Socialisme

doctrine, système, vision politico-philosophique

Le socialisme désigne un système d'organisation sociale basé sur la propriété collective des moyens de production, par opposition au capitalisme. Il est l'objectif de divers courants apparus et développés depuis le XIXe siècle, et ayant abouti aujourd'hui aux différents courants marxistes et anarchistes, ainsi qu'aux sociaux-démocrates.

Citations modifier

Socialistes modifier

Prosper-Olivier Lissagaray modifier

Jamais le socialisme ouvrier n'a été aussi vivant que depuis la chute de la Commune. Il est aujourd'hui la seule préoccupation véritable des gouvernements. A quoi donc aurait servi tant de massacres, sinon à prouver que le vieux monde est bien fini, que tout retour au passé et impossible ? L'ignorance de la bourgeoisie peut seule lui donner le change à cet égard. Depuis le 18 mars, le câble est rompu.


Friedrich Engels modifier

Se représenter la société socialiste comme l'Empire de l'égalité est une conception française trop étroite


comme toutes les conceptions trop étroites des écoles socialistes qui nous ont précédés, devrait à présent être dépassée, puisqu'elle ne crée que de la confusion dans les esprits et qu'elle a été remplacée par des conceptions plus précises et répondant mieux aux réalités.
  • Critique des programmes de Gotha et d'Erfurt (lettre), Engel, éd. Éditions Sociales, 1949, chap. Engels, SUR LE PROGRAMME DE GOTHA, Lettre à A. Bebel, 1875, p. 39 (texte intégral sur Wikisource)


Joseph Dietzgen modifier

Le socialisme moderne est scientifique. De même que la science de la nature ne tire pas ses thèses de l'esprit, mais de l'observation sensible de la réalité matérielle, de même les doctrines socialistes et communistes contemporaines ne constituent pas des projets mais des connaissances de faits existant effectivement
  • Le socialisme scientifique in Joseph Dietzgen (1973), « L'essence du travail intellectuel - écrit philosophique annotés par Lénine » (p. 113-116). Paris, édition François Maspero., Joseph Dietzgen, éd. François Maspero, 1973 (1883), p. 113


Jules Guesde modifier

le socialisme entend substituer à l'antagonisme des intérêts la solidarité absolue des intérêts et supprimer la lutte pour l'existence entre les hommes pour activer la "lutte pour l'existence" de l'humanité...
  • En Garde ! (article de La Révolution Française de mai 1879), Jules Guesde, éd. Jules Rouff et Cie, 1911, p. 375-376 (texte intégral sur Wikisource)


activer la "lutte pour l'existence" de l'humanité (...) loins d'être hors de la science, en contradiction avec la science, le socialisme travaille à y faire rentrer la société.
  • En Garde ! (article de La Révolution Française de mai 1879), Jules Guesde, éd. Jules Rouff et Cie, 1911, p. 375-376 (texte intégral sur Wikisource)


Paul Lafargue modifier

Les socialistes révolutionnaires ont à recommencer le combat qu'ont combattu les philosophes et les pamphlétaires de la bourgeoisie; ils ont à démolir, dans les têtes de la classe appelée à l'action, les préjugés semés par la classe régnante;...
  • Le Droit à la paresse (1883), Paul Lafargue, éd. Le Temps des Cerises, 2002  (ISBN 2-84109-052-3), partie Avant-propos, p. 42


Le socialisme est le seul parti qui, dans l'histoire, reconnaît l'égalité des races et des sexes.
  • Paresse et Révolution, Écrits 1880-1911 (1901), Paul Lafargue, éd. Tallandier, 2009  (ISBN 978-2-84734-631-2), chap. 3 - Combat politique, La race noir et le socialisme, le Petit Sous, 1 Avril 1901, p. 346


Jack London modifier

Il définissait les socialistes comme des révolutionnaires qui luttent pour renverser la société irrationnelle d'aujourd'hui, afin de construire avec ses matériaux la société rationnelle de l'avenir
  • Le talon de fer (1908), Jack London (trad. Louis Positif), éd. Libretto, 2003, p. 85


George Orwell, Pourquoi j'ai adhéré à l'I.L.P, 1938 modifier

Le seul régime qui, à long terme, peut accorder la liberté de parole est un régime socialiste.
  • Dans le ventre de la baleine, et autres essais, George Orwell, éd. Ivrea, 2005  (ISBN 978-2851842848), p. 50


André Ferrat modifier

A elles seules, la nationalisation des usines et la collectivisation des terres ne sont pas des mesures socialistes. Elles sont des cadres qui peuvent aussi bien convenir au fascisme qu'au capitalisme. A elles seules, la destruction de la classe capitaliste et de la classe des propriétaires fonciers ne signifie pas forcément le passage du socialisme, mais peuvent ouvrir la porte à un régime autocratique et bureaucratique réactionnaire.


La tactique socialiste énoncée par Marx, Jules Guesde, Jaurès et tous les maîtres du socialisme c'est d'élever la conscience civique du prolétariat, c'est de développer sa conscience de classe et sa conscience socialiste. Voilà la seule tactique qui mène à l'édification du socialisme, il n'y en aura jamais d'autre.


Antisocialistes ou libéraux modifier

Friedrich Hayek, La Route de la servitude, 1943 modifier

La tendance moderne vers le socialisme signifie une rupture brutale avec toute l’évolution de la civilisation occidentale. [..] Nous abandonnons rapidement non seulement les idées de Cobden, de Bright, de Smith, de Hume, de Locke, de Milton mais encore une des caractéristiques les plus saillantes de la civilisation occidentale telle qu’elle s’est édifiée sur les fondations posées par le christianisme, par la Grèce et par Rome. Ce qu’on abandonne, ce n’est pas simplement le libéralisme du 19e et du 18e siècle, mais encore l’individualisme fondamental que nous avons hérité d’Érasme et de Montaigne, de Cicéron et de Tacite, de Périclès et de Thucydide.
  • La Route de la servitude (1943), Friedrich Hayek (trad. G. Blumberg), éd. PUF, coll. « Quadrige », 1993  (ISBN 9782130389576), p. 17


Ludwig von Mises, Le Chaos du planisme, 1947 modifier

Il est important de comprendre que le fascisme et le nazisme étaient des dictatures socialistes.


Karl Popper, La Quête inachevée, 1976 modifier

Je suis resté socialiste pendant plusieurs années encore, même après mon refus du marxisme. Et si la confrontation du socialisme et de la liberté individuelle était réalisable, je serais socialiste aujourd'hui encore. Car rien de mieux que de vivre une vie modeste, simple et libre dans une société égalitaire. Il me fallut du temps avant de réaliser que ce n'était qu'un beau rêve; que la liberté importe davantage que l'égalité; que la tentative d'instaurer l'égalité met la liberté en danger; et que, à sacrifier la liberté, on ne fait même pas régner l'égalité parmi ceux qu'on a asservis.
  • La Quête inachevée, Karl Popper, éd. Calman-Lévy, 1976  (ISBN 2-7021-0430-4), p. 46-47


Vladimir Boukovsky, Cette lancinante douleur de la liberté, 1981 modifier

L'une des conséquences les plus néfastes du socialisme est que l'homme y est amené à se démettre de ses responsabilités, à s'en remettre en tout à l'État, ce qui équivaut à renoncer en même temps à sa liberté.
  • Cette lancinante douleur de la liberté, Vladimir Boukovsky (trad. Nikita Krivochéine), éd. Robert Laffont, coll. « Pluriel », 1981  (ISBN 2-01-008769-0), p. 165


Le gonflement de l'appareil bureaucratique est l'un des traits immuables du socialisme.
  • Cette lancinante douleur de la liberté, Vladimir Boukovsky (trad. Nikita Krivochéine), éd. Robert Laffont, coll. « Pluriel », 1981  (ISBN 2-01-008769-0), p. 166


Il n'existe pas un seul État socialiste dont les habitants ne cherchent pas à fuir.
  • Cette lancinante douleur de la liberté, Vladimir Boukovsky (trad. Nikita Krivochéine), éd. Robert Laffont, coll. « Pluriel », 1981  (ISBN 2-01-008769-0), p. 170


Si la loi exige que chaque paquet de cigarettes porte la mention "Le tabac est nocif pour votre santé", pourquoi ne pas proposer un projet de loi qui rende obligatoire de mentionner sur la couverture de chaque livre marxiste : "L'application de cette théorie a entraîné la mort de plusieurs dizaines de millions d'hommes au cours des derniers soixante ans" ? Un tel projet de loi ne serait pas compris, car le marxisme est devenu partie intégrante de la mentalité occidentale.
  • Cette lancinante douleur de la liberté, Vladimir Boukovsky (trad. Nikita Krivochéine), éd. Robert Laffont, coll. « Pluriel », 1981  (ISBN 2-01-008769-0), p. 176


Margaret Thatcher, 10 Downing Street, Mémoires, 1993 modifier

Je n'ai jamais oublié que l'objectif inavoué du socialisme - municipal ou national - était d'accroître la dépendance. La pauvreté n'était pas seulement le sol nourricier du socialisme : elle en était l'effet délibérément recherché.
  • (en) 10 Downing Street, Mémoires (1993), Margaret Thatcher, éd. Albin Michel, 1993, p. 530


Le socialisme a l'État pour credo. Il considère les êtres humains ordinaires comme le matériau brut de ses projets de changements sociaux.
  • Propos tenus dans un discours devant le Conseil central de son parti, en mars 1990
  • (en) 10 Downing Street, Mémoires (1993), Margaret Thatcher, éd. Albin Michel, 1993, p. 538


Christoph Blocher, La voie suisse dans la crise financière mondiale, 2008 modifier

L'économie de marché libre est le meilleur système pour réaliser la prospérité de la société. Ce n'est pas une idéologie, mais c'est une expérience. L'effondrement des États socialistes a prouvé que l'économie étatique planifiée ne permet pas à la société d'atteindre la prospérité. Ce système a conduit à l'appauvrissement de la population et, finalement, à l'effondrement des États.
  • « La voie suisse dans la crise financière mondiale », Christoph Blocher, Conférence tenue dans le cadre de la manifestation publique de l'UDC du canton de Zurich, 1er novembre 2008, Hôtel Marriott, Zurich, 2008, p. 9


Roger Scruton modifier

Malgré mon rejet de l'idéologie libre-échangiste, mon conservatisme est d'abord venu d'un dégout du socialisme, en particulier du socialisme français et notamment l'explosion de mai 68, que j'identifiais comme une forme de nihilisme et de narcissisme incarnés notamment par les figures de Sartre et Foucault. J'ai alors pris conscience que la seule alternative à la déconstruction intellectuelle était la promotion d'une civilisation charnelle et héritée.

  • « Roger Scruton : Le conservatisme est la philosophie de l'attachement », propos recueillis par Eugénie Bastié, Revue Limite, nº 5, Janvier 2017, p. 21


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