la manière par laquelle certains écrits se situent dans la société et l'histoire.
- Dans la bouche du narrateur, en contraste avec ce qu'il pense (en bien) d'un ami lui aussi écrivain.
- Leviathan, Paul Auster (trad. Christine Le Bœuf), éd. Le livre de Poche, 1993, p. 73
- L'empire des signes (1970), Roland Barthes, éd. Flammarion, coll. « Champs », 1980, p. 22
- L'empire des signes (1970), Roland Barthes, éd. Flammarion, coll. « Champs », 1980, p. 116
Nicolas Bouvier
modifier- L’auteur, lors d’un entretien
- Œuvres, Nicolas Bouvier, éd. Gallimard, 2004 (ISBN 9 782070 770946), partie Routes et déroutes, p. 1300
- L’auteur, lors d’un entretien
- Œuvres, Nicolas Bouvier, éd. Gallimard, 2004 (ISBN 9 782070 770946), partie Routes et déroutes, p. 1301
J'écris : 1° pour posséder.
Posséder la vérité des choses apparue à mes sens et à ma raison. En exprimant cette vérité, je la fais mienne, mes vues sont le lien qui la rassemble. Dans Aristote cela se nomme imitation. Il faut en concevoir l'essentiel. Imiter c'est recréer l'objet, partant s'en emparer autant qu'il se puisse concevoir. C'est un plaisir incomparable, un attrait souverain, auquel deux causes ont part : l'intelligence de l'objet, son rendu ; l'une est lumière, l'autre puissance ; la seconde trouvant dans la première son guide, la première trouvant dans la seconde son épreuve et son complément. Corot disait : Oh ! la belle vache ; je vais la peindre. Crac ! la voilà.
2° pour persuader.
Le vrai des choses entré dans l'intelligence, l'objet fait esprit, devient communicable. Nécessairement il tend à se communiquer. L'universel de la pensée qui l'informe est comme un ressort qui pousse à l'infini. Tous les hommes sont appelés à jouir de ce que je possède. Nouvelle épreuve des lumières qui président à l'imitation, nouvel exercice de la puissance qu'elle suppose. Persuader dérive de posséder. Il en est la suite nécessaire ; il procède du même attrait. Ceux qui les séparent, qui dépeignent le plaisir d'écrire comme indépendant de l'approbation, prennent un trait d'orgueil ou de dépit pour l'essence des choses.
Tel est le goût d'écrire, tel en est le démon. Des deux causes que je viens de dire, dans un sens général, on peut nommer la première poésie, la seconde aura nom éloquence. L'une donne naissance à l'art en soi, la seconde en répand l'effet.
- « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », Louis Dimier, Littérature, nº 11, Décembre 1920, p. 22
J'avais dans la tête un drame bien intime, bien sombre, bien terrible, que je voulais faire passer de ma tête sur le papier [...].
Mais je remarquai une chose : c'est que, pour le travail profond et assidu, il faut les chambres étroites, les murailles rapprochées, et le jour éteint par des rideaux de couleur sombre.
- Le Bagnard de l'Opéra (1868), Alexandre Dumas, éd. Magnard, coll. « Classiques & Contemporains », 2001 (ISBN 978-2-210-75424-9), 1. Le forçat, p. 9
— Savez-vous ce qui me gâte l'écriture ? Ce sont les corrections, les ratures, les maquillages qu'on y fait.
— Croyez-vous donc qu'on ne se corrige pas, dans la vie ? demanda Julius allumé.
— Vous ne m'entendez pas : Dans la vie, on se corrige, à ce qu'on dit, on s'améliore ; on ne peut corriger ce qu'on a fait. C'est ce droit de retouche qui fait de l'écriture une chose si grise et si... (il n'acheva pas). Oui ; c'est là ce qui me paraît si beau dans la vie ; c'est qu'il faut peindre dans le frais. La rature y est défendue.
- Les Caves du Vatican, André Gide, éd. Gallimard, 1972 (ISBN 978-2-07-036034-5), p. 79 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Cécile Guilbert
modifier- Cécile Guilbert préfaçant la réédition de 2010 des cours de littérature européenne de Vladimir Nabokov, professés entre 1941 et 1958 dans plusieurs universités américaines et réunis sous le titre Littératures.
- Littératures (1980), Vladimir Nabokov, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, Préface de Cécile Guilbert — Les ruses du professeur Nabokov, p. XXII
- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 2, p. 100 (texte intégral sur Wikisource)
- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 2, p. 101 (texte intégral sur Wikisource)
- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 2, p. 57 (texte intégral sur Wikisource)
Stephen King
modifier- Écriture : Mémoires d'un métier, Stephen King (trad. William Olivier Desmond), éd. Le Livre de Poche, 2003 (ISBN 2-253-15145-9), p. 321
- « Le Clézio : « Je suis un indigné de l'Afrique » », Interview par Valérie Marin la Meslée, Le Point, nº 2041, 27 Octobre 2011, p. 101
George Lecomte
modifier- « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », George Lecomte, Littérature, nº 10, Décembre 1919, p. 23
- Langage tangage ou Ce que les mots me disent, éd. Gallimard (ISBN 2-07-074211-3), p. 141 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
H. R. Lenormand
modifierJ'écris, comme tout écrivain, pour affirmer des tendances intimes refoulées dans la vie réelle. Je crois que l'œuvre d'art pourrait être définie une compensation du réel. Nos instincts révolutionnaires et sexuels, nos instincts de domination et de connaissance ne peuvent se satisfaire pleinement au cours de la vie. Leur refoulement produit une sublimation qui donne naissance à l'œuvre d'imagination. Celle-ci n'est donc que l'épanouissement de vélléités contrariées. Elle peut, dans les cas de refoulement excessifs, aboutir à une contradiction complète et magnifique de l'existence effective de l'écrivain.
Les atrocités sans frein des ouvrages du Marquis de Sade peuvent s'expliquer par le fait qu'il écrivit surtout en prison. L'outrance de ses inventions me ferait plutôt croire à la non-réalisation de ses tendances érotiques. C'est une revanche du rêve sur la réalité.
En ce qui me concerne, il n'y a pas lieu de douter que certaines de mes pièces, Poussière, les Possédés, Terres chaudes, entre autres, sont une tentative de compensations d'instincts révolutionnaires entravés et de désirs de voyages incomplètement satisfaits.
- « Notre enquête — Pourquoi écrivez-vous ? », H. R. Lenormand, Littérature, nº 11, Décembre 1920, p. 24
- Littératures (1980), Vladimir Nabokov (trad. Hélène Pasquier), éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, partie Littératures I, Bons lecteurs et bons écrivains, p. 36
De tout ce qui est écrit, je ne lis que ce que quelqu'un écrit avec son sang. Ecris avec ton sang : et tu verras que le sang est esprit.
Il n'est guère facile de comprendre le sang d'autrui : je hais les oisifs qui lisent [...].
- Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972 (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « Lire et écrire », p. 55
Orhan Pamuk
modifier- Orhan Pamuk, 7 décembre 2006, à Stockholm, dans Le Monde.
- Orhan Pamuk, 7 décembre 2006, à Stockholm, dans Le Monde.
- Orhan Pamuk, 7 décembre 2006, à Stockholm, dans Le Monde.
- Orhan Pamuk, 7 décembre 2006, à Stockholm, dans Le Monde.
- Orhan Pamuk, 7 décembre 2006, à Stockholm, dans Le Monde.
Roger Peyrefitte
modifier- Propos secrets, Roger Peyrefitte, éd. Albin Michel, 1977 (ISBN 2 226 00502 1), p. 339
- Le temps retrouvé, Marcel Proust, éd. Pléiade, 1957, t. III, p. 895
Nicolas Schöffer
modifier- La Théorie des miroirs, Nicolas Schöffer, éd. Belfond, 1982 (ISBN 2-7144-1466-4), p. 123
- L'Homme aux cercles bleus, Fred Vargas, éd. J’ai Lu, 2002, p. 199
- (Voir la parenté de cette citation avec celle de Brébeuf).
- « Dictionnaire philosophique » (1764), dans Œuvres complètes, Voltaire, éd. Elibron Classics, 2004, t. 26, article « Orthographe », p. 109
- Citation choisie pour le 6 décembre 2008.