Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
pastiche critique et plaidoyer en faveur de l'égalité juridique
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est un projet de texte législatif français, exigeant la pleine assimilation légale, politique et sociale des femmes, rédigé le 14 septembre 1791, par l’écrivaine Olympe de Gouges sur le modèle de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789, et publié dans la brochure Les Droits de la femme, adressée à la reine Marie-Antoinette. Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, elle a été écrite en vue d'être présentée à l’Assemblée législative mais resta à l'état de projet car elle ne rencontra pas d'écho favorable chez les députés.
Citations
modifierLa Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
- Article premier.
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, éd. autoédition, 1791, Article premier, p. 7 (texte intégral sur Wikisource)
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation, qui n’est que la réunion de la Femme et de l’Homme : nul corps, nul individu, ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, éd. autoédition, 1791, Article 3, p. 8 (texte intégral sur Wikisource)
La liberté et la justice consistent à rendre tout ce qui appartient à autrui ; ainsi l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ; ces bornes doivent être réformées par les loix (sic) de la nature et de la raison.
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, éd. autoédition, 1791, Article 4, p. 8 (texte intégral sur Wikisource)
Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, & détenue dans les cas déterminés par la Loi. Les femmes obéissent comme les hommes à cette Loi rigoureuse.
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, éd. autoédition, 1791, Article 7, p. 9 (texte intégral sur Wikisource)
Pour l’entretien de la force publique, & pour les dépenses d’administration, les contributions de la femme et de l’homme sont égales ; elle a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie.
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, éd. autoédition, 1791, Article 13, p. 9 (texte intégral sur Wikisource)
Citations au sujet de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
modifierMarie-Jo Bonnet, Les Relations amoureuses entre les femmes, 1981
modifierSi le jacobin a fait de la femme la vestale d'un nouveau culte païen au patriarcat, fonction qui sera légalisée en 1804 par le Code civil napoléonien, n'est-ce pas en réaction à l'apparition d'une nouvelle conscience identitaire des femmes, incarnée politiquement par Olympe de Gouges qui signe, avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, son acte de naissance historique ? Les républicains y ont vu une menace pour la Révolution.
- Les Relations amoureuses entre les femmes (1995), Marie-Jo Bonnet, éd. Odile Jacob, coll. « Poches », 1981, partie 2. Des mystères de la nature à ceux de Lesbos (XVIIIè siècle), chap. II Les mystères de Lesbos, Introduction, p. 212