Honoré de Balzac
Honoré Balzac, dit Honoré de Balzac, né à Tours le 20 mai 1799 et mort à Paris le 18 août 1850, est un romancier français.
Citations de Balzac
modifierentre tous les prêtres d'une même religion. Elles se haïssent, mais
elles se protégent.- Physiologie du mariage (1829), Honoré de Balzac, éd. Charpentier, 1838, p. 289
Les Chouans, 1829
modifier- Les chouans ou la Bretagne en 1799 (1829), Honoré de Balzac, éd. C. Lévy, 1887, vol. 2, p. 15
- Les Chouans, dans La Comédie humaine, VIII (1829), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1978, p. 1014
- Citation choisie pour le 22 avril 2017.
- Les chouans ou la Bretagne en 1799 (1829), Honoré de Balzac, éd. J. P. Meline, 1834, vol. 1, p. 76
La Vendetta, 1830
modifier- « La Vendetta », Honoré de Balzac, dans Scènes de la vie privée, Honoré de Balzac, éd. Mame et Delaunay-Vallée/Levavasseur, 1830, t. I, p. 129 (texte intégral sur Wikisource)
La Peau de chagrin, 1831
modifier- Formulé sous forme d'une question
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. Le Livre de Poche, 1972 (ISBN 978-2-253-00630-5), partie Le Talisman, p. 147
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1995, p. 125
- Préface
- Le Père Goriot, dans La Comédie humaine, III (1831), Honoré de Balzac, éd. Gosselin et Canel, coll. « Grandes-Œuvres. Hachette-livre. fac similé. », 1980, p. 12
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. Le Livre de Poche, 1972 (ISBN 978-2-253-00630-5), partie Le Talisman, p. 61
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. Le Livre de Poche, 1972 (ISBN 978-2-253-00630-5), partie Le Talisman, p. 99
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. Le Livre de Poche, 1972 (ISBN 978-2-253-00630-5), partie Le Talisman, p. 100
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. Le Livre de Poche, 1972 (ISBN 978-2-253-00630-5), partie Le Talisman, p. 111
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. folio+ Lycée, 2022 (ISBN 978-2-072-964-72-5), partie Le Talisman, p. 108
- La Peau de chagrin (1831), Honoré de Balzac, éd. folio+ Lycée, 2022 (ISBN 978-2-072-964-72-5), partie Le Talisman, p. 110
Les Proscrits, 1831
modifier- Les Proscrits (1831), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1855, p. 94
- Le Médecin de campagne (1833), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, coll. « Œuvres complètes de H. de Balzac, XIII - Wikisource, Le Médecin de campagne », 1855, p. 454
- Le Médecin de campagne (1833), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, coll. « Œuvres complètes de H. de Balzac, XIII - Wikisource, Le Médecin de campagne », 1855, p. 464
- Le Médecin de campagne (1833), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, coll. « Œuvres complètes de H. de Balzac, XIII - Wikisource, Le Médecin de campagne », 1855, p. 363
- Le Médecin de campagne, dans La Comédie humaine, XIII (1833), Honoré de Balzac, éd. Charles Furne, sixième édition, 1845, p. 445
Eugénie Grandet, 1833
modifier- Eugénie Grandet, histoire de province (1833), Honoré de Balzac, éd. Larousse, coll. « Petits Classiques Larousse », 2001, p. 72
- Citation choisie pour le 11 mars 2009.
- La Recherche de l'Absolu (1834), Honoré de Balzac, éd. Wikisource, 2010, p. ? (texte intégral sur Wikisource)
- « Ferragus » (1834), dans Ferragus, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1855, p. 49 (texte intégral sur Wikisource)
Le Père Goriot, 1835
modifier- Voir le recueil de citations : Le Père Goriot
- La Fille aux yeux d'or (1835), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, coll. « Livre de poche », 1855, p. 279 (texte intégral sur Wikisource)
- La Fille aux yeux d'or (1835), Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, coll. « Livre de poche », 1855, p. 246 (texte intégral sur Wikisource)
Le Colonel Chabert, 1835
modifier- Le Colonel Chabert ; Le Père Goriot ; La Messe de l'athée ; L'Interdiction ; Le Contrat de mariage; Autre étude de femme ; Ursule Mirouët ; Eugénie Grandet (1844), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, t.III, coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1976, p. 316 (texte intégral sur Wikisource)
- La Femme supérieure ; La Maison Nucingen ; La Torpille (1844), Honoré de Balzac, éd. Hachette, coll. « Livre de poche », 1984, p. 34 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Colonel Chabert (1844), Honoré de Balzac, éd. Librio, juillet 2013, p. 79
- Le Colonel Chabert ; Le Père Goriot ; La Messe de l'athée ; L'Interdiction ; Le Contrat de mariage; Autre étude de femme ; Ursule Mirouët ; Eugénie Grandet (1844), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, t.III, coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1976, p. 369 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Colonel Chabert ; Le Père Goriot ; La Messe de l'athée ; L'Interdiction ; Le Contrat de mariage; Autre étude de femme ; Ursule Mirouët ; Eugénie Grandet (1844), Honoré de Balzac, éd. Gallimard, t.III, coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1976, p. 373 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Colonel Chabert (1844), Honoré de Balzac, éd. Librio, juillet 2013, p. 96
- Citation choisie pour le 6 septembre 2019.
La Messe de l'athée, 1836
modifier- le docteur Desplein à Horace Bianchon
- Le Père Goriot ; Le Colonel Chabert ; L'Interdiction (1836), Honoré de Balzac, éd. Garnier frères, coll. « Classiques Garnier, la Comédie humaine », 2008, p. 419 (texte intégral sur Wikisource)
La Vieille Fille, 1836
modifier- « La Vieille Fille » (1836), dans La Vieille Fille, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1874, p. 119 (texte intégral sur Wikisource)
- « La Vieille Fille » (1836), dans La Vieille Fille, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1874, p. 24 (texte intégral sur Wikisource)
- « La Vieille Fille » (1836), dans La Vieille Fille, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1874, p. 29 (texte intégral sur Wikisource)
La Maison Nucingen, 1837
modifier- « La Maison Nucingen » (1837), dans La Femme supérieure ; La Maison Nucingen ; La Torpille, Honoré de Balzac, éd. Werdet, 1838, p. 341 (texte intégral sur Wikisource)
César Birotteau, 1838
modifier- César Birotteau (1837 datée 1838), Honoré de Balzac, éd. Gallimard VI, coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1977, p. 106 (texte intégral sur Wikisource)
- César Birotteau (1837 datée 1838), Honoré de Balzac, éd. Gallimard VI, coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1977, p. 106 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Cabinet des Antiques, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1874, p. 135 (texte intégral sur Wikisource)
- Le Cabinet des Antiques, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1874, p. 141 (texte intégral sur Wikisource)
Massimilla Doni 1839
modifier- Massimilla Doni, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1874, p. 67 (texte intégral sur Wikisource)
La Rabouilleuse, 1843
modifier- La Rabouilleuse, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 65 (texte intégral sur Wikisource)
- La Rabouilleuse, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 93 (texte intégral sur Wikisource)
- La Rabouilleuse, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 112 (texte intégral sur Wikisource)
- La Muse du département, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1843, p. 435 (texte intégral sur Wikisource)
- La Muse du département, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1843, p. 479 (texte intégral sur Wikisource)
- La Muse du département, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1843, p. 479 (texte intégral sur Wikisource)
- La Muse du département, Honoré de Balzac, éd. Houssiaux, 1843, p. 439-440 (texte intégral sur Wikisource)
Illusions perdues, 1843
modifier- Illusions perdues, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 172 (texte intégral sur Wikisource)
- Illusions perdues, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 302-303 (texte intégral sur Wikisource)
- Illusions perdues, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 309 (texte intégral sur Wikisource)
- Illusions perdues, Honoré de Balzac, éd. Furne, 1843, p. 395 (texte intégral sur Wikisource)
Modeste Mignon 1844
modifier- Modeste Mignon, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1844, p. 146 (texte intégral sur Wikisource)
- Modeste Mignon, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1844, p. 192 (texte intégral sur Wikisource)
- Les Comédiens sans le savoir, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1846, p. 183 (texte intégral sur Wikisource)
- Les Comédiens sans le savoir, Honoré de Balzac, éd. A. Houssiaux, 1846, p. 190 (texte intégral sur Wikisource)
La Cousine Bette, 1847
modifier- portrait de la tante de Vautrin, dite Madame de Saint-Estève.
- La Cousine Bette (1846), Honoré de Balzac, éd. Charles Furne, coll. « La Comédie humaine, volume XVII », 1848, p. 317 (texte intégral sur Wikisource)
Le Cousin Pons, 1847
modifier- Le Cousin Pons (1847), Honoré de Balzac, éd. Charles Furne, coll. « La Comédie humaine, volume XVII », 1848, p. 380-81 (texte intégral sur Wikisource)
Correspondance
modifier- Balzac à George Sand.
- Prométhée ou la vie de Balzac, André Maurois, éd. Hachette, 1965, p. 444
Propos rapportés de Balzac
modifier- Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6179-4), partie Balzac, 2 septembre 1850. Causeries du lundi, t. II, p. 35
- Que serais-je sans toi ?, Guillaume Musso, éd. XO Éditions, 2009 (ISBN 978-2-84563-419-0), partie 2 (« Les rues de San-Francisco »), chap. 20 (« Two Lovers »), p. 201 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Balzac à propos de Jacques — roman de George Sand.
- Lélia ou la vie de George Sand, André Maurois, éd. Le Livre de Poche, 1952 (ISBN 2-253-10923-1), chap. IV. Les jeux de l'amour et du génie, II. Les amants de Venise, p. 258
D'autres auteurs le concernant
modifierCharles-Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1850
modifier- Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6179-4), partie Balzac, 2 septembre 1850. Causeries du lundi, t. II, p. 33
D. Giraud et Dagneau, Honoré de Balzac : essai sur l'homme et sur l'œuvre, 1852
modifier- Honoré de Balzac : essai sur l'homme et sur l'œuvre, Armand Baschet, éd. D. Giraud et Dagneau, 1852, p. inconnue
Hippolyte Taine, Nouveaux essais de critique et d'histoire, 1865
modifier- Nouveaux essais de critique et d'histoire, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1865, p. 72
- Nouveaux essais de critique et d'histoire, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1865, p. 73-74
Charles Baudelaire, Curiosités esthétiques, 1868
modifier- Curiosités esthétiques, Salon 1845-1859, volume II, Charles Baudelaire, éd. Michel Lévy Frères, 1868, chap. XVIII, p. 198
Charles Baudelaire, L'Art romantique, 1869
modifier- L'Art romantique, Charles Baudelaire, éd. Garnier, 1962, p. 678-679
Victor Hugo, Actes et paroles — Depuis l'exil, 1876
modifierCe n’est pas le lieu de dire ici tout ce qu’était cette splendide et souveraine intelligence. Monsieur de Balzac était un des premiers parmi les plus grands, un des plus hauts parmi les meilleurs. Tous ses livres ne forment qu’un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l’on voit aller et venir, marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d’effaré et de terrible, mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine ; livre merveilleux que le poète a intitulé Comédie et qu’il aurait pu appeler Histoire ; qui prend toutes les formes et tous les styles ; qui dépasse Tacite et qui va jusqu’à Suétone ; qui traverse Beaumarchais et qui va jusqu’à Rabelais ; livre qui est l’observation et qui est l’imagination ; qui prodigue le vrai, l’intime, le bourgeois, le trivial, le matériel, et qui, par moment, laisse entrevoir le plus sombre et le plus tragique idéal.
À son insu, qu’il veuille ou non, qu’il y consente ou non, l’auteur de cette œuvre immense et étrange est de la force des écrivains révolutionnaires. De Balzac va droit au but : il saisit corps à corps la société moderne ; il arrache à tous quelque chose ; aux uns l’illusion, aux autres l’espérance, à ceux-ci un cri, à ceux-là un masque. Il creuse et sonde l’homme, l’âme, le cœur, le cerveau, et par un trait de sa vigoureuse et libre nature, il se dégage souriant et serein de ces redoutables études qui produisaient la mélancolie chez Molière et la misanthropie chez Rousseau.
Voilà l'œuvre qu'il nous laisse, œuvre haute et solide, robuste entassement d'assises de granit, monument!œuvre du haut de laquelle resplendira désormais sa renommée. Les grands hommes font leur propre piédestal, l'avenir se charge de la statue.
- Discours de Victor Hugo, prononcé le 21 août 1850 sur la tombe de Balzac.
- « Avant l'exil, funérailles de Balzac le 21 août 1850 », dans Actes et paroles, Victor Hugo, éd. Imprimerie nationale, 1937, t. 1, p. 296-297
Émile Zola, Les Romanciers naturalistes, 1881
modifier- Les Romanciers naturalistes, Émile Zola, éd. Charpentier, 1881, chap. Balzac, p. 59
La duchesse de Dino, Chronique de 1831 à 1862, 1909
modifierM. de Balzac, qui est un Tourangeau, est venu dans la contrée pour y acheter une petite propriété. Il s’est fait amener ici par un de mes voisins (M. de Margonne, châtelain de Saché). […] Malheureusement, il faisait un temps horrible, ce qui m’a obligée à le retenir à dîner. J’ai été polie, mais très réservée […] et j’ai été ravie quand il est parti. D’ailleurs, il ne m’a pas plu. Il est vulgaire de figure, de ton, et, je crois de sentiments ; sans doute, il a de l’esprit, mais il est sans verve ni facilité dans la conversation. Il y est même très lourd ; il nous a tous examinés et observés de la manière la plus minutieuse, M. de Talleyrand surtout.
- Balzac dîne chez Talleyrand.
- Chronique de 1831 à 1862, La duchesse de Dino, éd. Plon, 1909, p. 108-109
Charles-Augustin Sainte-Beuve, Mes Poisons, 1926
modifier- Mes Poisons (1926), Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. La Table Ronde, 2006 (ISBN 2-7103-2862-3), chap. XVI. Sur Balzac, p. 117
- En lisant Balzac, Alain, éd. Laboratoires Martinet, 1935, p. 18
Claude Mauriac, Aimer Balzac, 1945
modifier- Aimer Balzac, Claude Mauriac, éd. La Table ronde, 1945, chap. Préface, p. 11-12
- Avec Balzac, Alain, éd. Gallimard, 1954, p. inconnue
Blaise Cendrars, Avec Balzac, 1954
modifier- Avec Balzac, Blaise Cendrars, éd. Gallimard, 1954, p. inconnue
Pierre Barbéris, Le Monde de Balzac, 1973
modifier- Le Monde de Balzac, Pierre Barbéris, éd. Arthaud, 1973, chap. Préface, p. 19
Robert Laffont et Valentino Bompiani, Dictionnaire des auteurs, 1980
modifier- Dictionnaire des auteurs, Robert Laffont et Valentino Bompiani, éd. Robert Laffont, 1980, vol. 1, p. 207
Annie Le Brun, Les châteaux de la subversion, 1982
modifier- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 25
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 26
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 26
Castanier est un maudit économique comme on est aujourd'hui licencié économique. Balzac ne cherche d'ailleurs pas à nous tromper sur ce point : « Castanier n'avait pas, comme son maître, l'inextinguible puissance de haïr et de mal faire ; il se sentait démon, mais démon à venir, tandis que Satan est démon pour l'éternité. » D'où la constante maladresse de Balzac à nous raconter l'histoire de ce démon intérimaire, coincé entre l'absolu et ses colonnes de chiffres. Melmoth réconcilié, c'est Satan chez les ronds-de-cuir, pris au piège de leur manque d'envergure. Tragédie à rebours : rien n'est plus dérisoire que d'avoir de grands moyens pour de petits besoins. Nous voilà bien loin du combat du ciel et de l'enfer. Ce n'est pas Dieu, comme le suggère Balzac, qui a ici raison de Satan, mais la médiocrité du monde comme il va, du monde réel.
La situation est d'ailleurs aussi inconfortable pour l'auteur que pour son héros. Empêché par son projet réconciliateur de faire au satanisme la partie belle, c'est-à-dire de se laisser gagner par la démesure nécessaire à une telle évocation du mal, Balzac se trouve également incapable de s'emparer de la quotidienneté avec cette brutalité avide qui lui permet souvent de sertir les êtres et les choses d'un bref éclat d'éternité.
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 27
En fait, le Melmoth de Maturin et le Melmoth réconcilié de Balzac sont des frères ennemis qui illustrent peut-être comme jamais encore cette opposition radicale du merveilleux et du fantastique : autant la soif d'absolu du premier Melmoth ne cesse-t-elle d'appeler en tout lieu, en tout moment, l'infini de l'espace imaginaire, autant le conte de Balzac, aboutissant à circonscrire, et du même coup à anéantir, la toute-puissance de son héros dans l'espace exigu d'un grenier de la rue Saint-Honoré, pourrait se confondre avec une opération essentiellement réductrice.
Plus de fuite vers l'imaginaire, plus de recherche de l'absolu, toutes les passions de la créature humaine sont désormais localisables, mesurables. Le sens devient dès lors une valeur qui se contrôle comme les autres, plus que les autres. Et puisque la malédiction n'a plus cours, c'est justement tout ce qui échappe à l'évaluation réaliste qui se trouve par là même frappé de malédiction, c'est-à-dire de non-existence.
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 31
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 32
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 34
Félicien Marceau, Balzac et son monde, 1986
modifier« Il importe d’avoir lu Balzac, tout Balzac , écrit André Gide dans Incidences. Quelques écrivains ont cru pouvoir s’en dispenser ; dans la suite, ils ont pu ne pas bien se rendre compte eux-mêmes de ce qui leur manquait ; on s’en rend compte pour eux ». Comme Dostoïevski disait : nous sortons tous du Manteau, ainsi les trois quarts des romanciers français devraient dire : nous sommes tous les fils du Père Goriot.
- Balzac et son monde (1955), Félicien Marceau, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1986 (ISBN 2-07-070697-4), Avant-propos, p. 7-8