Ultralibéralisme
slogan politique antilibéral
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Le terme ultralibéralisme (ou ultra-libéralisme), principalement employé en France, désigne une doctrine prônant le libéralisme absolu, selon les différentes conceptions que les auteurs ont du libéralisme (soutien ou non de l'État). Le terme peut ainsi autant désigner le libertarianisme que le libéralisme classique, voire le social-libéralisme.
Citation
modifierLa seconde méthode de manipulation consiste à présenter les libéraux comme des « ultra-libéraux », c'est-à-dire des extrémistes, en tant que tels dangereux. Et pour faire bonne mesure, on saute allégrement à l'identification entre libéralisme et fascisme. L'équation est simple : les libéraux sont à droite, par ailleurs ils sont extrémistes, ils sont donc à l'extrême droite, c'est-à-dire qu'ils sont fascistes. On comprend que les constructivistes de droite et de gauche aient intérêt à utiliser ces techniques d'amalgame, car ils sentent bien que les libéraux sont leurs seuls vrais opposants.
- Libéralisme, Pascal Salin, éd. Odile Jacob, 2000, chap. 1, p. 26
Il suffit d'être un libéral autre qu'un utilitariste modéré pour se voir immédiatement taxé d' « ultra-libéralisme » par ceux qu'on devrait être tenté d'appeler les « ultra-social-démocrates » ou les « ultra-centristes »
- Libéralisme, Pascal Salin, éd. Odile Jacob, 2000, chap. 1, p. 26
Les centristes doivent avoir le courage de promouvoir franchement la liberté économique et, en particulier, la liberté d’entreprendre, celle qui combine la réussite personnelle avec le progrès matériel de la collectivité dans son ensemble. Il est très préoccupant pour notre pays de constater que plus personne ne semble pouvoir revendiquer cette liberté sans être aussitôt qualifié d’«ultralibéral», formule qui est une sorte d’équivalent du cynisme absolu !
- « Qui sont les centristes ? », Hervé Morin, Le Figaro, 14 mars 2008, p. 14
Alain Wolfelsperger
modifierOn a affaire à une doctrine de combat inédite destinée spécifiquement à contrer l’hégémonie actuelle d’un prétendu « ultralibéralisme » et que l’on pourrait appeler, de manière parodique, l’ultra-antilibéralisme en raison de sa radicalité, de son contenu exclusivement critique et de l’état émotionnel fait de peur, voire d’épouvante, qu’elle vise à susciter.
- À propos de l'antilibéralisme.
- « L'ultra-antilibéralisme », Alain Wolfelspeger, Commentaire, Hiver 2006, p. 910
Dominique de Villepin
modifierJe me suis engagé à livrer une bataille sans précédent sur l'emploi c'est-à-dire à utiliser tous les moyens, ceux qui n'avaient pas été utilisés. Alors je dis aux Français, soyons pragmatiques, soyons pragmatiques, avançons, essayons, testons les différentes solutions, et personne ne peut dire qu'au Premier ministre social a succédé un Premier ministre ultra-libéral.
- À propos du Contrat première embauche
- Dominique de Villepin, Journal télévisé de 20h, TF1, 12 mars 2006
Le rejet du libéralisme est tel que l'expression même est aujourd'hui bannie du vocabulaire de l'honnête homme. On fustigera de préférence, dans la conversation, l'"ultralibéralisme", version fantasmatique d'une école de pensée qu'il est confortable de déconsidérer en l'affublant ainsi d'un préfixe infamant : d'un "ultra", on ne peut rien attendre de sérieux ni de positif
- L'aveuglement français, Philippe Manière, éd. Stock, 1998, p. 24
Ces dernières années, la société a retrouvé le goût de la lutte et de la résistance active contre l'horreur ultralibérale
- « Pour une agriculture paysanne », José Bové, Le Monde diplomatique (ISSN 0026-9395), octobre 1999, p. 32
- Citation choisie pour le 21 janvier 2010.
Édouard Laboulaye
modifierOppose-t-on à ces doctrinaires de la République que du même coup ils tueront la liberté ? Ils ont une réponse toute prête. Ceux qui demandent la liberté d'enseignement sont des ultralibéraux, des utopistes, des rêveurs.
- Propos tenus en 1880, à propos de la liberté d'enseignement et de ceux qui s'y opposent
- Le parti libéral, suivi de La liberté d'enseignement et les projets de loi de M. Jules Ferry (1880), Edouard Laboulaye, éd. Les Belles Lettres, coll. « Bibliothèque classique de la liberté », 2007 (ISBN 978-2251390451), partie La liberté d'enseignement et les projets de loi de M. Jules Ferry, chap. 2, p. 174-175
Jean-François Revel
modifierBien que les privatisations effectuées par [le gouvernement Chirac de 1986-1988] n'eussent touché qu'une part très modeste des entreprises nationalisées et qu'aucune de ses réformes n'eût sensiblement réduit la pression fiscale et les dépenses publiques, les socialistes et les communistes n'en bombardèrent pas moins pendant deux ans l'équipe Chirac d'invectives, la flétrissant de l'étiquette d'ultra-libéralisme (le préfixe infamant devint dès lors de rigueur) et l'accusant de perversité antisociale.
- La Grande parade, jean-François Revel, éd. Plon, 2000, chap. 1, p. 17
Roberto Saviano
modifierLa logique de l'entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d'un ultra-libéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l'obligation de faire du proit et de vaincre la concurrence.
- À propos de la philosophie maffieuse.
- Gomorra, Roberto Saviano (trad. Vincent Raynaud), éd. Gallimard, 2006, p. 140
Bernard Maris
modifierLes libéraux ont prétendu que le commerce adouocissait les mœurs, et qu'à transiger et échanger, les hommes évitaient de se tuer. Le commerce permettait la "conciliation raisonnée des égoïsmes."