Cruauté
La cruauté est le plaisir que l'on éprouve à faire souffrir ou à voir souffrir.
Littérature
modifierCritique
modifierPhilippe Djian, Lent dehors, 2001
modifierCertaines avaient de belles paires de fesses, de jolies poitrines. Elles avaient des cris clairs, des dents blanches, des poses étudiées. Les garçons les observaient comme du bétail et souriaient aux obscénités qu'ils échangeaient. Ils avaient des yeux vifs, des dents blanches, des manières brutales. Ce qu'ils partageaient, les uns et les autres, ce qu'évoquait leur visage, était la cruauté et l'ennui.
- Lent dehors (1991), Philippe Djian, éd. Folio, 1993, p. 192
Littérature
modifierProse poétique
modifierJoyce Mansour, Dolman le maléfique, 1961
modifierDolman variait ses plaisirs. Une indicible moquerie dans ses yeux fouineurs, il aiguisait ses sens à volonté sur le dos satiné de ses victimes. Cruel, les brunes piquantes aux petits seins et aux poils tortillés en acrostiches provoquaient en lui une rage visuelle nuancée de mélancolie, un véritable raz-de-marée de colère sadique. Il s'enfonçait en elles dans un flamboiement sanguinaire. Il se laissait pénétrer par l'épouvante de sa victime ; froissé comme elle il frissonnait de peur et pleurait, et touchait son ventre bombé, son ventre flambant, incandescent de flammes hystériques, là, sur ses maigres flancs d'adolescent.
- « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 49
Roman
modifierAndré Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925
modifierLa cruauté, c'est le premier des attributs de Dieu.
- Les Faux-monnayeurs, André Gide, éd. Gallimard, 1925 (ISBN 2070400824), partie III (« Paris »), chap. 18, p. 378
- Citation choisie pour le 17 novembre 2019.
Pierre Turgeon, Faire sa mort comme faire l’amour, 1981
modifierLa cruauté demande un long apprentissage.
- Faire sa mort comme faire l’amour, Pierre Turgeon, éd. Quinze, 1981, p. 25
Propos de moralistes
modifierFrançois de La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions, 1664
modifierLa férocité naturelle fait moins de cruels que l'amour-propre.
- Maximes et Réflexions, suivies des œuvres mêlées de Saint Evremond, François de La Rochefoucauld, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 104