Stanislas Dehaene
neuroscientifique français
Stanislas Dehaene est un psychologue cognitiviste et neuroscientifique français né le 12 mai 1965 à Roubaix.
Le Code de la conscience, 2014
modifierL'apprentissage repose sur la modification de la force des connexions cérébrales.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 19
La science moderne de la conscience distingue au moins trois concepts : le degré de vigilance, qui varie quasi continûment depuis la veille jusqu'au sommeil ou au coma profond ; l'attention, c'est à dire la focalisation de nos ressources mentales sur un objet particulier ; et, l'accès à la conscience, c'est à dire le fait que seule une partie de nos pensées entre dans le champ de notre conscience, devient disponible pour diverses opérations cognitives et peut être rapportée à d'autres.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 25
Trois ingrédients suffisent à amener la conscience à portée de la science : la concentration des recherches sur l' accès à la conscience ; la panoplie d' illusions qui permettent de manipuler la conscience à volonté ; et le fait de traiter les phénomènes subjectifs comme d'authentiques données scientifiques.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 41
[Une] forme récursive d'une conscience qui s'examine elle-même ? [.] La métacognition [qui est] la capacité de réfléchir à ses propres états mentaux.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 47
Les récits subjectifs sont précisément les phénomènes que les neurosciences cognitives de la conscience se proposent d'étudier. A ce titre, ils constituent des données primaires qu'il convient de mesurer et d'enregistrer, aux côtés des autres données psychophysiologiques.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 70
L'attention sert de porte d'entrée à l'expérience consciente. [.] L'attention inconsciente doit toujours rester sur le qui-vive. [.] A notre insu, notre attention inconsciente évalue sans relâche les opportunités qui se présentent à l'aune de nos buts et de nos systèmes de valeurs.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 110, 111 et 115
L'un des plus grands mathématiciens de tous les temps, Henri Poincaré, attribuait ses plus grandes découvertes à la fécondité de son inconscient. [.] Jacques Hadamard, lui-même mathématicien émérite,[.] consacra un livre fascinant à l'esprit des grands mathématiciens. [Il] proposait de décomposer le processus de la découverte mathématique en quatre étapes successives : la préparation, l'incubation, l'illumination et la vérification. La préparation recouvre toute la phase d'exploration délibérée d'un problème. [.] L'incubation, [.] période de maturation invisible durant laquelle l'esprit reste vaguement préoccupé par le problème sans toutefois montrer le moindre signe d'une ardente cogitation. Soudain, après une nuit de sommeil, une bonne marche ou une douche, survient l'illumination : la solution apparaît dans toute sa splendeur. Elle est souvent juste, mais il reste encore à la soumettre au crible de la vérification consciente qui en dissèque chaque détail. La théorie d'Hadamard est séduisante, [.] les sciences cognitives commencent seulement à [la] soumettre au crible de l'expérience.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 116 et 117
La conscience est une fonction biologique qui a émergé au cours de l'évolution parce qu'elle remplissait un rôle utile à la survie.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 126
Pour comprendre les propriétés émergentes de la matière, il ne suffit pas d'en décrire, de plus en plus précisément, les éléments constitutifs. Il faut également rassembler tous ces faits en une théorie synthétique. La théorie cinétique des gaz, édifiée par Jales Clerk Maxwell et Ludwig Boltzmann au XIXe siècle, a établi comment les variables macroscopiques de pression et de température émergent du mouvement des atomes d'un gaz.
- Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, éd. Odile Jacob, 2014, p. 226
Citations
modifierNotre cerveau n'est attiré ni par les choses déjà connues, ni par celles trop complexes, mais par celles qui maximisent l'apprentissage. Augmenter la curiosité et le plaisir d'apprendre est donc une excellente stratégie.
À l'inverse, la punition est délétère. Elle agit de manière antagoniste sur le circuit de la récompense (…). Il ne faut pas tuer la curiosité d'un enfant !
Il est essentiel de signaler aux enfants précisément où ils se sont trompés. Toutefois, ce retour sur erreur a deux effets qu'il faut prendre en compte : un effet cognitif, indispensable à l'apprentissage, et un effet évaluatif, que l'enfant prend pour lui (« Je me trompe tout le temps »…). Lorsque l'on enseigne, il faut (…) parvenir à dédramatiser l'erreur.
La manière optimale de consolider les apprentissages est d'alterner les périodes de révision et les périodes de test. Lorsque que l'on se teste, on s'aperçoit de ce qu’on ne sait pas. (…) il est intéressant que les enfants les plus avancés puissent enseigner à d'autres…
- « Les quatre piliers de l'apprentissage », Stanislas Dehaene, La Recherche, nº 539, septembre 2018, p. 40