« Hannah Arendt » : différence entre les versions

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|page=71
}}
 
== [[Walter Benjamin]], 1892-1940 ==
{{Citation|La gloire posthume est chose trop singulière pour être imputée à l'aveuglement du monde ou à la corruption d'un milieu littéraire. On ne peut pas dire non plus qu'elle est la récompense amère de ceux qui devançaient leur temps comme si l'histoire était une piste de course où certains concurrents passent si vite qu'ils n'ont le temps que de sortir du champ visuel du spectateur. Au contraire la gloire posthume pour un homme est habituellement précédée par la reconnaissance la plus haute de la part de ses pairs.}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Le bossu
| page = 8-9
}}
 
{{Citation|Pour décrire correctement son œuvre, et le décrire lui-même comme un auteur dans le cadre de référence habituel, il faudrait recourir à bien des négations, telles que : son érudition était grande, mais il n'était pas un spécialiste ; son travail portait sur des textes et leur interprétation, mais il n'était pas un philologue ; il était très attiré non par la religion mais par la théologie et le modèle théologique d'interprétation pour lequel le texte lui-même est sacré, mais il n'était pas un théologien et ne s'intéressait pas particulièrement à la Bible ; il était un écrivain-né, mais sa plus grande ambition était de produire une œuvre consistant entièrement en citations […]; il recensa des livres et écrivit nombre d’essais sur des écrivains vivants et morts, mais il n’était pas un critique littéraire […] ; j'essaierai de montrer que sans être poète ni philosophe, il pensait poétiquement.}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Le bossu
| page = 11-12
}}
 
{{Citation|Ce qui le fascinait [..] était que l'esprit et sa manifestation matérielle fussent liés au point d'inviter à découvrir partout des correspondances au sens de [[Baudelaire]], leur capacité à s'illuminer réciproquement lorsqu'on les mettait dans le rapport convenable, et à vouer à une inutilité manifeste tout commentaire explicatif ou interprétatif. L'intérêt de Benjamin allait à l'affinité qu'il pouvait percevoir entre une scène dans la rue, une spéculation en bourse, un poème, une pensée ; au fil caché qui les reliait et permettait à l'historien ou au philologue de reconnaître qu'il fallait les rattacher à la même période. […] Fortement influencé par le [[Surréalisme]], Benjamin tentait "de saisir la figure de l'histoire en fixant les aspects les plus inapparents de l'existence, ses déchets pour ainsi dire".}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Le bossu
| page = 29
}}
 
{{Citation|Ce qui fascina profondément Benjamin depuis le début ne fut jamais une idée, ce fut toujours un phénomène.}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Le bossu
| page = 30
}}
 
{{Citation|Dans cet ange, que Benjamin voyait dans l'''{{w|Angelus novus (Klee)|Angelus Novus}}'' de [[Paul Klee|Klee]], le flâneur vit son ultime transfiguration. Car, de même que le flâneur, par ce geste que constitue sa flânerie sans but, tourne le dos à la foule lors même qu'il est poussé et entraîné par elle, de même l’"ange de l'histoire" qui considère seulement le champ de décombres du passé, est projeté dans l'avenir par le souffle derrière lui de la tempête du progrès. Qu'à un tel regard ait pu se présenter un processus univoque, dialectiquement intelligible et rationnellement explicable il ne peut en être question.}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Le bossu
| page = 32
}}
 
{{Citation|De Benjamin aussi l'on pourrait dire ce que lui-même a dit de [[Kafka]] avec une si unique justesse : "Les circonstances de cet échec sont diverses. On serait tenté de dire : dès lors qu'il était certain de l'insuccès final, tout marchait pour lui chemin faisant comme en rêve". Il n'avait pas besoin de lire Kafka pour penser comme Kafka.}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Le bossu
| page = 42
}}
 
{{Citation|A Paris, un étranger se sent chez lui parce qu'on peut habiter cette ville comme on habite ailleurs ses quatre murs. Et de même qu'on n'habite pas, qu'on ne transforme pas en son logis, un appartement du seul fait qu'on s'en sert - pour dormir, manger, travailler -, mais parce qu'on y séjourne, de même on habite une ville lorsqu'on se plaît à y flâner sans but ni dessein, les innombrables cafés qui flanquent les rues, et devant lesquels s'écoule la vie de la ville, le flot des passants, renforçant ce sentiment d'être chez soi.}}
{{Réf Livre
| titre = Walter Benjamin, 1892-1940
| auteur = Hannah Arendt
| traducteur = Agnès Oppenheimer-Faure et Patrick Lévy
| éditeur = Allia
| année = 2007
| ISBN = 978-2-84485-235-9
| chapitre = Les sombres temps
| page = 50
}}