Hannibal Barca
général et homme d'État carthaginois
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Hannibal Barca (en phénicien Hanni-baal est un nom théophore signifiant « qui a la faveur de Baal » et Barca, « foudre »), généralement appelé Annibal ou Hannibal, né en 247 av. J.-C. à Carthage (au nord-est de l'actuelle Tunis en Tunisie) et mort entre 183 av. J.-C. et 181 av. J.-C. en Bithynie (près de l'actuelle Bursa en Turquie), est un général et homme politique carthaginois, généralement considéré comme l'un des plus grands tacticiens militaires de l'histoire.
Dans la littérature de l'Antiquité
modifierTite-Live, Histoire romaine, 31 av. J.-C.
modifierMaharbal - chef numide et général pour le compte de Carthage - aurait dit à Hannibal, qui refusait d'attaquer Rome à la suite de la bataille de Cannes : « Tu sais vaincre, Hannibal, mais tu ne sais pas tirer profit de la victoire ».
- (la) Vincere scis, Hannibal; victoria uti nescis.
- Histoire de Rome depuis sa fondation (31 av. J.-C.), Tite-Live, éd. Flammarion, 4 janvier 1999, t. 22, chap. 51, p. 27)
Dans la littérature après l'Antiquité
modifierFrançois Rabelais, Gargantua, 1542
modifierGrandgrousier
Le temps n'est plus d'ainsi conquestez les royaulmes avecques dommaige de son prochain frere christian, ceste imitation des anciens Hercules, Alexandres, Hannibalz, Scipions, Cesars et aultres telz est contraire à la profession de l'evangile, par lequel nous est commandé, guarder, saulver, regir et administrer chascun ses pays et terres non hostilement envahir les autres. Et ce que les Sarrazins et Barbares jadis appelloient prouesses, maintenant nous appellons briguanderies, et mechansetez.
Le temps n'est plus d'ainsi conquestez les royaulmes avecques dommaige de son prochain frere christian, ceste imitation des anciens Hercules, Alexandres, Hannibalz, Scipions, Cesars et aultres telz est contraire à la profession de l'evangile, par lequel nous est commandé, guarder, saulver, regir et administrer chascun ses pays et terres non hostilement envahir les autres. Et ce que les Sarrazins et Barbares jadis appelloient prouesses, maintenant nous appellons briguanderies, et mechansetez.
- (fr) Le temps n'est plus de conquérir les royaumes en détruisant son prochain, son frère chrétien, cette imitation des anciens Hercule, Alexandre, Hannibal, Scipion, César et semblables : agir comme tel est contraire à l'enseignement de l'évangile par lequel nous est commandé par, garder, sauver, régir et administrer chacun ses pays et terres, non envahir les autres avec hostilité. Ce que les Sarrasins et les Barbares appelèrent jadis prouesses, maintenant nous l'appelons pillages et malfaisance.
- Gargantua (1542), Rabelais, éd. Gallimard, 2007, chap. XLVI, « Comment Grandgousier traicta humainement Toucquedillon prisonnier », p. 409
José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893
modifierEt là-bas, sous le pont, adossé contre une arche,
Hannibal écoutait, pensif et triomphant,
Le piétinement sourd des légions en marche.
- Les Trophées (1893), José-Maria de Heredia, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1981, chap. La Trebbia (vers 12-14), Rome et les Barbares, p. 96
Le Chef borgne monté sur l'éléphant gétule.
- Périphrase désignant Hannibal Barca, chef de guerre carthaginois.
- Les Trophées (1893), José-Maria de Heredia, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1981, chap. Après Cannes (vers 14), Rome et les Barbares, p. 97
Sigmund Freud, L'Interprétation du rêve, 1899
modifierLors de mon dernier voyage en Italie, passant devant le lac Trasimène, après avoir vu le Tibre et avoir dû tristement rebrousser chemin à 80 kilomètres de Rome, je compris quelles impressions d'enfance avaient renforcé ma nostalgie de la Ville éternelle. Je pensai précisément que l'année suivante je pourrais passer par Rome en allant à Naples, et une phrase que j'avais sans doute lue dans un de nos classiques me revint : Qui sait lequel arpenta sa maison le plus impatiemment lorsqu'il conçut le projet d'aller à Rome, d'Annibal le guerrier ou de Winckelmann le vice-recteur ? J'ai suivi les traces d'Hannibal. Il ne m'avait pas été donné de voir Rome : lui aussi était allé en Campanie alors qu'on l'attendait à Rome. Annibal, avec qui je me trouvais cette ressemblance, avait été le héros favori de mes années de lycée ; quand nous avions étudié les guerres puniques, ma sympathie, comme celle de beaucoup de garçons de cet âge, était allée non pas aux Romains mais au Carthaginois. Dans les classes supérieures, quand je compris quelles conséquences aurait pour moi le fait d'être de race étrangère, et quand les tendances antisémites de mes camarades m'obligèrent à prendre une position nette, j'eus une idée plus haute encore de ce grand guerrier sémite. Annibal et Rome symbolisèrent à mes yeux d'adolescent la ténacité juive et l'organisation catholique. La signification qu'a prise depuis dans nos esprits le mouvement antisémite à contribuer à fixer les pensées et les sentiments de cette époque. Ainsi le souhait d'aller à Rome est devenu dans la vie du rêve le voile et le symbole de plusieurs autres souhaits très ardents, à la réalisation desquels il faut travailler avec la constance et l'obstination du Carthaginois, et dont l'accomplissement paraît être aussi peu favorisé par la destinée que le fut le désir d'Annibal.
- Die Traumdeutung, Sigmund Freud (trad. Jean-Pierre Lefebvre), éd. Seuil, 2010, p. 704